Festi Jeunesse, scène d’engagement citoyen
Le 23 août, l’esplanade du stade Alphonse-Massamba-Débat vibrera au son de la troisième édition de Festi Jeunesse. L’événement, placé sous l’égide du député Alban Kaky, ambitionne de conjuguer fête populaire et éveil civique auprès d’une génération avide de repères.
Maniant le slogan Investir en toi, c’est investir dans le futur, l’équipe d’organisation insiste sur la responsabilité sociale des 15-35 ans. Pour les promoteurs, l’accès à la connaissance, l’esprit d’initiative et la participation communautaire constituent le triptyque indispensable à l’émergence d’un Congo résilient.
Sous des tentes colorées, associations et start-ups locales animeront des ateliers interactifs sur l’innovation verte, la gestion de projet ou la santé mentale. L’idée est de montrer, preuves à l’appui, que les compétences d’aujourd’hui se transforment en opportunités d’emploi dès demain.
Former des leaders responsables
Selon le sociologue Bienvenu Ossiala, plus de 60 % de la population congolaise a moins de trente ans. Il estime que des dispositifs pratiques, comme les débats publics prévus lors du festival, « renforcent la confiance et forment des leaders capables d’innover sans attendre l’étranger ».
Parrainés par la direction départementale de la Jeunesse, des mentors présenteront des programmes de volontariat déjà testés à Pointe-Noire et Ouesso. Les organisateurs souhaitent ainsi diffuser des modèles reproductibles, qu’il s’agisse d’agriculture urbaine, de recyclage ou de micro-entrepreneuriat culturel.
Une étude de la Banque mondiale rappelle que chaque franc investi dans la formation non formelle d’un jeune génère trois francs de valeur socio-économique. Présentée sur scène, cette donnée chiffrée devrait convaincre partenaires privés et bailleurs de consolider un financement pluriannuel.
Musique porteuse de messages forts
Le plateau artistique réunit Young Ace Waye, Skipp Narko, Kazama ou encore Lisa’m, figures montantes qui cumulent millions de vues et engagement massif sur les réseaux. Leur présence assure l’aura festive tout en élargissant la portée du discours citoyen congolais.
Les textes sélectionnés abordent l’égalité de genre, les addictions et la prévention des violences urbaines. « Nous voulons transformer chaque refrain en prise de conscience », confie le rappeur Benaja, convaincu que le micro reste une arme douce mais efficace auprès des pairs.
Pour garantir une diffusion inclusive, l’équipe technique prévoit des interprètes en langue des signes et un streaming gratuit sur Facebook Live. Cette démarche illustre la volonté d’intégrer les jeunes en situation de handicap dans la conversation nationale sur le développement durable.
Les sets de DJ Kratos et Fatal Dance mêleront rumba, drill et afro-house, créant un terrain commun entre quartiers nord et sud de Brazzaville. Les organisateurs espèrent ainsi briser les clivages géographiques souvent perceptibles chez les publics adolescents.
Objectif développement durable inclusif
Le thème central du festival résonne avec l’Agenda 2030 des Nations unies, notamment les objectifs 4, 8 et 11 portant sur l’éducation de qualité, le travail décent et les villes résilientes. Les stands d’ONG détailleront comment ces cibles se traduisent localement.
Un partenariat inédit avec le Centre national d’énergie renouvelable permettra d’exhiber des lampadaires solaires conçus par des étudiants de l’Université Marien-Nguabi. Cet exemple concret montre que la créativité jeune peut soutenir les politiques publiques d’électrification et réduire la facture environnementale.
Des sessions sur la finance verte présenteront les micro-crédits destinés aux agripreneurs de la Cuvette. La Banque postale du Congo dévoilera un compte épargne zéro frais pour moins de vingt-cinq ans, incitant l’audience à l’inclusion financière et à l’investissement responsable.
Au plan sanitaire, le comité d’organisation intègre une campagne de vaccination mobile conduite par la direction départementale de la Santé. Les visiteurs pourront recevoir des doses de rappel contre la rougeole ou la covid-19, preuve que culture, prévention et cohésion peuvent coexister.
Perspectives pour la jeunesse congolaise
En clôturant la journée, une charte d’engagement sera signée par plusieurs associations, les invitant à mesurer chaque semestre l’impact de leurs actions. Cette démarche d’évaluation continue vise à inscrire Festi Jeunesse dans la durée, au-delà de l’effervescence médiatique.
Pour le ministère de la Jeunesse, représenté par le directeur Armand Ngatsé, « l’événement illustre le partenariat dynamique entre État, secteur privé et société civile ». Il annonce la création prochaine d’un fonds d’amorçage dédié aux projets incubés lors du festival.
Sur les réseaux sociaux, le hashtag FestiJeunesse2023 génère déjà des milliers d’interactions, signe d’une attente forte. Si la météo reste clémente, les organisateurs tablent sur dix mille participants, soit le double de l’édition précédente, preuve d’un engouement croissant pour l’initiative.
Festi Jeunesse propose ainsi un modèle où la créativité artistique se double d’une vision de long terme. En misant sur l’autonomisation, le festival nourrit l’espoir d’une jeunesse capable de transformer ses talents en solutions concrètes, au service d’un Congo prospère et uni.
Les spécialistes du marché du travail rappellent que chaque emploi créé dans les industries créatives génère jusqu’à deux postes indirects. En capitalisant sur ce multiplicateur, Festi Jeunesse pourrait devenir un levier de croissance inclusive pour les quartiers périphériques de Brazzaville.
