La 5e journée en un clin d’œil
Les pelouses françaises ont vibré ce week-end sous les pas des Diables rouges et des talents congolo-descendants, entre éclairs de génie, moments de souffrance et premières sensations fortes de la saison, pour une cinquième journée de Ligue 1 riche en rebondissements.
Nantes-Rennes : les Brazzavillois en vedette
Au stade de la Beaujoire, Nantes et Rennes se quittent dos à dos, 2-2, mais deux défenseurs nés à Brazzaville ont monopolisé l’attention. Tylel Tati, titularisé dans l’axe depuis août, a connu une soirée agitée dès son carton jaune précoce.
Le jeune joueur de seulement dix-sept ans concède un penalty jugé sévère par son entraîneur Pierre Aristouy. « L’attitude est correcte, le contact léger, mais la VAR ne nous aide pas », a soupiré le technicien nantais après la rencontre, estimant l’action limite.
Malgré la pression, Tati déclenche involontairement la réaction des Canaris. Sur un corner repoussé, sa tête provoque un cafouillage qui profite à Junior Mwanga. Positionné plus bas que d’habitude, le milieu prêté par Strasbourg marque d’un plat du pied droit, son premier but nantais.
Mwanga, souvent poussé à reculer entre Tati et Awaziem pour tamiser le feu rennais, a reconnu « un match bizarre, où il fallait serrer les dents ». Sa réalisation change tout, pousse le public à chanter et maintient la série d’invincibilité nantaise à domicile.
Brest-Nice : Locko électrise Francis-Le-Blé
Direction le Finistère, où Brest étrille Nice 4-1 et s’installe tout en haut du classement. Sur le flanc gauche, Bradley Locko signe une copie pleine d’autorité, alternant montées tranchantes et retours défensifs qui laissent sans solution les ailiers azuréens.
À la 70e minute, le latéral formé à Lorient avale quarante mètres, fixe le dernier rideau et décale Chotard, buteur d’une frappe sèche. Les supporteurs du stade Francis-Le-Blé hurlent son nom, conscients de la mue d’un joueur longtemps jugé irrégulier.
Michel Der Zakarian applaudira après le coup de sifflet : « Bradley grandit vite, il choisit mieux ses courses. » Une bonne nouvelle pour le sélectionneur des Diables rouges, car la concurrence s’annonce rude au poste de latéral gauche dans la perspective des éliminatoires continentales.
Paris-Strasbourg : soirée difficile pour Sangui
À Paris, le retour de Noah Sangui dans le onze du Parc n’a pas l’éclat espéré. Sur le premier but strasbourgeois, le Congolais recule trop vite, se fait aspirer par Ouattara et voit Moreira profiter de l’espace libéré pour ouvrir le score.
Le latéral gauche, certainement en manque de rythme après trois semaines d’absence, commet ensuite une relance dangereuse qui amène le break à la 78e. Ses partenaires tenteront un baroud d’honneur, mais la défaite 2-3 reste une désillusion pour un Paris encore convalescent.
Côté Strasbourgeois, Rabby Nzingoula purgeait son match de suspension, conséquence de son rouge à Monaco. L’ailier, décisif en début de saison, reviendra lors de la prochaine journée et pourrait profiter de la dynamique retrouvée de son équipe pour regagner une place de titulaire.
Auxerre, OM, Angers : patience pour la relève
Sur la pelouse de l’Abbé-Deschamps, Rudy Matondo est resté scotché au banc pendant qu’Auxerre s’imposait 1-0 devant Toulouse. L’attaquant prêté par Wolverhampton doit patienter, la paire Dugimont-Hein tournant à plein régime, mais son staff loue toujours son implication quotidienne.
Marseille, de son côté, célèbre une victoire de prestige face au PSG, 1-0, sans Daryl Bakola. Le jeune milieu n’apparaît pas encore dans les listes d’Igor Tudor, mais reste suivi par les observateurs congolais qui apprécient son volume de jeu aperçu avec la réserve.
Melvin Zinga a, lui, assisté depuis le banc à la courte défaite d’Angers à Lyon, 0-1. Le portier de vingt-deux ans, doublure de Bernardoni, ronge son frein mais apprend aux côtés de l’ancien international français Grégory Coupet, aujourd’hui entraîneur des gardiens.
Quels enseignements pour les Diables rouges ?
Pour les Diables rouges, ces performances contrastées constituent un laboratoire grandeur nature. Entre la sérénité retrouvée de Locko et la polyvalence de Mwanga, le sélectionneur Paul Put dispose d’options fraîches. Les périodes FIFA de novembre pourraient ainsi offrir une nouvelle hiérarchie sur les couloirs.
La situation plus compliquée de Sangui interpelle toutefois. Ancien cadre des U20, le latéral doit accumuler du temps de jeu s’il veut rester dans la rotation. À Paris, Luis Enrique loue son potentiel mais insiste sur la nécessité « d’apprendre de ses erreurs en défense ».
Chez les attaquants, l’inactivité de Matondo et Bakola illustre un problème récurrent : accéder aux divisions majeures ne garantit pas de minutes significatives. Les techniciens congolais envisagent de surveiller la Ligue 2 ou la Belgique pour étoffer le secteur offensif avant la CAN.
En attendant, les réseaux sociaux brazzavillois se régalent des gestes techniques de Locko et de la célébration dansante de Mwanga, devenue viral sur TikTok. Cette ferveur numérique montre l’impact grandissant de la diaspora footballistique sur la jeunesse congolaise, avide de modèles inspirants.
Quatre journées seulement séparent déjà ce groupe éclectique d’un premier bilan, et chaque minute compte. D’ici là, supporters, recruteurs et staff des Diables rouges continueront de scruter les pelouses françaises, espérant que les drapeaux vert-jaune-rouge flottent régulièrement au tableau d’affichage.