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    Brazzaville : tragédie à Madibou, un jeune lynché pour des légumes volés

    BrazzabuzzBy Brazzabuzz13 juillet 20254 Mins à lire
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    Une rixe ordinaire devenue fait divers tragique

    Le soleil n’avait pas encore cédé sa place aux lampadaires vacillants de Ngampoko lorsque l’altercation s’est nouée autour d’un cageot de feuilles de manioc. Selon les témoins, la maraîchère Philomène K., figure discrète mais respectée du marché de Madibou, aurait reconnu ses légumes étalés sur une bâche de fortune. Elle aurait alors alerté les riverains qui, en quelques minutes, ont formé un attroupement colérique autour du jeune vendeur, un garçon frôlant la vingtaine que ses proches décrivent comme débrouillard mais instable.

    La suite a suivi le schéma douloureusement connu des quartiers périphériques : cris, invectives, puis les premiers coups. Prisonnier d’un cercle d’indignation collective, l’accusé a été traîné jusqu’au jardin maraîcher où le vol présumé aurait eu lieu. « Il a imploré qu’on appelle la police, mais personne ne voulait attendre », rapporte M. Ossiala, commerçant installé à quelques mètres du drame. Lorsque les forces de l’ordre sont arrivées, le souffle du jeune homme s’était tu. Le médecin du poste de santé voisin n’a pu que constater le décès.

    Précarité et économie informelle : terreau d’un sentiment d’urgence

    Dans cette frange sud-ouest de Brazzaville, la culture vivrière constitue souvent la seule source de revenus réguliers. Les maraîchères, majoritairement des femmes, protègent leurs planches de légumes comme un capital vital. « Perdre trois bottes d’amaranthes, c’est renoncer au savon familial de la semaine », rappelle la sociologue Clarisse Nganga (Université Marien-Ngouabi). Le vol de produits agricoles, aussi minime soit-il, résonne alors comme une atteinte directe à la survie domestique.

    La victime, selon des proches, ne disposait que d’emplois occasionnels de manutentionnaire dans les marchés périphériques. La tentation de revendre rapidement des légumes, à l’abri d’un contrôle formel, illustre l’enchevêtrement entre économie informelle et précarité chronique. Le drame naît de cette intersection où chacun redoute d’être le prochain lésé.

    Justice populaire : miroir des failles perçues dans la chaîne pénale

    L’éruption de violence à Madibou n’est pas isolée. Les statistiques du commissariat de l’arrondissement 8 font état d’une dizaine de cas de vindicte populaire depuis le début de l’année. « La plupart des citoyens nous disent qu’amener un voleur au poste revient à le revoir en liberté le lendemain », observe le commissaire Cyrille Itoua. Ce sentiment, fondé ou non, nourrit un recours immédiat à la force collective, loin des procédures codifiées.

    Maître Brice Massamba, avocat au barreau de Brazzaville, nuance pourtant cette perception : « Les textes existent, les magistrats instruisent, mais la preuve fait souvent défaut. Faute de témoignages écrits, le délit s’effrite et la détention préventive ne peut se prolonger. » L’affaire de Madibou rappelle ainsi que la justice populaire prospère moins sur l’absence de lois que sur le déficit de confiance envers les institutions appelées à les faire respecter.

    Riposte institutionnelle et initiatives communautaires

    Informé du drame, le ministère de l’Intérieur a dépêché une cellule d’enquête mixte police-gendarmerie, tout en réitérant l’appel présidentiel à la « tolérance zéro pour les violences extrajudiciaires ». Les autorités locales évoquent l’extension du programme de patrouilles nocturnes et le renforcement des comités de vigilance de quartier, déjà expérimentés avec succès dans certains secteurs de Talangaï.

    Sur le terrain, les leaders associatifs de Madibou veulent transformer l’émotion en pédagogie. Une campagne de sensibilisation, portée par le Conseil communal de la jeunesse, proposera dès la semaine prochaine des séances de théâtre-débat autour de la thématique « Garder son sang-froid, protéger la vie ». La maraîchère Philomène K., désormais placée sous protection en raison de menaces, aurait donné son accord pour témoigner lors de ces rencontres, signe d’une volonté de dialogue.

    Le regard des 20-35 ans : entre indignation et quête de solutions

    Sur les réseaux sociaux, la génération connectée relaie massivement des images tournées au moment du lynchage. Si la condamnation morale domine, certains commentaires révèlent la peur diffuse d’une délinquance ordinaire. « On travaille dur, on ne veut plus que nos parents soient volés », écrit Roland, 24 ans, étudiant en génie civil. D’autres appellent à canaliser l’indignation vers des projets concrets, tels que la mise en place de numéros verts ou la formation de médiateurs communautaires.

    La tragédie de Madibou servira-t-elle de catalyseur ? Pour la psychologue Lisette Mabiala, il y a urgence à restaurer le cercle vertueux confiance-justice-sécurité : « Quand une société protège la vie, elle protège sa propre cohésion. Chaque citoyen, surtout les jeunes, a un rôle à jouer pour rompre avec la spirale de la peur et de la vengeance. » Dans les allées encore boueuses du marché, les cageots de légumes reprennent place. Mais en filigrane, le souvenir du jeune lynché rappelle la fine frontière entre défense légitime et basculement irréversible dans la violence.

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