Un dernier virage sans pression mais pas sans enjeu
Le Congo aborde les neuvième et dixième journées des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 sans espoir mathématique de qualification, mais avec l’ambition de finir sur une note positive. Derniers du groupe E avec un point, les Diables rouges ont pourtant montré des signes de vie face à la Tanzanie.
Cesana maintient l’ossature issue du CHAN
Fabrizio Eraldo Cesana, arrivé en cours de campagne, s’appuie de nouveau sur le noyau composé de joueurs ayant brillé au dernier Championnat d’Afrique des nations. « Ils connaissent mon système et mon discours », glisse-t-il, convaincu que la continuité tactique prime sur les bouleversements de dernière minute.
Le souffle de la diaspora
Pour compléter ce socle local, sept cadres venus de clubs étrangers rejoignent la sélection. Le gardien Perrauld Ndinga, attendu pour son jeu au pied, le latéral Chris Makosso, ou encore le virevoltant Merveil Ndockyt symbolisent ce mélange voulu par le staff entre expérience internationale et fierté domestique.
La liste complète des 25 sélectionnés
Trois gardiens, dix défenseurs, neuf milieux et trois attaquants composent le groupe. Parmi eux, Ulrich Samba conserve la confiance des supporters d’Oyo, tandis que le prometteur Déo Gracias Bassinga, 20 ans, vivra son premier rassemblement senior après des débuts remarqués en Géorgie.
Un mur défensif à recomposer
La défense avait souffert lors des premiers matches. Cesana espère solidifier l’axe grâce au duo Berlhod Mbemba–Romaric Etou, habitué aux joutes physiques du Soudan et de la Géorgie. « Nous voulons fermer la boutique, puis construire », résume le préparateur défensif Jean-René Makita.
Milieu : créativité et densité
Le retour de Ndockyt apporte des solutions entre les lignes. Aux côtés de Glid Otanga, auteur d’une saison aboutie en Israël, et de Junior Tchibinda, révélation en Lettonie, le sélectionneur dispose d’un trio capable d’alterner percussion et conservation, un secteur qui avait manqué de liant jusque-là.
Une attaque en quête d’efficacité
Ismaël Akobo, serial buteur en Zambie, est appelé pour dynamiter des défenses qui ont longtemps contenu les Congolais. Il pourra compter sur la vitesse de Wilfrid Nkaya et la puissance de Mignon Koto. Les séances à Kintélé ont insisté sur la finition, secteur défaillant lors des précédents rendez-vous.
Objectif : plus qu’un résultat, une dynamique
Même si la qualification est hors de portée, la Fédération table sur ces rencontres pour engranger confiance avant les éliminatoires de la CAN 2025. « Chaque minute sur la pelouse sert à bâtir 2025 », insiste le vice-président sportif, convaincu que la jeunesse actuelle porte l’avenir des Diables rouges.
8 octobre : le Mena comme test psychologique
Le premier match se jouera à Ouagadougou, terrain neutre choisi par le Niger. Les Congolais veulent éviter le piège d’un adversaire réputé accrocheur. Cesana rappelle que le Mena reste sur deux nuls consécutifs et qu’il faudra imposer le rythme dès le coup d’envoi.
13 octobre : ambiance de grande soirée à Agadir
Cinq jours plus tard, les Diables rouges défieront le Maroc, demi-finaliste du dernier Mondial et déjà qualifié. Le staff voit cette affiche comme une occasion « d’apprendre face au très haut niveau ». Les supporters marocains promettent une fête, un contexte idéal pour jauger la solidité mentale de la jeune troupe.
Les supporters entre curiosité et prudence
Sur les réseaux, la publication de la liste a déclenché un flot de commentaires. Beaucoup saluent le retour de certains expatriés, d’autres s’étonnent de l’absence de Prince Ibara, toujours en convalescence. Dans l’ensemble, la passion reste intacte, surtout chez les étudiants brazzavillois.
Les défis logistiques d’un déplacement express
Voyager au Burkina puis au Maroc en moins d’une semaine impose une organisation millimétrée. La délégation rejoindra Ouagadougou via Addis-Abeba avant de rallier Agadir sur un vol affrété. La Fédération assure que la récupération a été pensée pour limiter la charge de fatigue.
Focus sur la politique de formation
Cette liste reflète la stratégie fédérale d’accompagnement des clubs locaux. L’AS Otohô et l’AC Léopards, principaux pourvoyeurs, bénéficient d’un soutien technique renforcé. Un projet de centre de performance régional est évoqué pour 2024, afin de fluidifier la transition vers la sélection A.
Cesana, un discours mobilisateur
Le technicien italo-argentin répète aux joueurs que « porter le maillot rouge est un privilège ». Ses séances vidéo mêlent analyses tactiques et séquences motivantes. Plusieurs internationaux confient apprécier « la clarté et la chaleur humaine » du coach, facteurs clés dans un groupe rajeuni.
Statistiques individuelles à suivre
Ndinga pourrait signer sa première cape, tandis que Makosso arrive avec trente-et-une minutes de Premier League dans les jambes. Chez les locaux, Gédéon Nongo reste le joueur le plus utilisé cette saison en Ligue 1 congolaise, avec 1 260 minutes disputées sur 1 260 possibles.
La barre symbolique des cent sélections toujours loin
Aucun joueur de la liste n’a encore atteint cinquante capes. Dépasser ce seuil devient un objectif assumé par Sambou Ulrich, vingt-sept sélections, qui rêve d’inscrire son nom aux côtés des icônes comme Oscar Ewané. Le staff y voit un moteur supplémentaire pour fidéliser le groupe.
Le rôle des réseaux sociaux officiels
La Fédération promet un suivi en direct sur TikTok et Instagram, avec des coulisses inédites. Les vidéos teasing tournées à l’aéroport ont recueilli plus de 150 000 vues en vingt-quatre heures. Cette proximité digitale vise à rapprocher la sélection de la génération mobile-first.
Réactions des anciens
L’ex-capitaine Alphonse Tchami estime que « l’expérience acquise malgré l’élimination prépare de belles choses ». De son côté, l’ancien sélectionneur Barthélemy Ngatsongo souligne « la cohérence de la liste, gage de stabilité ». Des paroles qui apaisent un environnement parfois jugé impatient.
Cap sur 2025 et au-delà
Les Diables rouges veulent transformer ces deux oppositions en laboratoire géant. Cesana projette déjà des stages mixtes avec les U-23 pour élargir la concurrence. Les supporters espèrent que cette vision, combinée aux talents révélés, offrira un nouveau chapitre réjouissant à l’histoire du football congolais.