AS Otoho hérite d’un groupe volcanique
Au lendemain du tirage au sort effectué à Johannesburg, les supporters d’AS Otoho retiennent leur souffle. Le club de Oyo connaît désormais ses adversaires pour la phase de groupes de la Coupe de la Confédération TotalEnergies 2025-2026, prévue du 21 novembre 2025 au 15 février 2026.
Placés dans le groupe C, les Rouge et Vert croiseront Chabab Riadhi Belouizdad d’Algérie, Stellenbosch FC d’Afrique du Sud et Singida Black Stars de Tanzanie. Trois styles opposés qui promettent des affiches électriques entre Maghreb, Afrique australe et Afrique de l’Est.
Les ambitions d’AS Otoho
L’entraîneur Arsène Zola, joint par téléphone, se veut confiant : « Nous respectons chaque adversaire, mais nous savons aussi ce dont Otoho est capable. L’objectif reste la qualification en quarts ». Un discours qui galvanise un groupe rajeuni mais ambitieux.
Les matchs aller débuteront la semaine du 21 novembre. Otoho recevra d’abord Belouizdad au stade Alphonse-Massamba-Débat, avant de se déplacer à Stellenbosch puis à Singida. Le club terminera la phase par deux rencontres à domicile, un calendrier considéré favorable.
Jackpot financier pour les clubs
Sur le plan financier, chaque club engagé touchera 550 000 dollars grâce aux dotations de la Confédération, soit une manne essentielle pour la gestion quotidienne. Les équipes éliminées conserveront 450 000 dollars, preuve de l’importance désormais accordée à la compétition secondaire de la Caf.
Otoho compte injecter une part de cette enveloppe dans la rénovation de son centre d’entraînement à Oyo, en partenariat avec des entreprises locales. « Nous voulons laisser un héritage durable », souligne le président Hamar Dabani, convaincu que le sport peut dynamiser l’économie du département de la Cuvette.
Fans et réseaux sociaux en effervescence
Sur TikTok et WhatsApp, les supporters brazzavillois rivalisent déjà de mèmes et de montages vidéo. Certains parient sur neuf points pris à domicile, d’autres s’inquiètent du voyage prévu à Stellenbosch, réputé pour son public volcanique. L’engouement digital rappelle celui observé lors de la campagne 2023.
Les autres groupes en un clin d’œil
Dans le même temps, la Caf a dévoilé la composition des autres groupes. Le groupe A réunit l’OC Safi, l’USMA, Djoliba AC et San Pedro. Le groupe B mettra aux prises le Wydad, Azam, Nairobi United et Maniema Union. Le groupe D s’annonce égypto-sud-africain.
Les analystes voient Belouizdad et Otoho comme favoris du groupe C, mais Stellenbosch a terminé troisième de la Premiership sud-africaine, tandis que Singida a éliminé Zanaco pour arriver ici. Aucun faux pas ne sera toléré dans une campagne où la différence de buts pourrait décider du sort.
Maîtriser la logistique des déplacements
L’ancien international congolais Chris Mavoungou, aujourd’hui consultant, prévient : « La clé sera la maîtrise des déplacements. Les longs voyages fatiguent les organismes. Celui qui gère le mieux la logistique prendra une longueur d’avance ». Otoho a prévu des vols affrétés pour limiter les escales.
La phase à élimination directe débutera début mars 2026. Les deux premiers de chaque groupe seront qualifiés pour les quarts. Un tirage intégral déterminera les affiches. La finale reste programmée en match unique sur terrain neutre, option choisie par la Caf pour renforcer l’attractivité télévisuelle.
Zoom sur la Ligue des champions de la Caf
Parallèlement, la Ligue des champions promet un choc Al Ahly-Yanga dans le groupe B et un duel maghrébin Berkane-Pyramids dans le groupe A. Les supporters congolais suivront surtout Saint-Éloi Lupopo, logé dans le groupe C aux côtés de Mamelodi Sundowns et d’Al Hilal.
Le vainqueur de la Ligue des champions repartira avec 4 millions de dollars, soit le double de la prime du futur champion de la Coupe de la Confédération. Une différence que la Caf assume, estimant le niveau de compétitivité plus élevé dans son tournoi phare.
Enjeux pour le football congolais
Pour le Congo-Brazzaville, voir deux clubs engagés sur la scène continentale illustre les progrès amorcés depuis l’inauguration du centre technique national de Kintélé. Les académies privées fleurissent, et la fédération multiplie les stages des entraîneurs, appuyée par le ministère des Sports.
La diaspora n’est pas en reste : plusieurs joueurs formés en Europe ont déjà manifesté leur intérêt pour rejoindre Otoho en prêt lors de la fenêtre de janvier. Les discussions avanceraient avec un latéral franco-congolais évoluant en Ligue 2, selon une source proche du dossier.
Au-delà du sport, les retombées touristiques sont attendues. Les hôtels de Brazzaville anticipent un taux d’occupation supérieur à 80 % durant les semaines de match, tandis que les vendeurs ambulants se préparent à booster leurs recettes grâce aux articles aux couleurs d’Otoho.
Dans un message diffusé sur Facebook, le ministre de la Jeunesse et des Sports a salué « une opportunité majeure de rayonnement pour la nation » et a promis un accompagnement logistique aux deux représentants congolais. Les fédérations cousines de handball et de basket étudient déjà le modèle.
Cap sur novembre 2025
Entre passion, enjeux économiques et fierté nationale, la route d’AS Otoho s’annonce riche en émotions. Les premiers coups de sifflet retentiront dans à peine un an, mais la bataille médiatique est déjà lancée. Les supporters n’attendent qu’une chose : faire vibrer tout le Congo.
