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    Économie

    Brazzaville joue la carte francophone : Sassou-N’Guesso drague les capitaines d’affaires

    BrazzabuzzBy Brazzabuzz26 juin 20256 Mins à lire
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    Brazzaville, épicentre d’une francophonie économique ambitieuse

    Sur les rives du fleuve Congo, l’immense dôme de Kintélé résonne d’accents venus de quatre continents. La 5ᵉ Rencontre des entrepreneurs francophones (REF) s’ouvre dans une atmosphère où la convivialité cède vite la place au sérieux des négociations. Après Paris, Abidjan, Québec et Marrakech, la capitale congolaise aspire à consacrer son ancrage dans la diplomatie économique. « Bâtir ensemble une croissance partagée » n’est pas qu’un slogan ; c’est une injonction à réinventer les échanges Nord-Sud et Sud-Sud autour d’un patrimoine culturel commun : la langue française.

    La tenue de cet événement, organisé par l’Alliance des Patronats Francophones et Unicongo, intervient dans un contexte mondial tendu, marqué par la raréfaction des capitaux et une compétition accrue pour l’accès aux matières premières. Brazzaville tente d’y répondre en revendiquant un rôle de trait d’union pour un marché sous-régional de 120 millions d’habitants, un argument que nul investisseur ne méprise.

    Un plaidoyer présidentiel pour un capitalisme à visage partenarial

    Le Président Denis Sassou-N’Guesso a saisi la tribune pour livrer un discours dense où se mêlent séduction et réalisme. « Le Congo est un pays de paix, doté d’institutions stables », a-t-il rappelé, invoquant la doctrine du « milieu, chemin le plus sûr » pour équilibrer fiscalité et rentabilité. Faut-il-y voir une réponse implicite aux classements internationaux qui classent encore Brazzaville au-delà du top 150 en matière de facilité de faire des affaires ? Quoi qu’il en soit, l’affirmation d’un libéralisme régulé vise à rassurer des investisseurs échaudés par la volatilité juridique observée ailleurs sur le continent.

    Le chef de l’État a également martelé la nécessité de renforcer les partenariats public-privé, sans exclusive. Cette ouverture tous azimuts s’inscrit dans la stratégie nationale de diversification, pierre angulaire du Plan de développement 2022-2026, destiné à sortir l’économie de sa dépendance aux hydrocarbures.

    Ports, routes, aéroports : un réseau logistique à forte valeur ajoutée régionale

    Dans sa démonstration, le Président a brandi les 170 kilomètres de façade maritime et l’accès à un port en eau profonde à Pointe-Noire comme des « atouts comparatifs incomparables ». Relié à Brazzaville par la voie ferrée et à l’hinterland par une dorsale routière encore perfectible mais en pleine expansion, le Congo s’érige en interface logistique pour les pays enclavés de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale.

    À l’argument maritime s’ajoutent trois aéroports internationaux et huit plateformes secondaires modernisées, censées fluidifier les chaînes d’approvisionnement. Pour les conglomérats asiatiques comme pour les start-ups ouest-africaines, la réduction du coût de transport reste la pierre angulaire de la compétitivité ; le Congo veut capitaliser sur cet avantage pour capter une partie des flux de transit qui filent encore vers les ports d’Afrique de l’Ouest.

    Agriculture, mines, énergies : les gisements d’une diversification attendue

    La rhétorique présidentielle s’est attardée sur les dix millions d’hectares de terres arables, une manne encore sous-exploitée. Alors que le pays importe 70 % de ses denrées alimentaires, la mécanisation et l’irrigation à grande échelle sont présentées comme des relais de croissance susceptibles d’absorber une jeunesse dont plus de 60 % a moins de trente ans. L’idée de créer une banque agricole dédiée, longtemps évoquée, ressurgit comme un catalyseur de projets agro-industriels.

    Dans le sous-sol, le récit officiel évoque les quinze milliards de tonnes de fer, quatre milliards de potasse et un potentiel gazier supérieur à 200 milliards de mètres cubes. Le fil conducteur demeure la transformation locale : zones économiques spéciales, énergie à bas coût et fiscalité « raisonnable » doivent attirer capitaux et savoir-faire. Les observateurs notent cependant que la matérialisation de ces promesses dépendra moins des chiffres que de la rigueur des contrats et de la capacité de l’administration à faire respecter les clauses.

    Gouvernance, justice et transparence : le triptyque de la confiance

    Conscient que la sécurité juridique est devenue le premier critère de localisation des investissements, le Chef de l’État a détaillé un arsenal institutionnel mêlant Cour des comptes, Haute autorité de lutte contre la corruption et Inspection générale d’État. « Trop d’impôt tue l’impôt, mais trop peu tue l’État », a-t-il averti, promettant un « juste milieu » entre mobilisations fiscales et incitations. Le propos fait écho aux rapports de la Banque africaine de développement qui recommandent au Congo de renforcer la prévisibilité réglementaire pour abaisser le coût du capital.

    Reste la perception, plus difficile à infléchir. Les jeunes créateurs congolais interrogés dans les allées de la REF saluent le discours mais attendent des actes. « Nous avons besoin d’une justice commerciale réactive et de délais bancaires raccourcis », confie Parfait Makosso, fondateur d’une société agro-tech de Pointe-Noire. La confiance, côté investisseurs étrangers, passera par des décisions contentieuses exécutées sans interférence politique et par la stabilité des contrats miniers sur le long terme.

    La jeunesse congolaise, partenaire ou spectatrice ?

    Au-delà des chiffres macro-économiques, l’enjeu est social. Chaque année, près de 40 000 diplomés arrivent sur un marché du travail qui n’offre que 6 000 emplois formels. Les annonces de zones économiques spéciales nourrissent l’espoir d’un ruissellement vertueux, mais la crainte demeure de voir les projets captés par des filiales étrangères à faible ancrage local. Les organisations de jeunesse réclament des clauses de contenu local plus strictes et un accès prioritaire aux dispositifs de formation financés par les entreprises.

    La REF, en rassemblant start-ups congolaises et grands groupes internationaux, peut devenir un incubateur de collaborations innovantes. Encore faut-il que le dialogue public-privé évoqué par le Président se traduise par des mécanismes de suivi et d’évaluation où la société civile aurait droit de cité.

    Vers une francophonie économique réellement mutualiste

    Si la géopolitique du multilatéralisme s’essouffle, la francophonie, elle, semble vouloir se réinventer en réseau d’affaires. Brazzaville en fournit la scène et le prétexte. Les accords d’intention signés au terme de la REF 2025 seront scrutés ; leur exécution conditionnera la crédibilité d’une diplomatie économique dont le Congo fait sa matrice. Pour l’heure, la porte est grande ouverte. Aux entrepreneurs francophones, désormais, de vérifier si le tapis rouge congolais cache, ou non, quelques chausse-trappes administratives.

    Car la prochaine étape se jouera dans les registres du commerce, les tribunaux et les bilans trimestriels. L’éloquence présidentielle aura fait son œuvre si, dans deux ans, les statistiques d’investissement direct étranger affichent une courbe ascendante et si les jeunes pousses congolaises y trouvent des partenaires plutôt que des concurrents. Le pari est lancé ; Brazzaville ne pourra plus se contenter de promesses.

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