Pourquoi Black-Label résonne encore aujourd’hui
Soixante-huit ans après sa parution, le recueil « Black-Label » ne cesse d’interpeller les lecteurs par son verbe percutant et son regard acéré sur les injustices. Sa langue directe sonne comme un appel permanent à la dignité.
À Brazzaville, le texte trouve un nouveau souffle. L’atelier proposé du 22 au 25 septembre ambitionne de faire dialoguer la poésie de 1956 avec les réalités urbaines de 2024, autant sur la page que sur la scène.
Léon-Gontran Damas, une voix qui porte
Compagnon d’Aimé Césaire et de Léopold Sédar Senghor, le poète guyanais fut l’un des trois fondateurs du mouvement de la Négritude. Il a toujours revendiqué l’urgence d’écrire sans fard et sans compromis.
Dans « Black-Label », Damas mêle colère, humour et rythme proche du jazz. Cette musicalité inspire aujourd’hui encore de nombreux slameurs et performeurs congolais, décidés à célébrer leur identité tout en interrogeant le monde.
L’IFC, moteur créatif de la capitale
Situé avenue du Général de Gaulle, l’Institut français du Congo multiplie les initiatives pour favoriser l’accès à la culture. Concerts, expos, ciné-club et résidences d’artistes en font un carrefour incontournable des idées.
Avec l’atelier « Black-Label », l’IFC confirme sa volonté de soutenir la création locale. L’établissement mettra à disposition sa salle de spectacle, son matériel son et lumière, ainsi qu’une équipe technique pour accompagner les participants.
Un atelier gratuit et ouvert à tous
Aucune condition de diplôme ni d’âge n’est requise ; seule la curiosité compte. Étudiants, enseignants, écrivains en herbe, rappeurs, amoureux des mots ou simples curieux pourront s’asseoir autour de la même table.
La gratuité reste un atout majeur dans une ville où l’accès à la formation artistique peut coûter cher. L’IFC souhaite ainsi encourager la mixité sociale et la circulation d’idées sans barrière financière.
Des textes aux planches : la puissance de la scène
Le programme alternera séances d’écriture collective, coaching vocal et exercices de mise en espace. L’objectif est de transformer chaque brouillon en performance capable d’emporter le public en quelques minutes.
Les animateurs, eux-mêmes rompus à la scène slam, guideront les participants sur la gestion du micro, la respiration, le regard et l’écoute. À l’issue du stage, un show-case gratuit dévoilera les créations.
Comment s’inscrire sans se prendre la tête
L’inscription se fait simplement à l’accueil de l’IFC ou par téléphone. Un formulaire rapide recueille nom, contact et motivation en deux ou trois lignes seulement.
Les places étant limitées pour garantir un suivi personnalisé, l’équipe conseille aux intéressés de réserver au plus vite. Le matériel nécessaire se résume à un carnet, un stylo et une bonne dose d’imagination.
Trois jours pour booster sa plume
Le premier jour sera consacré à l’immersion dans l’univers de Damas : lecture de poèmes, discussion sur le contexte historique et brainstorming collectif.
Le deuxième jour passera à la réécriture et au travail rythmique. Les stagiaires testeront divers tempos, du spoken word au rap, pour trouver la couleur sonore la plus fidèle à leur texte.
La dernière journée s’achèvera par les répétitions générales avant le show-case ; l’occasion de régler le moindre détail, du placement de voix à la posture scénique.
Des rencontres qui font vibrer la négritude
Au-delà de l’apprentissage technique, l’atelier favorise la rencontre entre créateurs de différents horizons. Des amitiés et des projets communs naissent souvent autour du micro et de la feuille blanche.
Cette émulation rappelle l’esprit de la Négritude : valoriser les identités noires en s’appuyant sur la solidarité et la création collective. Nombre de participants repartent avec un réseau solide et de nouvelles idées.
Un tremplin pour les talents urbains
Plusieurs artistes locaux révélés par de précédents ateliers IFC se produisent aujourd’hui dans les cafés-concerts de Bacongo ou Poto-Poto. Certains ont même intégré les scènes régionales d’Afrique centrale.
Le stage « Black-Label » poursuit cette dynamique ; il offre un premier pas vers la professionnalisation, tout en rappelant qu’une voix authentique peut trouver son public sans quitter Brazzaville.
La parole libérée, vecteur d’unité
Dans un contexte où les réseaux sociaux accélèrent la diffusion de contenus, un atelier en présentiel renforce le dialogue direct et la compréhension mutuelle.
Donner voix à ses émotions sur scène permet souvent de désamorcer les tensions et de célébrer ce qui rassemble. L’IFC mise sur cette force pour nourrir le vivre-ensemble et l’expression citoyenne.
Infos pratiques à retenir
Dates : du 22 au 25 septembre, de 10 h à 17 h. Lieu : salle Mermoz de l’IFC Brazzaville. Tarifs : gratuit, sur inscription préalable.
Show-case final ouvert au public le 25 septembre à 18 h. Renseignements et réservations au +242 06 555 12 34 ou directement à l’accueil de l’Institut français du Congo.
