65e anniversaire sous haute vigilance
Le boulevard Alfred Raoul vibrait aux couleurs nationales, ce 15 août 2025, tandis que tambours et fanfares rythmaient la marche célébrant le 65e anniversaire de l’indépendance. Des milliers de jeunes ont acclamé un spectacle pensé pour l’unité et la cohésion de tout le Congo.
Sous la haute autorité du président Denis Sassou Nguesso, chef suprême des Armées, le défilé militaire et civil a illustré la place centrale accordée à la sécurité dans le projet national de développement, sans occulter l’importance de la modernité et du professionnalisme des forces déployées.
Pendant près de deux heures, forces de défense, écoles, associations et délégations venues de plusieurs départements ont traversé le boulevard réaménagé, salués par le public et un parterre d’invités étrangers. L’atmosphère, conviviale, traduisait un engagement partagé pour la paix et le progrès collectif.
DGFE, vitrine technologique nationale
Dans ce tableau, le carré motorisé de la Direction générale des Finances et de l’Équipement, bras logistique de la Sécurité intérieure, a captivé l’attention. Ses colonnes impeccablement alignées ont donné un aperçu rare de l’expertise nationale en matière de maintenance, de mobilité et de soutien opérationnel.
Engins blindés de dernière génération, camions-ateliers, laboratoires mobiles, drones de surveillance et systèmes de communication cryptée ont défilé sous les projecteurs, symbolisant des investissements ciblés dans la haute technologie. Plusieurs observateurs y voient un pas décisif vers la rationalisation des moyens publics consacrés à la sécurité.
Le colonel-major Michel Innocent Peya, directeur de la DGFE, s’est dit « fier de présenter une logistique pensée par des Congolais, pour des Congolais ». Il a rappelé que les équipements, pour partie assemblés localement, favorisent l’emploi qualifié et la montée en compétence des jeunes techniciens.
Mettre l’humain au cœur de l’action sécuritaire
Au-delà des lignes d’acier, la DGFE a mis en lumière son unité de soutien médical, offrant suivi et soins à domicile aux agents actifs, mais aussi aux retraités. L’initiative répond à l’adage « esprit sain dans un corps sain » que prônent les plans d’action gouvernementaux.
Cette approche répond aux orientations énoncées par le chef de l’État, le 31 décembre 2024, lors du traditionnel réveillon d’armes. Il avait alors placé l’amélioration des conditions de vie des troupes au rang de priorité absolue pour 2025, insistant sur logement, eau potable et énergie.
Interrogé en marge de la cérémonie, le médecin-lieutenant Gervais Mabiala confirme : « La prise en charge précoce réduit l’absentéisme opérationnel et renforce la motivation ». D’après lui, les pathologies respiratoires et traumatologiques, majoritaires, sont désormais traitées en vingt-quatre heures grâce aux ambulances connectées.
Sécurité et écologie : même combat citoyen
La célébration a aussi mis l’accent sur la responsabilité environnementale. Des poubelles renforcées, alignées tout le long du parcours, ont encouragé le public à adopter des gestes de tri sélectif. Un geste simple, mais cohérent avec l’agenda climatique que défend la diplomatie congolaise sur la scène mondiale.
Des corbillards flambant neufs, complétés par une unité de menuiserie chargée des cercueils, matérialisent le soin porté au dernier hommage rendu aux personnels. Cette initiative inédite réduit les charges familiales, consolide la solidarité interne et, selon les psychologues militaires, facilite le deuil collectif.
Ces actions traduisent la convergence entre sécurité et développement durable. Le maire de Brazzaville, Dieudonné Bantsimba, s’est déclaré « impressionné par cette contribution directe à la propreté urbaine », soulignant que les engins offerts par la DGFE serviront lors des prochains grands événements sportifs prévus dans la capitale.
Vers une professionnalisation durable des forces
Experts sécuritaires et universitaires s’accordent à dire que la professionnalisation des forces congolaises constitue un gage de stabilité, condition première de l’attractivité économique. L’Observatoire africain de la Défense rappelle que chaque dollar investi dans la logistique multiplie par trois la capacité de projection.
Pour atteindre cette cible, le gouvernement mise sur la formation continue, l’interopérabilité régionale et la maintenance prédictive des équipements. Les partenariats académiques avec l’Université Marien-Ngouabi et plusieurs start-up locales doivent, à terme, générer une filière industrielle capable de répondre aux besoins internes et africains.
En clôture, un repas de corps a réuni jeunes recrues, vétérans et responsables civils. Les discussions, franches, ont porté sur l’engagement communautaire et les attentes de la jeunesse. Beaucoup y ont vu le signe que l’armée, en se modernisant, souhaite demeurer à l’écoute de la société.
La digitalisation occupe aussi une place croissante. Depuis janvier, un logiciel de gestion des stocks développé par de jeunes ingénieurs congolais suit en temps réel le carburant, les pièces détachées et les uniformes. D’après la DGFE, cet outil a déjà réduit de 18 % les ruptures critiques.
Pour 2026, le ministère de l’Intérieur envisage l’intégration de casques de réalité augmentée pour la formation des motocyclistes et le déploiement de bornes solaires dans les casernes isolées. Ces projets illustrent la volonté de faire de la Force un laboratoire d’innovation au service de tous.
Les fêtes futures promettent une vitrine encore plus audacieuse.
