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    Home»Économie»Cacao ivoirien : la nouvelle usine d’Anyama aiguise l’appétit de la sous-région
    Économie

    Cacao ivoirien : la nouvelle usine d’Anyama aiguise l’appétit de la sous-région

    BrazzabuzzBy Brazzabuzz27 juin 20256 Mins à lire
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    Une inauguration à forte portée symbolique

    Sous un ciel d’hivernage encore timide, le ruban tricolore a été coupé ce jeudi 26 juin à Anyama, à une vingtaine de kilomètres au nord d’Abidjan. En présence du Vice-Président ivoirien Tiémoko Meyliet Koné, le complexe industriel TRANSCAO PK 24 est officiellement entré en service, matérialisant l’ambition d’Abidjan de capter localement une part substantielle de la valeur générée par la première culture d’exportation du pays. Premier producteur mondial de fèves, la Côte d’Ivoire transforme encore à peine un tiers de son volume annuel estimé à plus de deux millions de tonnes. L’usine d’Anyama, dotée d’une capacité initiale annoncée de 120 000 t, constitue donc une pièce majeure d’un puzzle industriel que le gouvernement ivoirien assemble patiemment depuis près d’une décennie.

    L’événement a retenu l’attention de la communauté économique régionale. Des représentants des ministères du Commerce du Ghana, du Cameroun et du Nigeria, mais aussi une délégation d’entrepreneurs congolais spécialisés dans l’agro-alimentaire, ont pris place aux côtés des investisseurs privés. « Cette infrastructure marque le passage d’une logique de matières brutes à une économie de produits finis, mieux valorisés, plus créateurs d’emplois et de revenus fiscaux », a commenté Joseph Boahen Aidoo, directeur général du Conseil du Café-Cacao, saluant une dynamique qui pourrait, à moyen terme, redéfinir la cartographie de la compétitivité ouest-africaine.

    Des standards technologiques pour un cacao d’excellence

    Conçu par un consortium ivoiro-suisse, TRANSCAO PK 24 repose sur une chaîne automatisée permettant de passer des fèves crues au beurre, à la poudre et à la liqueur de cacao, sans rupture de température. Le procédé devrait réduire de 18 % les pertes post-récolte selon le ministère ivoirien de l’Industrie, tout en garantissant une traçabilité complète, depuis la parcelle jusqu’au conteneur d’exportation. Les acheteurs européens, soumis à des normes de durabilité de plus en plus strictes, y voient déjà un gage de conformité, d’autant que l’usine s’est engagée à s’approvisionner uniquement auprès de coopératives certifiées « zéro déforestation ».

    Au-delà des prouesses techniques, les managers insistent sur la dimension formatrice du projet. Plus de 400 jeunes ingénieurs, techniciens et opérateurs ont suivi un cursus de qualification de neuf mois, en partie au Centre ivoirien de recherche technologique et en partie à Berne. À terme, l’entreprise prévoit d’employer 1 200 personnes, dont la moyenne d’âge ne dépassera pas 32 ans. Cette politique de capital humain, axée sur la jeunesse, résonne particulièrement au Congo-Brazzaville, où l’on s’efforce de faire du bassin cacaoyer de Sangha un laboratoire similaire de montée en gamme.

    Retombées socio-économiques dans la sous-région

    Selon les projections de la Banque africaine de développement, la transformation locale d’une tonne de cacao permet de multiplier par deux la valeur ajoutée par rapport à l’exportation de fèves brutes. Avec ses 120 000 t, TRANSCAO PK 24 pourrait ainsi injecter, dès la première année, près de 200 millions de dollars supplémentaires dans le produit intérieur brut ivoirien. Plusieurs transporteurs fluvio-maritimes de Pointe-Noire étudient déjà la possibilité de créer une ligne régulière vers le port d’Abidjan, afin de capter une part du flux de produits semi-finis destinés à l’Afrique centrale.

    Sur le volet social, l’État ivoirien a obtenu de l’investisseur principal, Atlantic Cocoa Group, l’affectation de 2 % du chiffre d’affaires annuel à un fonds de développement communautaire. Celui-ci financera des infrastructures scolaires et des centres de santé dans les villages producteurs, contrant ainsi l’exode rural qui touche la filière dans toute la zone humide du golfe de Guinée. Pour les jeunes diplômés congolais en agronomie, ces initiatives ouvrent de nouvelles perspectives de mobilité inter-états et d’échanges de compétences.

    Les défis d’une chaîne de valeur africaine intégrée

    L’enthousiasme qu’a suscité l’inauguration ne doit pas occulter les obstacles à surmonter. Le prix international du cacao, volatil, impose une gestion prudente des approvisionnements et des contrats à terme. Par ailleurs, l’approvisionnement énergétique, reposant encore massivement sur le thermique, interroge la soutenabilité environnementale à long terme. Le ministère ivoirien des Mines, du Pétrole et de l’Énergie assure qu’un raccordement au parc solaire de Boundiali réduira de 35 % l’empreinte carbone de l’usine d’ici 2026.

    En toile de fond, se pose la question cruciale de l’harmonisation des cadres réglementaires entre pays producteurs. Le Ghana et la Côte d’Ivoire ont amorcé une alliance pour contrôler les cours mondiaux. Le Congo-Brazzaville, plus modeste en volumes mais désireux de diversifier son économie hors pétrole, suit avec attention toute initiative susceptible de consolider une position africaine commune face aux grands transformateurs occidentaux. « Les synergies industrielles ne trouveront leur pleine expression qu’à travers une intégration logistique et normative cohérente », analyse Théophile Obambi, économiste à l’Université Marien-Ngouabi, rappelant que la zone de libre-échange continentale africaine est porteuse d’un marché intérieur de 1,3 milliard de consommateurs.

    Malgré ces défis, l’usine d’Anyama confirme qu’un paradigme est en train de s’installer : celui d’une Afrique qui n’entend plus se contenter de fournir des matières premières. En Côte d’Ivoire comme au Congo, la jeune génération appelle de ses vœux une industrialisation inclusive, soucieuse des équilibres sociaux et de l’environnement. TRANSCAO PK 24 lui offre un modèle tangible, dans lequel la valeur ajoutée, la formation et l’innovation se conjuguent au présent.

    Un signal pour la jeunesse congolaise et africaine

    À l’issue de la cérémonie, le Vice-Président ivoirien a lancé un appel à l’ensemble des start-ups agricoles de la sous-région afin qu’elles s’inscrivent dans la chaîne d’approvisionnement digitale mise en place par l’usine. Cette plateforme, accessible depuis un smartphone basique, permet de géolocaliser les lots, de planifier les livraisons et de certifier l’origine des fèves. Plusieurs incubateurs brazzavillois, tels que Pépinière 242, envisagent déjà de proposer des modules de formation dédiés, convaincus que le numérique est le chaînon manquant entre exploitations familiales et industrie d’envergure.

    Au-delà du succès ivoirien, l’exemple d’Anyama souligne l’urgence, pour toute l’Afrique centrale, de passer d’une économie d’extraction à une économie de transformation. Les autorités congolaises, qui planchent actuellement sur la création d’une zone économique spéciale à Ouesso, pourront s’appuyer sur le retour d’expérience ivoirien pour accélérer la concrétisation de leurs propres projets. Dans un contexte international où la souveraineté alimentaire et la responsabilité environnementale deviennent incontournables, l’industrialisation du cacao apporte une respiration stratégique bien-venue à une jeunesse en quête d’opportunités et de sens.

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