Université Marien Ngouabi, symbole du savoir congolais
L’université Marien Ngouabi, fondée en 1971 au cœur de Brazzaville, accueille chaque année plus de 25 000 étudiants. Son immense campus cristallise les ambitions scientifiques du Congo et reste une fierté nationale pour des générations ayant découvert la chimie, la physique ou l’informatique entre ses murs.
Malgré cette réputation, certaines infrastructures dataient des années 1980. Peintures écaillées, climatisation capricieuse, tables bancales: autant d’obstacles quotidiens pour les cours magistraux. L’amphithéâtre principal de la faculté des Sciences et techniques illustrait ces limites avant l’intervention remarquée de la Fondation Burotop Iris.
Une réhabilitation complète en temps record
En trois mois, les équipes mandatées par la Fondation ont poncé, repeint et modernisé chaque recoin. Les installations électriques ont été refaites à neuf, permettant l’ajout d’une sonorisation haute fidélité, de climatiseurs silencieux et d’un éclairage LED moins énergivore.
Les menuisiers locaux ont également conçu cent cinquante tables-bancs ergonomiques, tandis que les enseignants disposent désormais de pupitres mobiles et de tableaux blancs aimantés. « Investir dans l’éducation est l’un des piliers du développement durable », rappelle Romaine Ngagoyi, fière de remettre symboliquement les clés.
Des étudiants motivés par un cadre high-tech
Quelques heures après la remise officielle, l’amphi de 400 places vibrait déjà de discussions enthousiastes. Pour Élise, étudiante en biologie, la climatisation fiable signifie « moins de fatigue et plus d’attention ». Son camarade Rodrigue note que « les prises électriques aideront à coder durant les travaux pratiques d’informatique ».
Le professeur Basile Bossoto, visiblement touché, estime que la rénovation favorisera une meilleure interactivité. Grâce à la nouvelle sono, les projections pourront englober la dernière conférence filmée ou un module de réalité augmentée, sans craindre les coupures de courant qui interrompaient jadis les démonstrations expérimentales.
Burotop Iris, mécène fidèle de l’éducation
Créée en 2009, la Fondation Burotop Iris concentre ses actions sur trois axes : éducation, santé et numérique. Elle revendique plus de 140 000 manuels scolaires distribués et une dizaine de classes connectées installées dans plusieurs départements, toujours en partenariat avec le ministère de l’Enseignement supérieur.
« Nous croyons que chaque franc investi dans une salle de cours se répercute demain sur la croissance nationale », insiste Romaine Ngagoyi. Une conviction en phase avec les objectifs du Plan national de développement qui met l’accent sur le capital humain et la diversification économique.
Un geste aligné sur la vision gouvernementale
Le ministère de l’Enseignement supérieur a salué la réhabilitation via un communiqué, rappelant que les partenariats public-privé constituent un levier clé de la stratégie Congo Digital 2025. L’implication d’acteurs privés contribue ainsi à améliorer rapidement l’offre universitaire sans alourdir le budget de l’État.
En retour, l’université offre un vivier de compétences prêtes à intégrer les entreprises locales. « Il s’agit d’un cercle vertueux », analyse Paul Kanda, économiste à Brazzaville. Selon lui, chaque salle modernisée renforce la crédibilité académique du pays et attire de nouvelles coopérations régionales.
Vers un campus plus vert et connecté
Les LED installées réduiront de près de 40 % la consommation énergétique de l’amphi, selon l’ingénieur projet. L’initiative ouvre la voie à d’autres réhabilitations axées sur l’efficacité énergétique, sujet au cœur des discussions internationales sur le climat auxquelles participe régulièrement le Congo-Brazzaville.
La Fondation envisage déjà d’équiper la faculté de bornes Wi-Fi à haut débit, indispensables aux plateformes de cours en ligne popularisées depuis la pandémie. Les responsables universitaires étudient même l’intégration de scanners 3D pour les filières de génie mécanique, signe d’une transformation pédagogique accélérée.
Témoignages d’espoir pour la jeunesse
Devant l’amphithéâtre flambant neuf, Mireille, 19 ans, confie qu’elle poste déjà des photos sur Instagram pour « montrer que l’on peut étudier dans un lieu digne des séries américaines ». Ces clichés viralisent le hashtag #MarienNgouabiUpgrade, preuve que la fierté étudiante se partage instantanément.
Pour beaucoup, cet investissement prouve qu’une collaboration constructive entre fondations, secteur privé et institutions publiques est possible. Le doyen Boriss Ngoma y voit « un signal lancé à d’autres mécènes ». D’après lui, la rénovation pourrait inspirer des diagnostics similaires dans d’autres facultés de la capitale.
Cap sur la rentrée académique 2023-2024
Alors que la rentrée approche, l’administration anticipe déjà une légère hausse des inscriptions en sciences. Les nouveaux aménagements favoriseront également l’accueil de colloques internationaux, créant une visibilité supplémentaire pour la recherche congolaise. Les projecteurs sont braqués sur le premier cours magistral qui inaugurera la salle.
D’ici là, les derniers tests audio et climatiques se poursuivent. Les techniciens peaufinent la calibration des haut-parleurs, tandis que les étudiants bénévoles frottent déjà les bancs neufs pour préserver leur éclat. Un avant-goût d’une année universitaire placée sous le signe du confort et de l’excellence.
Un modèle pour tout le pays
Au-delà de Brazzaville, plusieurs universités régionales suivent l’expérience de près. La ville de Pointe-Noire envisage déjà un partenariat similaire pour son Institut supérieur de technologie. Si le projet aboutit, le retour d’expérience de Marien Ngouabi servira de feuille de route technique et financière.
