Un appel à films qui agite la sphère ciné congolaise
La rumeur courait déjà sur TikTok, c’est désormais officiel : la 2ᵉ édition des journées « Portes ouvertes du cinéma » aura lieu le 16 octobre à l’Institut français du Congo. L’annonce fait vibrer studios, écoles et cinéphiles de Brazzaville à Pointe-Noire.
Initiée en 2022, la manifestation offre une scène rare aux courts et moyens métrages créés ou produits au Congo. Fiction, documentaire, animation ou expérimental : tout est bienvenu pourvu que la créativité soit là, rappellent les organisateurs.
La période de soumission est ouverte jusqu’au 10 octobre. En d’autres mots, il reste quelques semaines pour peaufiner l’étalonnage, vérifier les sous-titres français et appuyer sur « envoyer ».
Comment déposer son dossier en quelques clics
Pas besoin de formulaires interminables : la candidature est entièrement gratuite et se fait par simple e-mail à laforgeprod@gmail.com. Chaque réalisateur doit joindre un lien de visionnage privé, une fiche technique complète et l’affiche du film.
Une autorisation signée de diffusion gratuite est requise. Le document est transmis dès réception du dossier, histoire de sécuriser les droits pour la projection unique du 16 octobre, précisent les coordinateurs.
Si le film n’est pas en français, des sous-titres dans la langue de Molière deviennent indispensables. L’objectif reste d’ouvrir l’expérience à un public large et de favoriser le dialogue après la projection.
Pourquoi les Portes ouvertes du cinéma comptent
Gratuites pour le public comme pour les créateurs, les Portes ouvertes constituent un carrefour d’échanges où se mélangent étudiants, professionnels et simples curieux. « Chaque projection se termine en débat passionné », note un habitué de la première édition.
Au-delà de la salle climatisée de l’Institut, la soirée agit comme un radar de talents. Des producteurs locaux y repèrent des signatures prometteuses et proposent parfois une résidence ou un appui technique.
La démarche rejoint l’ambition nationale d’accroître l’offre culturelle et de stimuler l’économie créative, un secteur jugé stratégique par plusieurs observateurs.
Armel Luyzo Mboumba, une visionnaire derrière la Forge
À la tête de La Forge Production, la réalisatrice Armel Luyzo Mboumba veut « créer un pont entre les histoires et ceux qui les vivent ». Son équipe mise sur la proximité : réseaux sociaux, lives Instagram et teasers courts pour attirer un public jeune.
Selon elle, ouvrir gratuitement la salle « réduit la barrière financière qui empêche trop souvent les Congolais d’aller au cinéma ». Une philosophie qui trouve écho dans la démarche de l’Institut français, partenaire logistique de l’événement.
Armel souligne aussi l’importance de la pluralité des voix : « Nous ne cherchons pas un style uniforme mais des regards singuliers sur notre société ».
Ce que gagnent vraiment les réalisateurs sélectionnés
Les films retenus seront projetés en version grand écran, son 5.1, devant un public éclectique et souvent exigeant. Pour un jeune cinéaste, c’est l’occasion de tester la réception de son récit et de collecter des retours en direct.
Au terme de la soirée, chaque équipe reçoit un livret de feedback compilé par les modérateurs. Entre conseils techniques et impressions émotionnelles, ces notes constituent une mine pour améliorer un futur projet.
Plus précieux encore : le carnet d’adresses. Producteurs, journalistes culturels et programmateurs de festivals sous-régionaux circulent dans le hall, prêts à glisser leur carte si un film les touche.
Une dynamique qui séduit au-delà de Brazzaville
Déjà, des réalisateurs installés à Dolisie ou Ouesso annoncent leur intention d’envoyer leurs œuvres, profitant de plateformes comme WeTransfer pour simplifier la logistique.
La diaspora congolaise suit également l’initiative. « Nous rêvons d’une tournée qui irait jusqu’à Paris ou Montréal », confie un étudiant réalisateur à Nancy, motivé par la visibilité.
En attendant, le rendez-vous du 16 octobre promet d’animer les stories Instagram depuis Brazzaville. Une belle occasion de célébrer la création locale et de rappeler qu’au Congo, l’aventure cinématographique écrit un nouveau chapitre.