Un tirage très ouvert
Le tirage au sort effectué le 3 novembre en Afrique du Sud a placé l’AS Otohô dans un groupe C relevé mais abordable. Les ambassadeurs congolais y retrouveront les Sud-Africains de Stellenbosch FC, les Algériens du CR Belouizdad et les Tanzaniens de Singuida Black Stars.
Calendrier complet des matches
Le coup d’envoi interviendra le 23 novembre au Danie-Craven Stadium, antre réputée de Stellenbosch. Une semaine plus tard, le 30 novembre, Otohô ouvrira les portes du stade Massamba-Débat pour accueillir le CR Belouizdad dans une atmosphère que l’on annonce déjà électrique.
Le 25 janvier 2026 marquera la fin de la phase aller, avec un déplacement intense à Arusha pour défier Singuida Black Stars. Le retour commencera le 1er février à Brazzaville, avant la venue de Stellenbosch le 8 et l’ultime voyage à Alger le 15 février.
Zoom sur Stellenbosch FC
Stellenbosch, troisième de la dernière saison sud-africaine, s’appuie sur une défense athlétique et un pressing haut. Jouer dans le vent frais du Cap-Occidental exige de l’endurance, rappelle un analyste local. Otohô sait que prendre un point à l’extérieur poserait déjà un jalon précieux.
Le CR Belouizdad à ne pas sous-estimer
Le CR Belouizdad, quadruple champion d’Algérie en titre, dispose d’un vécu continental important. Son jeu rapide sur les ailes oblige souvent l’adversaire à glisser un troisième défenseur. L’affiche de Brazzaville pourrait ainsi devenir le tournant psychologique d’un groupe où chaque but comptera.
Singuida Black Stars, l’invité surprise
Singuida Black Stars, récent finaliste de la coupe tanzanienne, joue sur synthétique et à plus de mille mètres d’altitude. Son public bruyant transforme Arusha en chaudron. Otohô devra gérer la fatigue du voyage pour éviter de compromettre son objectif de neuf points à domicile.
Les ambitions de l’AS Otohô
Portée par deux participations consécutives, l’équipe d’Oyo affirme cette saison vouloir briser le plafond des quarts de finale. « Nous découvrons le groupe avec lucidité mais sans complexe », glisse le coach, insistant sur la maturité acquise en Ligue africaine.
La direction sportive a conservé l’ossature locale tout en intégrant quelques retours de la diaspora. Selon un communiqué, les primes de performance ont été revalorisées pour stimuler la compétition interne. Les supporters saluent cette stabilité qui, espèrent-ils, offrira enfin une campagne prolongée.
Préparation physique et logistique
Le staff a planifié un stage intensif à Pointe-Noire pour s’acclimater à la chaleur côtière avant le voyage en Afrique du Sud. Des séances vidéo sont programmées chaque soir afin de décortiquer les phases arrêtées adverses et répéter les sorties de balle sous pression.
Logistiquement, le club voyagera en vols charters, limitant les escales fatigantes. Les nutritionnistes ont adapté les menus aux différentes altitudes, privilégiant l’hydratation et les glucides complexes. Cette attention aux détails pourrait faire la différence sur les fins de match souvent décisives.
Le facteur public congolais
À Brazzaville comme à Oyo, les fan-clubs se mobilisent déjà. Des pages WhatsApp collectent des fonds pour les tifos et les déplacements. Une vidéo virale montrant des élèves entonnant l’hymne d’Otohô a dépassé les cinquante mille vues en vingt-quatre heures, preuve d’un engouement contagieux.
Le ministère des Sports a annoncé la mise en place de navettes gratuites entre Oyo et la capitale les soirs de match. Une initiative saluée par les jeunes travailleurs qui redoutaient le coût du trajet. « Ça change tout, on sera là, massés derrière les filets », confie Marina, étudiante.
Enjeux financiers et sportifs
Au-delà du prestige, la CAF distribuera une prime supérieure à 350 000 dollars aux clubs atteignant les quarts. Un apport non négligeable pour Otohô, dont le budget annuel repose encore en partie sur les mécènes d’Oyo. Chaque match gagné rapprocherait donc la formation de nouvelles marges d’investissement.
Sur le plan sportif, réussir la phase de groupes offrirait aussi un bonus de points CAF au Congo-Brazzaville, améliorant l’indice national et donc le nombre de places en compétitions interclubs. Le football local suivra donc avec attention la moindre minute de cette campagne.
Regards des experts locaux
Pour l’ancien international Félix Ona, interrogé sur une radio locale, « le vrai défi sera la gestion du back-to-back Stellenbosch-Belouizdad ». Il estime que quatre points sur ces deux rencontres placeraient Otohô en position favorable avant le voyage tanzanien.
La commentatrice sportive Désirée Obili souligne de son côté le rôle de l’attaquant Ndongo Obassa, auteur de trois buts lors de la précédente édition : « S’il démarre fort, les défenses adverses adapteront leurs blocs, libérant des couloirs pour les milieux créatifs ».
Tout un pays derrière les Bleus et Or
Dans les cafés de Pointe-Noire à Ouesso, l’actualité d’Otohô s’invite dans toutes les conversations. Beaucoup voient dans l’aventure un moyen de projeter une image dynamique du pays sur le continent. Les commerçants espèrent même un pic de ventes les soirs de retransmission.
Rendez-vous est donc pris pour le 23 novembre : quatre-vingt-dix premières minutes qui lanceront une odyssée scrutée par tout un peuple. Si les Bleus et Or parviennent à conjuguer solidarité défensive et réalisme, le rêve des quarts de finale pourrait enfin devenir réalité.
