Paris, théâtre d’une diplomatie francophone renouvelée
Du 9 au 13 juillet, l’hémicycle du Palais Bourbon s’est transformé en carrefour des nations francophones. Parmi les orateurs, Isidore Mvouba, président de l’Assemblée nationale du Congo et chef de la section APF-Congo, a insisté sur la nécessité de faire de la Francophonie une « boussole » guidant les peuples vers la justice et la liberté (Déclaration d’Isidore Mvouba, 11 juillet 2024). Sa prise de parole a rappelé que la diversité culturelle est moins un slogan qu’un socle opérationnel de solidarité.
La dialectique francophone comme levier diplomatique
En reprenant la vision du président Denis Sassou Nguesso, Isidore Mvouba a présenté la langue française comme un instrument de médiation et de réconciliation. Dans un monde marqué par l’effritement du multilatéralisme, le français apparaît, selon lui, comme un pivot apte à transcender les divergences géopolitiques. Cette approche, fortement diplomatique, réaffirme la capacité du Congo à se positionner en acteur responsable, capable de dialoguer avec des partenaires aussi variés que le Canada, le Sénégal ou la France, sans jamais diluer sa souveraineté.
Une session sous le prisme des défis planétaires
L’urgence climatique, les conflits régionaux et la crise de confiance envers les institutions multilatérales ont dominé les échanges. Dans ce contexte, la diplomatie parlementaire défendue par l’APF offre un espace singulier : celui où les représentants des peuples peuvent esquisser des solutions avant que les gouvernements ne soient contraints d’agir dans l’urgence. La notion d’« anticipation » mise en avant par la délégation congolaise s’inscrit dans cette recherche d’agilité diplomatique. Elle n’est pas sans rappeler les initiatives nationales pour la préservation du Bassin du Congo, poumon vert évoqué dans plusieurs réunions parallèles.
Le positionnement stratégique du Congo
La participation active des parlementaires congolais à Paris a également une dimension interne : elle consolide l’image du Congo comme acteur constructif sur la scène internationale. En soulignant que le français est un outil diplomatique mais aussi social, Isidore Mvouba a voulu démontrer la cohérence entre la politique intérieure d’inclusion et la projection extérieure de stabilité. L’audience accordée par le président Emmanuel Macron aux présidents de Parlement, dont Isidore Mvouba, a offert un cadre privilégié pour évoquer des partenariats éducatifs et environnementaux, deux domaines qui intéressent directement la jeunesse congolaise.
Des opportunités pour la jeunesse congolaise
La Francophonie n’est pas qu’une affaire d’élites politiques. Les programmes de mobilité académique, les incubateurs entrepreneuriaux et les ateliers autour des industries culturelles, régulièrement soutenus par l’APF, ouvrent des portes. « Nos jeunes doivent investir cet espace linguistique pour s’exporter sans s’expatrier », confiait, en marge de la session, un conseiller du ministère de la Jeunesse. Le défi consiste désormais à convertir le capital symbolique accumulé à Paris en actions concrètes à Brazzaville, Pointe-Noire ou Oyo : formations numériques, stages en start-up francophones, voire antennes universitaires régionales.
Perspectives et cap sur l’avenir
En refermant les travaux, Yaël Braun-Pivet a rappelé que l’APF fêtait non seulement un jubilé, mais posait les jalons d’une nouvelle ère de coopération. Pour le Congo, il s’agira de transformer le discours en leviers budgétaires, législatifs et culturels, afin de répondre aux attentes d’une génération connectée, insatiable d’opportunités et avide de stabilité. L’engagement réitéré à Paris laisse présager un rôle accru de la diplomatie parlementaire congolaise pour porter la voix de l’Afrique centrale dans les débats mondiaux sur le climat, la paix et l’innovation.