Mercato Ligue 1 : Lens accueille Brice Samba
La nouvelle a tourné plus vite qu’une story Snapchat : le gardien congolais Brice Samba Junior s’est officiellement engagé pour cinq saisons avec le Racing Club de Lens. Le club artésien a déboursé près de cinq millions d’euros pour attirer le portier formé au Havre.
À 28 ans, l’ancien héros de Nottingham Forest préfère la stabilité d’un numéro 1 assuré aux frissons de la Premier League. Son choix illustre aussi l’ambition intacte de Lens, septième du dernier championnat, décidé à viser l’Europe sans renier son esprit populaire.
Un road-trip footballistique de Linzolo à l’Artois
Né à Linzolo, en périphérie de Brazzaville, Brice Samba Junior a grandi avec les gants de son père, ancien Diable Rouge, comme jouet favori. Passé par la célèbre academy havraise, il avait été repéré très tôt par l’Olympique de Marseille pour préparer l’après-Mandanda.
Mais l’avenir phocéen s’est bouché après seulement quatre apparitions. Des prêts successifs à Nancy puis Caen ont forgé son caractère avant qu’il ne traverse la Manche pour rejoindre Nottingham Forest. En trois ans et 125 matchs, il y est devenu une figure culte.
Son arrêt triplé lors de la demi-finale des play-offs contre Sheffield United reste gravé dans les mémoires des supporters du club des Midlands. Pourtant, l’arrivée du très médiatisé Dean Henderson a rebattu les cartes, poussant Samba à redessiner sa trajectoire estivale.
Lens mise sur l’expérience et le show
Franck Haise, coach apprécié pour son foot champagne, voit en Samba un leader capable de dynamiser le vestiaire et de relancer proprement. Le technicien confie aimer son “caractère volcanique mais bienveillant”, persuadé que le gardien apportera des décibels à Bollaert-Delelis.
Au-delà des arrêts réflexes, Lens valorise un profil formateur pour les jeunes pousses du club. L’international congolais viendra encadrer les prometteurs Jean-Louis Leca et Valentin Lubérac, tout en servant de relais entre le staff et le groupe, explique la direction sportive.
Contrat cinq ans : sécurité et ambition
Signer pour cinq ans à Lens n’est pas anodin : le club accorde rarement de si longs engagements. Le président Joseph Oughourlian y voit “un investissement patrimonial”. De son côté, Samba pourra installer sa famille dans le Nord et travailler sereinement avec le préparateur Hervé Sekli.
Le challenge sportif reste élevé. Lens disputera 34 rencontres de Ligue 1, plus la Coupe de France, et ne cache pas sa volonté de décrocher une place européenne. Samba devra donc enchaîner les clean sheets, gérer la pression médiatique et maintenir sa constance physique sur la durée.
Sélection congolaise : un dossier encore sensible
Malgré des convocations régulières depuis une décennie, le portier n’a jamais fêté sa première cape avec les Diables Rouges. L’ancien sélectionneur Paul Put affirmait encore l’an passé “sentir que le garçon viendra”, mais reconnaissait que la décision appartient d’abord au joueur.
En privé, Samba assure vouloir honorer la tunique rouge “dans le bon timing”, conscient des attentes populaires. Ses performances lensoises seront forcément scrutées au pays, où les réseaux sociaux partagent déjà des montages le présentant sous les insignes rouges de la sélection.
Loïs Openda, autre sensation congo-belge
Les dirigeants artésiens ne comptent pas s’arrêter là. Un accord de principe a été trouvé avec l’attaquant Ikamo Loïs Openda, prêté au Vitesse Arnhem la saison passée. L’opération, évaluée à dix millions d’euros, viendra muscler une ligne offensive déjà réputée véloce.
Né d’un père congolais et d’une mère marocaine, Openda symbolise la richesse des doubles cultures. Longtemps convoité par le Maroc, il a finalement choisi les Diables Rouges de Belgique, inscrivant récemment un but face à la Pologne en Ligue des Nations.
Les possibles départs qui pimentent le mercato lensois
Si l’arrivée de Samba dynamise l’enthousiasme, le suspense reste entier autour de Seko Fofana. Le capitaine ivoirien a un bon de sortie, mais les 40 millions réclamés refroidissent les courtisans, même un Paris Saint-Germain en quête d’âme africaine dans son effectif.
Cheick Oumar Doucouré, surnommé Sekou, se dirige quant à lui vers Crystal Palace. Les négociations avancent autour d’un chèque de 25 millions d’euros. Une partie ira à la fameuse académie Jean-Marc Guillou, rappelant l’importance des centres de formation africains dans l’économie moderne du foot.
Un écho tonitruant jusque dans les rues de Brazzaville
Dans les bars sportifs de Poto-Poto ou Makélékélé, la signature de Samba est devenue sujet numéro 1. Les jeunes gardiens rêvent déjà d’imiter son parcours, téléphone en main pour commenter chaque highlight. Les influenceurs locaux planchent sur le hashtag #SambaÀLens pour animer TikTok.
Pour la diaspora congolaise de France, ce transfert rapproche également un peu l’Artois de Brazzaville. Les supporters se donnent rendez-vous début août dans l’amphithéâtre de Bollaert, impatients de voir flotter les drapeaux vert-jaune-rouge aux côtés des traditionnelles écharpes sang et or.
Objectif : prolonger le storytelling congolais
De Thievy Bifouma à Prince Oniangué, les Congolais ont déjà laissé leurs empreintes en Ligue 1. Avec Samba et, bientôt, Openda, une nouvelle page s’écrit. Si le premier décrochait enfin une sélection, l’écho serait encore plus puissant, consolidant le pont sportif entre Brazzaville et les stades français dès cette saison pleine.