Un long compagnonnage avec la propreté urbaine
À la faveur d’un certificat de distinction décerné le 8 mai 2024 par le ministère de la Santé, Juste Désiré Mondélé a vu son engagement en faveur de la salubrité reconnu au plan national. Bien avant ce couronnement, l’intéressé arpentait déjà ruelles, caniveaux et artères encombrées, laissant derrière lui la trace d’une citoyenneté active qui a fait école dans la capitale.
Son parcours commence au quartier Chic, à Ouenzé, où il mobilise les jeunes autour d’opérations de ramassage d’ordures et de curage de caniveaux. De cette proximité naît le slogan « J’aime Ouenzé au sens propre », véritable label civique co-construit avec les autorités locales. Peu à peu, la démarche d’un simple député se mue en politique publique, portée par une conviction simple : la propreté n’est pas un luxe mais une exigence sanitaire et sociale.
Des initiatives citoyennes devenues politiques publiques
Nommé tour à tour ministre délégué à la décentralisation puis ministre de l’Assainissement, du développement local et de l’entretien routier, M. Mondélé étend son terrain d’action. Les opérations « Ouenzé Bopeto » ou « Bacongo Bopeto » rivalisent d’ingéniosité pour susciter l’émulation entre quartiers. En 2023, le quartier Sukisa est couronné pour sa propreté, tandis que les avenues Bangangoulou et Galliéni, auparavant saturées, retrouvent une respiration urbaine inédite.
Le 29 octobre 2023 marque un jalon décisif : une vaste opération de désencombrement libère trottoirs et marchés informels dans plusieurs arrondissements de Brazzaville. Dans la foulée, une circulaire gouvernementale institue une journée mensuelle d’assainissement, chaque premier samedi, créant un rituel civique voué à pérenniser les bonnes pratiques.
Lutte contre le paludisme : la dimension sanitaire
En ciblant les gîtes larvaires par le curage systématique des caniveaux, les campagnes de salubrité inscrivent l’assainissement dans la lutte contre le paludisme, dont la prévalence reste élevée dans les zones urbaines congolaises. Selon les services épidémiologiques, près de 40 % des cas urbains sont associés à des eaux stagnantes propices à la prolifération d’Anopheles.
« L’assainissement est la meilleure prophylaxie contre les maladies de la saleté », martèle le ministre, convaincu que la santé du citoyen commence par la salubrité de son cadre de vie. Cette approche intégrée trouve écho auprès des structures sanitaires, lesquelles observent déjà une baisse des consultations pour infections diarrhéiques dans les secteurs régulièrement assainis.
Innovation et coopération internationale
Pour dépasser le stade des opérations ponctuelles, M. Mondélé a réuni en 2024 la première Conférence sur l’assainissement urbain. Chercheurs, ingénieurs et responsables municipaux y ont esquissé un plan directeur visant la création de pôles écologiques pilotes, adossés à des filières de recyclage à haute valeur ajoutée.
Dans la même dynamique, un séjour de travail au Japon a permis de négocier l’acquisition de balayeuses à haut rendement et de stations mobiles de traitement des déchets. Ces équipements, attendus à Pointe-Noire avant la fin de l’année, illustrent la volonté gouvernementale d’investir dans les technologies propres sans grever l’équilibre budgétaire national.
Mobilisation citoyenne et défis persistants
Le succès des premières opérations n’a pas totalement neutralisé les réoccupations anarchiques des espaces libérés. Face aux « marchés éclairs » réapparaissant au fil des jours, le ministère a lancé en avril 2025 une campagne ciblée contre les cimetières de véhicules, véritables verrous à la fluidité urbaine.
Outre Brazzaville, les communes de Poto-Poto, Makélékélé et Talangaï sont désormais intégrées à un dispositif permanent de surveillance. L’hinterland n’est pas en reste : Ewo, dans la Cuvette-Ouest, est cité en modèle pour sa gestion communautaire des déchets, preuve que la culture de la propreté peut s’enraciner durablement au-delà des grandes villes.
Cap sur le 65e anniversaire de l’indépendance
À l’aube des célébrations du 65ᵉ anniversaire de l’indépendance, le ministère entend hisser l’assainissement au rang de priorité nationale. Une opération spéciale, lancée le 5 juillet, vise à combiner sensibilisation, répression des contraventions et accompagnement des initiatives privées de collecte sélective.
Le pari est ambitieux : transformer les habitudes domestiques pour consolider un environnement sain, gage d’attractivité touristique et de compétitivité économique. En rappelant que « la propreté est un levier de développement », Juste Désiré Mondélé entend inscrire son action dans la durée, convaincu qu’une ville propre offre aux jeunes générations un horizon de confiance, d’opportunités et de fierté nationale.