L’avenue Bouka, enfin ouverte
Redoutée pour ses ornières, l’ancienne piste conduisant au cimetière Bouka n’est plus qu’un souvenir. Inaugurée le 11 octobre à Brazzaville, la nouvelle voie bétonnée relie désormais la nationale N2 à la nécropole en quelques minutes seulement.
Au-delà des convois funéraires, l’axe apporte un souffle neuf aux riverains de Lifoula qui devaient contourner le site ou s’embourber durant la saison des pluies.
Un chantier express de trois mois
Lancé au cœur de la période pluvieuse, le projet a mobilisé des engins jour et nuit pour tenir le calendrier. Le groupe Bouka, maître d’ouvrage, a finalisé l’ensemble en moins de cent jours malgré les sols humides.
Montant de l’investissement : 553 millions de francs CFA, intégralement financés sur fonds propres. Une enveloppe saluée par les autorités locales, convaincues qu’elle accélère l’ouverture économique de la zone.
Des caractéristiques techniques solides
Sur 700 mètres linéaires, la route repose sur une couche de base en terre jaune compactée, renforcée par une fondation avant la coulée d’un béton armé conçu pour supporter un trafic régulier.
Un émissaire marin de 106 mètres évacue les eaux pluviales vers le bassin existant sur la N2, limitant l’érosion et garantissant la longévité de l’ouvrage même lors des pluies diluviennes.
Une bouffée d’oxygène pour la mobilité locale
Avant l’aménagement, les taxis et moto-taxis évitaient cet itinéraire, rallongeant le parcours jusqu’à quarante minutes. Aujourd’hui, le trajet se réduit à moins de cinq minutes, faisant gagner temps et carburant.
Les petits commerces de bord de route voient déjà défiler plus de clients. « Je peux enfin livrer mes fleurs sans salir mes bottes », sourit Clarisse, vendeuse au marché de Kintélé.
Un modèle de partenariat public-privé
L’initiative privée vient consolider la politique nationale de désenclavement des quartiers périurbains. « Ce n’est pas seulement un axe de circulation, c’est un symbole de solidarité, de progrès et de responsabilité citoyenne », rappelle Apollin Kaba, directeur général du groupe Bouka.
Les autorités municipales, présentes à l’inauguration, ont salué une démarche qui complète les programmes publics et encourage d’autres opérateurs à investir dans les infrastructures.
Voix des autorités et des riverains
Arsène Ngabia, chef du quartier Lifoula, souligne la continuité des actions du groupe : « Cette voie facilitera l’accès à ce site, lieu de repos de nos illustres disparus, et améliorera la vie quotidienne de nos habitants ».
De nombreux résidents confient déjà leur soulagement. « Fini la boue jusqu’aux genoux, même les jours de veillée la route reste propre », témoigne Pierre, étudiant qui emprunte l’avenue pour rejoindre la N2.
Vers une dénomination symbolique
Les promoteurs souhaitent baptiser le tronçon « Avenue Issema ». Le vice-maire de Kintélé a promis d’inscrire la proposition à l’ordre du jour du prochain conseil municipal, seul habilité à entériner la mesure.
Si elle est adoptée, la nouvelle appellation rendra hommage à une figure reconnue du développement local, tout en inscrivant le projet dans la mémoire collective de la commune.
Impact sociétal et économique à long terme
Faciliter l’accès au cimetière apporte aux familles un cadre digne pour honorer leurs proches. Mais la portée dépasse la symbolique : la route valorise les terrains voisins, attire des investisseurs et crée de petites opportunités d’emploi.
Les transporteurs entre Lifoula et Kintélé parlent déjà d’une hausse de 20 % de leurs courses quotidiennes, preuve que l’infrastructure dynamise les échanges commerciaux et sociaux.
Prochaines étapes d’aménagement
La mairie étudie l’installation d’un éclairage public LED et la plantation d’arbres d’alignement afin de sécuriser la circulation nocturne et d’embellir l’avenue.
En parallèle, le succès de cette opération pourrait servir de modèle à d’autres tronçons de la N2, notamment au niveau des zones artisanales où la mobilité reste freinée par des pistes dégradées.
Un signal fort pour la jeunesse congolaise
Le projet rappelle qu’entreprendre chez soi peut transformer le quotidien collectif. « Nous voulons montrer qu’investir ici est rentable et utile », insiste Apollin Kaba, invitant la jeunesse à oser ses propres initiatives.
Portée sur les réseaux sociaux, l’inauguration a généré des milliers de vues et de partages, preuve que la nouvelle avenue inspire autant qu’elle relie.