Une célébration placée sous le signe de l’action entrepreneuriale
À l’Hôtel Grand Lancaster, miroir feutré d’une capitale en quête d’innovation, la Direction départementale des petites et moyennes entreprises de Brazzaville a orchestré, le 28 juin 2025, une master-class consacrée à la création et à la gestion d’entreprise. L’événement, organisé dans le cadre de la Journée internationale des PME, a réuni parlementaires, bailleurs de fonds, artistes, étudiants et porteurs de projets, témoignant d’un intérêt croissant de la jeunesse congolaise pour la voie entrepreneuriale. « Les atouts de notre économie n’attendent que votre audace », a d’emblée lancé le directeur général des PME, Rudy Steph Mpiéré Gouamba, dont l’allocution inaugurale a rappelé l’engagement des autorités à promouvoir un secteur privé dynamique.
Des procédures administratives désormais allégées
Au cœur des échanges, la question de la simplification des démarches est apparue comme un levier déterminant. Le directeur départemental des PME de Brazzaville, Didace Ngafoula-Ganao, a détaillé l’écosystème local, insistant sur le rôle du Guichet unique de création d’entreprise et sur la dématérialisation progressive des formalités. Selon lui, l’obtention du registre de commerce se limite aujourd’hui à quelques pièces et à un délai décisivement réduit, un progrès salué par les participants. Dans un pays où l’informel demeure prégnant, la normalisation des activités se présente comme une passerelle vers la bancarisation et donc vers des financements plus ambitieux.
Le financement, colonne vertébrale des ambitions
Le second temps fort de la rencontre a porté sur les stratégies de mobilisation des ressources financières. Yannick Mpara, représentant du Fonds d’impulsion, de garantie et d’accompagnement (Figa), a expliqué le fonctionnement de cet instrument public offrant à la fois garanties et prêts bonifiés. Il a souligné l’importance du cofinancement avec les établissements bancaires, rappelant que « la confiance se construit lorsque l’État partage le risque ». À ses côtés, l’analyste bancaire Bienvenu Kourissa a décrit les critères de sélection adoptés par les banques : rigueur comptable, viabilité commerciale et gouvernance claire. Pour beaucoup de jeunes auditeurs, la nécessité de présenter un business plan solide s’est affirmée comme une évidence.
Intégrer la protection sociale pour pérenniser la performance
La dimension sociale n’a pas été occultée. Intervenant pour la Caisse nationale de sécurité sociale, Murielle Koumen a plaidé pour “une culture de la protection dès le premier jour de l’entreprise”. Elle a rappelé qu’un dirigeant affilié et des employés couverts constituent des gages de stabilité et de motivation, facteurs corrélés à la productivité selon plusieurs études régionales. Cette approche globale – réunissant finance, gouvernance et bien-être – a séduit un public sensible aux enjeux de durabilité.
Un dialogue intergénérationnel prometteur
Au fil des débats, les questions se sont succédé, portant tour à tour sur l’accès aux garanties foncières, la fiscalité progressive pour les micro-entreprises ou encore l’exportation des produits culturels locaux. Les échanges, parfois passionnés, ont révélé la soif de connaissances d’une population de 20 à 35 ans confrontée à un marché du travail exigeant. « Nos carrières ne se limitent plus aux structures classiques ; l’entrepreneuriat offre un horizon ouvert », a confié Sonia Makosso, diplômée en marketing venue affiner son projet d’agence digitale.
Perspectives et attentes d’une jeunesse en mouvement
La session de clôture a laissé transparaître une volonté collective : pérenniser ce type d’initiative afin de maintenir le dialogue entre institutions et entrepreneurs. En appui, plusieurs partenaires techniques ont annoncé leur intention de multiplier les programmes de mentorat. S’il reste à consolider un accompagnement post-création, la master-class a démontré la cohérence des réformes engagées et la confiance qu’elles suscitent. Dans un contexte régional où la diversification économique est un impératif, le soutien répété aux porteurs de projets apparaît comme un pari résolument tourné vers l’avenir.
