Filab 2025, vitrine de la création africaine
Du 9 au 11 octobre, Cotonou vibrera au rythme du Festival international du livre et des arts assimilés du Bénin, le Filab. Pour sa troisième édition, l’événement célèbrera la vitalité de la création littéraire et artistique africaine.
L’entrée gratuite et l’esprit participatif du Filab collent parfaitement aux attentes d’un public jeune, mobile et ultra connecté, friand de formats courts et viraux. Plus de six mille visiteurs y sont espérés, dont une délégation de créateurs venus du Congo-Brazzaville.
Ferréol Gassackys, un parrain entre lettres et action
Cette année, le parrain s’appelle Ferréol Gassackys. Député, membre de la commission affaires étrangères et des Congolais de l’étranger, il est aussi un amoureux des lettres qui jongle avec la poésie, le roman et l’essai depuis plus de deux décennies.
Ses publications récentes, Le truand et l’autre et L’ombre du désespoir parues en 2024, ou encore Pachelbel ce génie méconnu prévu en 2025, témoignent d’une créativité continue qu’il mettra sous les projecteurs du Filab.
Un festival, des rencontres sans frontières
Le festival se veut un carrefour où auteurs confirmés et talents émergents se rencontrent, débattent, échangent et nouent des collaborations. Plus de trois cents participants, venant d’Afrique, d’Europe et des Caraïbes, sont attendus autour de tables rondes et de performances pluridisciplinaires.
En plus de renforcer le réseautage, le Filab se positionne comme un levier économique et touristique pour le Bénin, tout en consolidant les liens d’amitié entre Brazzaville, Cotonou et le reste du continent.
Des objectifs culturels et citoyens ambitieux
Parmi ses objectifs, le festival veut promouvoir les œuvres béninoises et africaines, élargir les espaces de diffusion du livre, dynamiser le dialogue entre maisons d’édition et artistes, et sensibiliser les jeunes aux valeurs citoyennes à travers la culture.
Le Filab entend également démontrer le potentiel économique d’une industrie créative africaine solidaire, capable de générer des opportunités durables pour les auteurs, les illustrateurs, les éditeurs et les entrepreneurs culturels.
L’industrie culturelle face au défi numérique
Le fil rouge de cette édition est « L’industrie culturelle à l’ère du numérique ». Un thème qui questionne l’adaptation des créateurs face à la dématérialisation, à la montée des plateformes et à l’économie de l’attention.
Pour Ferréol Gassackys, pionnier du Festival panafricain de musique entre 2003 et 2005, l’enjeu est de montrer que le digital n’efface pas l’ancrage local ; il l’amplifie, en offrant aux écrivains congolais un accès direct à des publics très divers.
Un programme artistique qui fait vibrer
Le menu s’annonce copieux : ateliers d’écriture pour affûter les plumes, concours de littérature en langue nationale du Bénin, expositions-ventes de livres, projections de courts-métrages, concerts, performances de danse et installations d’arts plastiques.
Des conférences-débats aborderont le piratage numérique, la rémunération des auteurs en streaming et la place croissante des réseaux sociaux dans la promotion littéraire, des sujets qui concernent directement les créateurs brazzavillois actifs sur TikTok, Instagram ou WhatsApp.
La jeunesse congolaise au rendez-vous
Pour les étudiants congolais, se rendre à Cotonou représente une occasion de construire un portfolio international et de se connecter à un écosystème littéraire panafricain en plein boom. Les billets d’avion Brazzaville-Cotonou restent abordables en octobre, période hors haute saison.
Ceux qui ne pourront pas voyager suivront l’événement grâce aux lives vidéo prévus sur les pages officielles du Filab. Une aubaine pour la diaspora qui souhaite soutenir les auteurs locaux tout en restant branchée sur les tendances culturelles du moment.
Un rayonnement régional gagnant-gagnant
En mettant en avant un écrivain congolais au Bénin, le Filab illustre l’interdépendance culturelle régionale. Chaque succès individuel rejaillit sur l’image du pays et dynamise l’appétit du public pour les lettres et les arts urbains de Brazzaville à Pointe-Noire.
À quatre mois de l’ouverture, la machine promotionnelle est lancée : campagnes sur les réseaux, teasers vidéo et partenariats avec les institutions culturelles. Les organisateurs promettent une expérience mémorable qui pourrait inspirer la création d’un festival jumeau en République du Congo.
Retombées économiques pour la filière créative
Selon les estimations des organisateurs, chaque édition injecte plusieurs dizaines de millions de francs CFA dans l’économie locale, entre hébergement, restauration, transport et achats de livres. Ce modèle de festival littéraire pourrait servir de référence pour les communes congolaises souhaitant booster le tourisme culturel.
Les libraires de Cotonou enregistrent une hausse des ventes de 20 % durant la semaine du Filab, d’après les données partagées en 2023. Un indicateur qui laisse présager un impact similaire, voire supérieur, avec la présence de Ferréol Gassackys l’année prochaine.
Participer depuis Brazzaville, mode d’emploi
Pour s’inscrire aux ateliers, les jeunes de Brazzaville peuvent déjà remplir le formulaire disponible sur les réseaux sociaux du festival. Les premiers inscrits bénéficieront d’un hébergement collectif à tarif réduit, une formule conçue pour encourager la mobilité étudiante entre les deux capitales.
Le comité d’organisation recommande aussi de soumettre des textes au concours littéraire en langue nationale béninoise. Même si la langue maternelle diffère, l’expérience de traduction enrichit la créativité et offre aux auteurs congolais une visibilité supplémentaire dans un contexte multilingue en pleine effervescence.