Brazzaville en ébullition pour un nul qualifiant
Le Soleil commençait à décliner, dimanche 27 septembre 2025, quand l’AS Otohô a foulé la pelouse du Stade Président Alphonse Massamba-Débat devant des gradins bruyants.
Opposés au Primeiro d’Agosto, les hommes de Sékou Seck devaient simplement préserver l’avantage acquis à Luanda, un succès 2-1 qui flottait encore dans les esprits.
Le coaching du technicien malien
Depuis son arrivée début septembre, le coach malien a insisté sur l’équilibre entre le pressing haut et la discipline défensive, un cocktail qu’il décrit comme « l’ADN d’Otohô de demain ».
Son message a été entendu : l’entrejeu congolais a certes souffert face au bloc plus dense des Angolais, mais la rigueur collective a empêché toute perte de contrôle.
Une muraille infranchissable
Composée de Bamba, Biassadila, Ganvoula et Garel, la ligne arrière a remporté la totalité des duels aériens, muselant ainsi l’avant-centre cap-verdien Do Costas.
Le gardien Chancel Mouandza, rarement sollicité lors de l’aller, a dû s’employer sur deux frappes lointaines, offrant au public un plongeon reflexe apprécié par les influenceurs sportifs présents.
Le penalty qui a fait trembler le stade
Juste avant la pause, l’arbitre zambien a désigné le point de penalty pour une main angolaise contestée.
Le capitaine Junior Makiesse a placé le ballon avec assurance, puis frappé plein centre, trouvant la barre transversale sous le soupir collectif de la tribune Mboulou.
Au coup de sifflet final, ce raté était déjà oublié tant la qualification avait valeur de soulagement.
Primeiro d’Agosto réajuste sans succès
Pour renverser la tendance, le coach angolais Pedro Gonçalves a couplé un 4-2-3-1 à pressions latérales, espérant étirer Otohô hors de sa zone de confort.
La recette a créé quelques vagues, mais l’absence de réalisme des attaquants visiteurs a maintenu le suspense sans jamais l’inverser.
Cap sur le Mozambique
À peine les lampions éteints, Sékou Seck a évoqué le prochain défi du 18 octobre à Maputo face au Clube Ferroviario, dernier rempart avant la phase de poules.
« Ne vivons pas sur ce résultat, la vraie bataille commence », a-t-il glissé, une bouteille d’eau encore à la main en zone mixte.
Les atouts d’Otohô pour la double confrontation
L’expérience accumulée en campagnes africaines depuis 2018 constitue un premier avantage psychologique.
Sur le plan physique, le staff médical affirme avoir réduit le temps de récupération moyen grâce à des séances cryo et un suivi nutritionnel personnalisé.
Enfin, disputer le retour à Brazzaville, où plus de 30 000 fans entonnent régulièrement le chant Ot’Ana, offre un douzième homme précieux.
Léopards de Dolisie, le goût amer de l’élimination
Pendant qu’Otohô fêtait, l’AC Léopards de Dolisie vivait une soirée cruelle au stade Zimpeto de Maputo, cédant aux tirs au but face aux Black Bulls.
Les Fauves du Niari avaient pourtant neutralisé leurs adversaires sur 180 minutes, mais l’adresse les a quittés au moment décisif, scellant une sortie prématurée.
Pour la première fois depuis 2019, aucun club congolais ne sera présent dans les tours suivant de la Ligue des champions.
Un football congolais en quête de constance
La qualification d’Otohô et l’élimination des Léopards illustrent le contraste actuel entre stabilité de projet et irregularité structurelle.
Dans la capitale, plusieurs analystes rappellent que l’encadrement administratif et l’investissement dans les centres de formation restent déterminants pour franchir le palier continental.
Le ministère des Sports a d’ailleurs affirmé, lors d’un récent point presse, vouloir accélérer la rénovation des infrastructures, notamment à Owando et Dolisie.
Dates clés et appel aux supporters
Le match aller Ferroviario-Otohô est programmé le 18 octobre à 15 h, heure locale, au stade da Machava.
Le retour se tiendra une semaine plus tard à Brazzaville, le corps technique espère un guichet fermé pour pousser les siens.
Les billets digitaux seront disponibles via la plateforme OtTickets dès le 5 octobre, annonce le club, qui conseille d’acheter tôt pour éviter les files.
Portrait express du coach Seck
Ancien adjoint à l’US Bougouni au Mali, Sékou Seck a rejoint Otohô avec un diplôme CAF A et une réputation de formateur exigeant.
Ses séances matinales, basées sur le jeu en triangle et le ballon sécurisé, ont d’abord surpris le vestiaire, puis créé une adhésion rapide, raconte le milieu Ngouonimba.
En conférence, il cite souvent Arsène Wenger et le technicien sénégalais Aliou Cissé comme sources d’inspiration, signe d’une ouverture francophone appréciée.
L’économie locale profite de la qualification
Les vendeurs de maillots autour du stade rapportent une hausse de 40 % des ventes d’articles rouges et bleus depuis la victoire de Luanda.
La compagnie nationale équatoriale PetroCongo, principal sponsor, prévoit d’augmenter sa visibilité lors des prochains matchs via des activations sur TikTok et Instagram.
Les hôtels du centre-ville enregistrent déjà des réservations de supporters mozambicains, augurant d’un boom touristique bénéfique à l’économie brazzavilloise.
La voix des supporters
Dans les rues de Talangaï, on entend des klaxons chaque fois qu’Otohô passe un tour, preuve que le club, né à Oyo, a conquis la capitale.
« On veut la phase de poules, et même une finale », lance Emeline, 22 ans, vendeuse de beignets, visage peint aux couleurs du club.
Sur les réseaux, le hashtag #OtQualif cumule déjà 120 000 mentions, poussé par des mèmes détournant le fameux penalty raté.