Mbenza et Tsoumou embrasent le Botola
Frissons made in Congo sur les pelouses marocaines : le Wydad de Casablanca vient d’ajouter un 22e titre de champion du Maroc à sa vitrine, un mois après avoir soulevé la Ligue des champions africaine, grâce aux éclairs d’un duo 100 % congolais.
La soirée décisive opposait le WAC au Mouloudia Club d’Oujda, et tout semblait mal engagé lorsque le buteur ivoirien Lamina Diakité signait un doublé avant la pause, plongeant le stade Honneur dans un silence étonné.
Puis la connexion Brazzaville-Pointe-Noire a résonné : Guy Mbenza réduisait l’écart dès la 50e minute avant que Juvhel Tsoumou, d’une bicyclette en apesanteur à la 90+1, n’offre le point du nul synonyme de sacre.
Un doublé historique pour le Wydad Casablanca
Ce nul héroïque porte le Wydad à 63 points, quatre longueurs devant son éternel rival casaoui, le Raja, à une seule journée de la fin du Botola Pro D1, rendant toute remontée désormais mathématiquement impossible.
Le club rouge et blanc s’offre ainsi un doublé continent–championnat qui rappelle ses plus belles épopées des années 2017 et 2021, confirmant la dynamique installée par l’entraîneur Walid Regragui depuis son arrivée.
Pour les supporters congolais, voir deux compatriotes au cœur d’un tel exploit résonne comme une consécration supplémentaire du talent exporté du pays, déjà mis en lumière par les performances africaines d’équipes comme l’AS Otohô.
La remontée d’Oujda au soir du sacre
La remontée du Wydad raconte aussi la force mentale d’un groupe champion d’Afrique il y a trente jours seulement, capable de transformer une soirée compliquée en célébration sous les projecteurs d’Oujda.
Menés 2-0, les Casaouis ne se sont pas désunis, conscients qu’un point suffisait pour boucler le championnat, et c’est ce sang-froid que Mbenza puis Tsoumou ont matérialisé avec un réalisme chirurgical.
La bicyclette de Tsoumou au bout du temps additionnel restera sans doute l’image de la saison marocaine, un geste pur qui a fait basculer la nuit dans la ferveur pour les milliers de fans rouges.
Classement des buteurs : Mbenza en patron
Au classement des buteurs, Guy Mbenza consolide son statut de roi du Botola avec 17 réalisations, soit cinq de plus que le Gabonais Axel Meye de Tanger et que l’Ivoirien Lamina Diakité, auteur lui aussi d’une soirée étincelante.
Le Léopard de Berkane Chadrack Lukombe complète le top quatre avec dix buts, preuve que les attaquants d’Afrique centrale imposent leur signature sur le championnat chérifien cette saison.
Pour Mbenza, meilleur artificier en club et récent vainqueur continental, le doublé ouvre des perspectives dorées et rappelle l’importance de la formation congolaise, régulièrement saluée par les recruteurs nord-africains.
Impact pour le football congolais
Dans les rues de Brazzaville comme sur les groupes WhatsApp de Pointe-Noire, les clips des deux buts ont circulé à une vitesse folle, déclenchant emojis de flammes et reprises humoristiques façon TikTok.
Cette exposition populaire nourrit l’ambition des jeunes joueurs locaux, souvent en mal de visibilité, et renforce l’idée qu’une aventure réussie à l’étranger reste l’un des ascenseurs sociaux les plus rapides.
Les académies congolaises, déjà inspirées par les trajectoires de Bakambu ou Meschack Elia, trouvent dans le duo Mbenza-Tsoumou un nouveau modèle centré sur la persévérance et la capacité d’adaptation dans un championnat tactiquement exigeant.
Réactions sur la toile congolaise
Sur Twitter, le hashtag #TeamMbenza a grimpé parmi les tendances Brazzaville, accompagné de montages où les deux héros arborent le drapeau tricolore vert-jaune-rouge, rappelant à la grande famille digitale l’importance de soutenir les ambassadeurs sportifs nationaux.
Les émissions radio du matin, d’habitude centrées sur l’actualité locale, ont ouvert des tribunes spéciales pour décortiquer la bicyclette victorieuse, comparer le sang-froid de Tsoumou aux grands finisseurs des années 90 et célébrer l’exploit en musique.
La diaspora, de Paris à Montréal, a relayé des vidéos live, soulignant que les drapeaux du Congo-Brazzaville flottent désormais dans les travées du complexe Mohammed-V, symbole d’une fierté qui dépasse les frontières sportives.
La dernière journée sans pression
Avec le titre en poche, le WAC abordera la dernière journée l’esprit léger, tandis que le Raja tentera surtout de sécuriser sa deuxième place et un ticket continental, sans pouvoir viser la couronne.
Du côté d’Oujda, Diakité peut encore espérer coiffer Meye pour la place de dauphin au classement des buteurs, mais il lui faudrait un exploit XXL après avoir déjà marqué douze fois.
Quant à Mbenza, une simple apparition lors du dernier match suffira pour recevoir le trophée de meilleur buteur, un argument de poids qu’il pourra brandir lors des prochains marchés des transferts.
Le mot de la fin côté supporters
Au-delà des chiffres, l’histoire racontée hier soir est celle de deux Congolais qui ont refusé la frustration et propulsé leur club vers un doublé que même les bookmakers les plus prudents n’osaient promettre.
Les lumières du Botola s’éteindront bientôt, mais la lueur de la bicyclette de Tsoumou et la régularité clinique de Mbenza continueront d’inspirer la jeunesse footballistique congolaise durant tout l’été et même toute la saison à venir.