Double nomination historique pour le Congo
Le 8 octobre dernier, la planète foot a vibré à l’annonce de la nouvelle composition des commissions permanentes de la FIFA. Parmi les noms révélés, deux visages familiers aux supporters congolais se hissent au premier plan, incarnant un tournant symbolique pour le pays.
Jean Guy Blaise Mayolas, président de la Fédération congolaise de football, rejoint la Commission des médias et de la communication. Badji Mombo Wantété, son secrétaire général, prend place au sein de la Commission des compétitions féminines des jeunes. Deux postes stratégiques, deux responsabilités complémentaires.
Portraits et ambitions des nouveaux représentants
Ces nominations, validées par le conseil de la FIFA, ne se limitent pas à un simple honneur protocolaire. Elles ouvrent un accès privilégié aux coulisses décisionnelles où se dessinent les grandes tendances du ballon rond, de la diffusion télé à la transformation numérique des clubs.
Depuis Brazzaville, Jean Guy Blaise Mayolas salue « un vote de confiance extraordinaire pour le football congolais ». Le dirigeant assure vouloir « porter la voix des fédérations africaines et partager l’expertise locale sur le storytelling sportif ». Ton mesuré, ambition claire.
Du côté de Badji Mombo Wantété, la priorité est limpide : « Faire grandir la pratique féminine dès la base, en veillant à l’encadrement médical, scolaire et logistique ». Une déclaration qui résonne avec la stratégie de la FIFA, axée sur un triplement des licenciées d’ici 2026.
Une visibilité mondiale pour le football congolais
Sur le plan symbolique, la présence simultanée de deux officiels congolais au sein des organes permanents d’une fédération qui regroupe 211 associations nationales apporte un surplus de crédibilité à la gouvernance sportive nationale. Elle confirme le travail de structuration engagé ces cinq dernières années.
Sur le terrain diplomatique également, cette vitrine internationale vient nourrir la stratégie de rayonnement du Congo-Brazzaville. Le ministre des Sports Hugues Ngouélondélé félicite dans un communiqué « un succès qui illustre la capacité du pays à produire des cadres compétents respectés au plus haut niveau ».
Rôle stratégique des commissions FIFA
Mais que font exactement ces commissions ? Celle des médias analyse l’évolution des plateformes, recommande des droits audiovisuels adaptés aux confédérations et préconise des mesures contre la désinformation. En clair, elle façonne la façon dont nous consommons le foot sur un smartphone ou un écran géant.
La Commission des compétitions féminines des jeunes, elle, supervise les tournois U17 et U20, définit les critères d’éligibilité, examine les calendriers régionaux et veille à l’intégrité des championnats scolaires. Son mandat couvre aussi la promotion de modèles inspirants pour les joueuses en devenir.
Opportunités concrètes pour clubs et fans
Au-delà du prestige, l’enjeu se mesure en opportunités concrètes. Un membre actif dans une commission peut influencer la destination des programmes d’assistance financière FIFA Forward ou FIFA Women’s Development. Traduction : plus de terrains synthétiques, de formations d’entraîneurs et de stages internationaux pour les clubs locaux.
Dans les quartiers Sud de Brazzaville, l’association sportive Nouvelle Génération rêve déjà de bénéficier d’une telle exposition. « Un représentant proche du terrain pourrait accélérer la rénovation de notre pelouse », espère son coach Jonas Makita. Les supporters partagent cet optimisme au Stade Alphonse-Massamba-Débat.
Défis de gestion et plan Horizon 2026
Cependant, l’exercice n’est pas qu’ovations. Les deux dirigeants devront concilier leurs nouvelles obligations internationales avec les réalités locales : championnats à calendrier resserré, enjeux de billetterie, suivi des sélections jeunes. La gestion du temps et la délégation efficace seront scrutées par la presse sportive.
Analystes et anciens internationaux rappellent qu’une nomination ne prend tout son sens que si elle s’accompagne d’un programme national lisible. À cet effet, la Fédération planche déjà sur un plan triennal baptisé « Horizon 2026 », articulé autour de l’élite, de la base et du numérique.
Le premier axe vise la montée en puissance des Diables Rouges A, avec des stages de préparation plus longs et des échanges de données sur la charge physique directement issues du département science de la FIFA. Le second cible la massification scolaire grâce à un kit pédagogique unifié.
Pour la révolution numérique, un studio de création de contenus devrait voir le jour à Pointe-Noire, mêlant journalistes, monteurs et programmeurs. L’équipe de Mayolas compte s’appuyer sur son siège à la commission médias pour décrocher des masterclass conduites par les experts de Zurich.
Premières retombées attendues
À court terme, les supporters pourront déjà percevoir des retombées dès la fenêtre FIFA de mars, où la fédération prévoit des animations digitales immersives inspirées des directives fraîchement votées. Une manière de rendre tangible l’apport de ces deux fauteuils congolais dans le gotha mondial.
Entre visibilité planétaire, développement du foot féminin et modernisation de la narration sportive, Jean Guy Blaise Mayolas et Badji Mombo Wantété portent de grands espoirs. Reste maintenant à transformer ce mandat en résultats durables pour que, des écoles au stade, le Congo marque à domicile.
En attendant le coup d’envoi des premières réunions, les réseaux sociaux vibrent déjà d’hashtags célébrant ce doublé historique.