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    Home»Politique»Entre guidons et prérogatives nationales : la moto-taxi, un volant patriotique
    Politique

    Entre guidons et prérogatives nationales : la moto-taxi, un volant patriotique

    BrazzabuzzBy Brazzabuzz1 juillet 20255 Mins à lire
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    Un texte réglementaire à la croisée des attentes citoyennes

    Lorsqu’il a été publié en juillet 2024, le décret 2024-324 a immédiatement retenu l’attention des observateurs du transport urbain. L’article 9, désormais célèbre, stipule que l’exercice de la profession de conducteur de motocyclettes dans le transport public est réservé aux citoyens congolais. Plus qu’une simple réforme administrative, le texte cristallise des aspirations multiples : volonté d’organiser un secteur longtemps informel, nécessité de protéger des emplois recherchés par une jeunesse confrontée à un marché du travail tendu, et ambition de renforcer la souveraineté économique dans un domaine particulièrement visible dans l’espace public. En focalisant sur la nationalité des conducteurs, le législateur n’entend pas stigmatiser les ressortissants étrangers, mais réaffirmer un principe de préférence nationale fréquemment invoqué dans les politiques d’emploi comparables dans la sous-région.

    Le 30 juin 2025, la décision du collectif des conducteurs de moto-taxis de faire respecter strictement le décret a marqué une étape symbolique. La scène, relatée par plusieurs témoins, s’est déroulée dans une atmosphère empreinte de fermeté, mais aussi de courtoisie, signe d’une volonté d’appliquer la loi sans basculer dans la tension. « Nous n’avons aucun litige personnel avec nos collègues étrangers ; nous exécutons la décision légale », a tenu à souligner un syndicaliste, rappelant que le décret porte la signature de quatre membres du gouvernement, dont le Premier ministre. Cette précision souligne la portée institutionnelle d’un texte qui s’inscrit dans la stratégie nationale de formalisation du transport.

    Sécurité routière : une priorité justifiant la professionnalisation

    L’argument de la sécurité routière constitue un pilier majeur du dispositif. Les statistiques officielles recensent 12 564 accidents de la route en 2024, dont 3 708 impliquent des motocycles, soit près de 30 %. Ce chiffre rappelle l’urgence de professionnaliser le secteur, notamment par des formations homologuées, la délivrance de permis spécifiques et l’entretien régulier des engins. Le ministère des Transports, par la voix d’Honoré Sayi, a insisté sur la nécessité de réduire l’accidentologie en périphérie des grandes villes, où la densité du trafic et la mixité des usages routiers rendent la circulation particulièrement périlleuse.

    En réservant la profession aux nationaux, l’État se dote d’un levier de contrôle supplémentaire : suivi des conducteurs, vérification de l’âge requis, obligations d’assurance et d’équipements de sécurité. Les organisations de défense des usagers saluent une mesure susceptible de rétablir la confiance du public, voire de diminuer la facture sanitaire liée aux traumatismes routiers. La logique de territorialisation de l’activité, cantonnée aux banlieues et zones rurales, complète le dispositif : en désengorgeant les centres-villes, elle répond aux impératifs d’urbanisme durable formulés par les municipalités.

    Une manne économique pour la jeunesse congolaise

    Sur les quelque 18 000 motocycles en circulation, la grande majorité est pilotée par des jeunes de 20 à 35 ans. Pour beaucoup, la moto-taxi constitue une première insertion professionnelle et une source régulière de revenus. La préférence nationale devient dès lors un instrument de lutte contre le chômage, lequel avoisine encore des niveaux préoccupants dans plusieurs départements. Les autorités écartent néanmoins toute fermeture idéologique : des passerelles demeurent ouvertes pour les étrangers, notamment dans l’importation, la maintenance ou le financement de ces engins, activités qui soutiennent la chaîne de valeur.

    Les économistes notent qu’une moto rapporte en moyenne un chiffre d’affaires journalier de 12 000 à 15 000 FCFA, dont une part significative est réinjectée dans l’économie locale via la consommation courante et les charges sociales. Formaliser les acteurs devrait, à terme, élargir l’assiette fiscale et favoriser la bancarisation, ouvrant ainsi l’accès au microcrédit pour le renouvellement des flottes. Le décret, loin de freiner la dynamique, pourrait donc accélérer la structuration de coopératives et la négociation collective d’assurances, éléments essentiels d’un écosystème pérenne.

    Entre hospitalité traditionnelle et impératifs de régulation

    La République du Congo demeure attachée à son image de terre d’accueil. Les organisations de la société civile soulignent que, dans la pratique, l’interdiction n’empêche pas les ressortissants étrangers de résider ni d’investir dans le pays. Elle encadre seulement l’accès à un secteur sensible, à l’instar des réserves imposées ailleurs pour la pêche artisanale ou le commerce de détail. Plusieurs chauffeurs étrangers interrogés reconnaissent comprendre la démarche, tout en espérant des mesures d’accompagnement, telles que des délais de reconversion ou des programmes de formation. Le ministère de l’Intégration régionale étudie d’ailleurs des mécanismes de réorientation vers d’autres segments du transport, preuve d’une volonté d’équilibre entre régulation et hospitalité.

    Sur le plan diplomatique, aucune tension majeure n’a été signalée. Les ambassades concernées observent la situation avec pragmatisme et notent la conformité de la mesure avec le droit international, chaque pays demeurant souverain dans la définition des professions réglementées. À l’échelle de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, le débat sur la libre circulation des travailleurs se poursuit, mais il intègre la nécessité de clauses de sauvegarde destinées à protéger les secteurs jugés stratégiques pour l’emploi local.

    Perspectives : vers une mobilité inclusive et durable

    À moyen terme, la réussite du dispositif reposera sur la capacité des acteurs à conjuguer exigences économiques et impératifs sociaux. La modernisation des flottes, la transition vers des moteurs moins polluants et l’implantation de stations de lavage écoresponsables pourraient renforcer l’attractivité du métier et réduire son empreinte environnementale. Plusieurs start-up congolaises testent déjà des applications de géolocalisation et de paiement mobile, promouvant une image professionnelle du service, conforme aux attentes d’une clientèle de plus en plus connectée.

    En filigrane, le décret 2024-324 rappelle que la régulation n’a de sens que si elle s’accompagne d’investissements dans les infrastructures : routes secondaires praticables, éclairage public, signalisation adaptée. La concertation régulière entre syndicats, pouvoirs publics et usagers devra perdurer afin d’ajuster, le cas échéant, les seuils et critères d’accès au métier. Loin d’être un point d’achèvement, la décision d’exclure les non-nationaux du guidon ouvre un cycle d’innovations, où la mobilité douce pourrait devenir l’un des laboratoires de la diversification économique congolaise.

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