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    Musique

    Bakolo Mboka : les Bantous prouvent que la rumba n’a pas besoin d’autotune

    By Brazzabuzz26 juin 20255 Mins à lire
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    Un retour discographique façonné par soixante ans de mémoire vivante

    Il existe des ensembles musicaux dont la simple longévité se confond avec l’histoire politique et sociale d’un pays. Fondés à Brazzaville le 15 août 1959, Les Bantous de la capitale s’inscrivent dans cette catégorie rare. Plus de six décennies plus tard, leur nouvel album « Bakolo Mboka » – littéralement « les anciens du village » – apparaît comme une déposition sonore au registre de l’état civil culturel du Congo-Brazzaville.

    Le projet, produit par World Numeric Media, s’affiche d’emblée comme une entreprise mémorielle assumée. « Nous ne faisons pas de come-back, nous continuons la route », insiste le doyen Édouard Nganga dans un entretien accordé à Télé Congo en avril 2024. Cette nuance est capitale : la rumba, matrice de l’identité urbaine d’après-indépendance, n’est pas ici figée dans la naphtaline, mais projetée, ré-orchestrée, ré-articulée.

    Rumba, salsa, pachanga : un éventail sonore qui respire Brazzaville

    Les treize pistes naviguent entre rumba congolaise, pachanga, salsa et ballades afro-cubaines, rappelant que les rives du fleuve Congo ont toujours dialogué avec les Caraïbes. En exhumant des motifs de maracas, de cuivres ronds et d’harmonies vocales à trois voix, « Bantous Pachanga » et « Rosalie Diop » se font clin d’œil aux grandes nuits des années 1960, sans jamais paraître nostalgiques.

    Si « Pot-pourri sur le passé » revisite les classiques en les modulant vers des tonalités plus aérées, « Merci Mama » se signale par une écriture presque pop, où la guitare sèche épouse des nappes de claviers discrets. Ce parti pris rappelle la conviction exprimée par le producteur Ludovic Ntsimon : « Moderniser n’est pas uniformiser » (Afrique Magazine, 2024).

    Un dialogue intergénérationnel pour refuser l’amnésie culturelle

    Au-delà du plaisir d’écoute, l’enjeu est pédagogique. En invitant des instrumentistes de moins de trente ans à partager le studio avec les vétérans, l’orchestre scelle un pacte de transmission. Le jeune guitariste Prince Nkouka, vaguement impressionné, confie : « Travailler avec ceux qui ont façonné la rumba, c’est comme apprendre la diplomatie auprès d’anciens chefs d’État ».

    Cette collaboration transcende la simple relève artistique ; elle érige la rigueur comme valeur partagée. Les répétitions, méthodiques, se déroulent à l’ancienne : pas de partition sur tablette, mais des portées manuscrites et une attention quasi militaire au contre-temps. Le message est clair : la modernité ne saurait être synonyme de désinvolture.

    La résistance élégante aux sirènes de l’électro-urbain

    Dans un paysage africain dominé par l’afrobeats et les déclinaisons électroniques, « Bakolo Mboka » fait figure d’exception volontaire. Éloignés des logiciels d’autotune et des boîtes à rythmes standardisées, Les Bantous opposent une conception artisanale du son, où l’erreur humaine devient gage d’authenticité. « Si la peau de la conga craque, nous la changeons, nous ne la corrigeons pas avec un plug-in », sourit le percussionniste Gervais Malonga.

    Cette posture ne relève pas du passéisme ; elle pose une question stratégique à la jeunesse congolaise : comment innover sans perdre la sève ? Or, l’album rappelle qu’une culture vivante n’est pas condamnée à courir après les modes pour exister. La rumba demeure porteuse d’une identité collective qui, loin d’être figée, offre un terreau inépuisable pour la création.

    Une stratégie de production tournée vers la scène internationale

    World Numeric Media n’a pas seulement financé un enregistrement de prestige ; le label a conçu un plan de diffusion qui mise sur les plateformes de streaming et les festivals world music d’Europe. Le choix est moins opportuniste qu’il n’y paraît : la diaspora congolaise réclame des repères culturels capables de dialoguer avec des publics cosmopolites, sans se renier.

    Ainsi, la sortie de l’album s’accompagne d’une tournée qui passera par Dakar, Abidjan, Paris et Montréal avant de revenir à Pointe-Noire. Chaque date prévoit un atelier-rencontre avec de jeunes musiciens locaux, prolongeant l’effort de transmission hors studio. Pour le sociologue de la culture Didier Nguesso, « la diplomatie douce congolaise se joue aussi sur des tempos de rumba » (La Semaine Africaine, 2024).

    Le succès critique des singles pré-publiés sur YouTube – plusieurs centaines de milliers de vues en quelques semaines – démontre que l’esthétique patrimoniale peut encore générer du trafic digital. De quoi bousculer les algorithmes trop enclins à privilégier les formats uniformisés.

    Pourquoi l’album résonne avec les aspirations des jeunes adultes congolais

    À Brazzaville, une génération connectée, mobile et souvent confrontée au chômage trouve dans « Bakolo Mboka » une forme d’assurance culturelle. Les paroles célèbrent la dignité, l’amour et l’unité ; elles rappellent qu’un avenir partagé suppose de connaître les fondations du passé. Dans un contexte où l’exil économique est envisagé par beaucoup, l’album agit comme un ancrage, voire un manuel de fierté.

    Le mérite du disque tient donc dans cette capacité à faire coïncider mémoire longue et préoccupations immédiates. La rumba n’y est pas un musée, mais une grammaire encore capable de dire la joie, la colère ou la tendresse contemporaines. À l’heure où la culture numérique fragmentée menace de dissoudre les récits communs, Les Bantous proposent un récit audible, dense et inclusif.

    Entre permanence et renouvellement, la force tranquille de la rumba

    En refermant l’écoute de « Bakolo Mboka », l’auditeur mesure combien la musique peut faire fonction d’archive tout en restant résolument vivante. L’album ne se contente pas de couronner une carrière ; il indique une voie. Il rappelle qu’il est possible d’épouser le siècle sans divorcer de sa matrice culturelle.

    Que Les Bantous de la capitale, rescapés des tourments politiques et des métamorphoses esthétiques, soient encore là constitue en soi un acte de résistance. Leur proposition n’est ni nostalgique ni réactionnaire, mais politique au sens noble : elle engage un rapport profond à la mémoire, à la transmission et à l’appartenance. Pour les jeunes adultes du Congo-Brazzaville, c’est une invitation à conjuguer futur et héritage sans concession.

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