Une initiative contre la désinformation
StopDésinfo et Journalisme Éthique Congo annoncent une formation inédite dédiée aux jeunes créateurs de contenus de Brazzaville et Pointe-Noire. L’objectif est clair : doter la nouvelle génération d’outils solides pour dépister les infox et diffuser une information responsable.
Prévue dans le cadre du Programme citoyen contre la désinformation « Congo CG » et du projet « Stop Lokuta », la session accueille 25 participants à Brazzaville et 17 autres à Pointe-Noire, deux villes où les réseaux sociaux battent des records d’audience.
Une urgence numérique partagée
« Les fake news se propagent plus vite qu’un fou rire sur TikTok », observe l’équipe d’Isd, soulignant que la pandémie et les périodes électorales ont amplifié le phénomène. Former des vigies locales apparaît, selon elle, comme la meilleure riposte.
A l’échelle mondiale, l’Organisation mondiale de la santé qualifie la surabondance de rumeurs d’« infodémie ». Le Congo n’est pas épargné : rumeurs sur les finances publiques, canulars sanitaires, intox politiques circulent quotidiennement sur WhatsApp et Telegram, semant confusion et méfiance.
Qui peut postuler ?
Le programme s’adresse aux journalistes, rédacteurs en chef, blogueurs, podcasteurs mais aussi aux influenceurs et étudiants en communication qui animent déjà des communautés numériques dynamiques. Les associations jeunesse, très présentes sur TikTok live, sont également encouragées à déposer dossier et motivation.
Pour candidater, un simple courriel via stopdesinfo.cg@gmail.com suffit avant la date limite mentionnée sur les réseaux officiels des deux organisations. Les candidats devront présenter un mini-projet de fact-checking ou expliquer comment ils comptent intégrer la vérification dans leur pratique quotidienne.
Un contenu pratique et interactif
Le contenu promet d’être pratique. Ateliers de recherche inversée d’images, initiation aux bases de données publiques et exercices de déconstruction de rumeurs rythmeront les journées. Chaque module alternera théorie rapide et cas congolais concrets, histoire de coller aux réalités locales.
« Nous évitons les longs exposés, préfère l’équipe pédagogique. Place au smartphone, au wifi et aux réflexes de terrain ». Les formateurs, journalistes confirmés et experts open-source, partageront leurs outils favoris, de Google Lens à InVID, sans oublier les bases de la vérification physique.
Certification et réseau national
A l’issue des sessions, chaque participant recevra un certificat signé par Isd et Jec, reconnu par les rédactions partenaires. Ce précieux sésame pourra renforcer un CV, ouvrir des stages ou même déclencher des collaborations ponctuelles avec les portails de fact-checking régionaux.
Intégration immédiate au réseau national des fact-checkers congolais : voilà le deuxième avantage. Ce cercle échange alertes, bases de données et démentis, offrant à ses membres une visibilité accrue. Une occasion de multiplier les partenariats éditoriaux et les opportunités de monétisation responsable.
Dates clés et modalités d’inscription
Selon le calendrier provisoire, les ateliers brazzavillois se tiendront fin novembre dans un espace de coworking du centre-ville, tandis que la cohorte de Pointe-Noire se rassemblera mi-décembre. Les horaires ont été pensés pour s’adapter aux cours universitaires et aux obligations professionnelles.
Les frais pédagogiques sont entièrement pris en charge par les organisateurs grâce à l’appui de partenaires privés. Les candidats n’ont qu’à prévoir leur transport et, pour les plus connectés, un ordinateur portable ou un smartphone afin de tester les outils en direct.
Un atout pour la jeunesse congolaise
Dans un pays où 70 % des utilisateurs obtiennent leur information via Facebook, selon les estimations d’Isd, savoir distinguer le vrai du faux devient un soft-skill incontournable. La formation répond ainsi à une demande croissante d’employabilité numérique chez les moins de trente-cinq ans.
Des étudiants de la faculté de lettres affirment déjà vouloir relayer l’appel. « Nous préparons des stories Instagram et nous irons live pour encourager nos camarades », annonce Christelle, présidente d’un club média universitaire, convaincue que « vérifier n’est pas ennuyant mais responsabilisant ».
Perspectives pour les médias locaux
Les rédactions locales observent l’initiative avec intérêt. D’après un éditeur de la télévision publique, le renforcement du fact-checking pourrait « assainir l’écosystème médiatique et réduire la viralité des rumeurs qui nuisent parfois aux efforts de développement ». Un enthousiasme partagé par plusieurs agences digitales.
En attendant le coup d’envoi, Isd multiplie les teasers vidéos sur TikTok, tandis que Jec publie des mini-tutoriels rappelant l’importance de citer ses sources. Les inscriptions, elles, restent ouvertes jusqu’à remplissage complet des places, un compteur en stories affichant déjà la moitié des quotas.
Vers un web congolais plus responsable
Les organisateurs promettent de pérenniser l’initiative, envisageant des clubs de vérification dans les lycées et l’intégration d’un module obligatoire dans plusieurs écoles de journalisme. Un projet qui, à terme, pourrait faire du Congo un pôle régional de lutte contre la désinformation.
Pour l’heure, la balle est dans le camp des jeunes curieux. Un e-mail, un peu de curiosité et l’envie de protéger ses followers des intox suffisent pour rejoindre l’aventure. Les futurs fact-checkers ont rendez-vous à Brazza et Pointe-Noire.
En misant sur le partage de compétences plutôt que sur la répression des contenus, le programme veut prouver que la jeunesse congolaise détient la clé d’un web plus sûr. Une manière constructive de renforcer la confiance dans les médias et les institutions.
