Kintélé vibre pour la 4e étape Zone 4
Du sable, du soleil et des acclamations : les 4 et 5 octobre 2025, le Complexe sportif La Concorde de Kintélé a troqué ses habituels applaudissements indoor pour les vibes estivales de la 4e étape du Beach-volley tour C.A.V.B Zone 4.
Marraine de l’événement, la colonel Christelle Colombe Bouaka Milandou, cheffe d’orchestre des activités sportives du Club multidisciplinaire D.G.S.P., avait promis des sensations fortes. Elle n’a pas déçu : tribunes pleines, musique urbaine en fond et supporters venus de Brazzaville comme de Pointe-Noire ont donné le ton.
Deux jours de spectacle et 28 affiches intenses
Neuf duos, venus du Cameroun, de Centrafrique et du Congo, ont posé leurs serviettes sur le sable. En tout, 28 rencontres se sont enchaînées sur un format rapide qui laisse peu de temps aux doutes : on attaque, on défend, on plonge.
Le timing serré a offert un festival d’émotions. Dès la phase de poules, les échanges musclés et les feintes millimétrées ont chauffé le public, souvent debout pour encourager ses favoris, téléphone à la main pour immortaliser l’instant et l’envoyer sur les réseaux.
Victoire congolaise éclatante côté masculin
Dimanche 5 octobre, place à la grande finale masculine. Sous un ciel légèrement voilé, la paire congolaise Mazengo / Douala a sorti le grand jeu face au tandem camerounais Abba / Adji, s’imposant en deux sets secs, 21-13 puis 21-16.
L’ultime point, un smash croisé de Mazengo, a fait sauter la tribune rouge et or. « On voulait cette médaille pour prouver que le Congo progresse », a confié Douala, les pieds encore couverts de sable, sourire XXL devant les caméras locales.
Les Lionnes indomptables dominent le tableau féminin
Chez les dames, la finale avait des allures d’entraînement interne pour le Cameroun : Irina / Nina d’un côté du filet, Nzali / Dang de l’autre. Le suspense a tenu jusqu’au tie-break, remporté 16-18 par Nzali et sa coéquipière.
Leur victoire a déclenché des cris d’orgueil mêlés à des pas de danses makossa. « La concurrence reste familiale, mais sur le terrain, on ne se fait pas de cadeaux », a lancé Nina, déjà tournée vers les prochaines étapes continentales.
Une tribune relevée par les officiels
Parmi les applaudissements, on reconnaissait Charles Dinga, inspecteur général des sports, aux côtés de Jean-Robert Bindélé, directeur général, et de la première conseillère de l’ambassade du Cameroun, Mme Fonkou épouse Kinko. Leur présence a renforcé le cachet protocolaire sans refroidir l’ambiance festive.
Classement général et retombées sportives
Au classement global de la sous-région, le Cameroun empoche trois médailles, dont l’or féminin, tandis que le Congo récolte un titre masculin et une troisième place. La Centrafrique repart avec le bronze, signe d’un niveau qui se resserre progressivement.
Au-delà des podiums, la confédération africaine a profité de Brazzaville pour saluer l’implication des arbitres et des ramasseurs de balle, repartis avec des présents symboliques. Un geste qui valorise les coulisses et rappelle que le spectacle repose sur toute une chaîne humaine.
La Fédération congolaise de volley-ball, soutenue par le ministère des Sports, envisage de capitaliser sur cet engouement en lançant un championnat national de plage dès l’an prochain. Une initiative saluée par les techniciens, qui y voient une rampe de lancement vers les Jeux africains.
Le beach-volley, nouveau phénomène urbain
Longtemps cantonné aux rivages touristiques, le volley de plage gagne désormais les villes d’Afrique centrale. Les terrains éphémères installés à Kintélé montrent qu’une simple bande de sable suffit pour créer un rendez-vous sportif, musical et photogénique, parfaitement taillé pour l’économie de l’attention.
Entre deux matchs, les influenceurs brazzavillois enchaînaient stories et challenges TikTok, pendant que les vendeurs de jus de bissap faisaient tourner la glacière. Cette dimension lifestyle attire un public jeune, curieux de sports émergents et avide de moments partageables.
Pour les coachs, la discipline représente aussi une école tactique. Surface instable, équipes réduites : chaque joueur touche plus de ballons et développe une lecture du jeu utile en salle. Le Congo pourrait y trouver un vivier pour renforcer ses sélections indoor.
En clôture, la colonel Bouaka Milandou a annoncé que les installations de La Concorde demeureront accessibles aux clubs scolaires chaque week-end. Objectif affiché : inciter les jeunes à chausser les lunettes de soleil et à rejoindre la vague beach-volley.
Les athlètes, quant à eux, ont déjà tourné la page. Cap sur la prochaine étape du circuit, qui promet d’autres affrontements volcaniques. « On garde l’élan de Kintélé pour viser plus haut », a résumé Mazengo, visiblement impatient de remettre les pieds dans le sable.
Pour l’heure, les images calibrées de la 4e étape tournent toujours sur Instagram et WhatsApp. Elles rappellent que, sous le soleil de Kintélé, le sport peut rimer avec fête, cohésion régionale et ambition, un triptyque cher aux organisateurs comme aux athlètes.
Côté sponsoring, des marques locales de boissons énergétiques et une entreprise de téléphonie ont installé des stands interactifs. Concours de service le plus puissant, photobooth et recharge gratuite de smartphones ont ponctué les pauses, offrant aux spectateurs une expérience globale, proche des standards internationaux.
