La Génération auto-entrepreneur passe à l’offensive
Sous le soleil de septembre, Digne Elvis Tsalissan Okombi a réuni ses équipes à Djambala pour donner le coup d’envoi de la deuxième phase de la campagne GAE. L’objectif reste clair : pousser chaque Congolais en âge de voter à inscrire son nom sur les listes électorales.
Le mouvement, déjà actif à Brazzaville, Kintélé et Pointe-Noire, élargit désormais son rayon d’action vers l’intérieur du pays. « Nous voulons transformer l’enthousiasme en actes concrets : aller s’enregistrer », souligne le coordonnateur général, visiblement porté par l’accueil reçu dans les Plateaux.
Cette dynamique, soutenue par la logistique remise aux délégués lors de la première conférence du Patriarche, entend maintenir un tempo soutenu jusqu’à la clôture officielle de l’opération de révision. Le mot d’ordre reste la constance sur le terrain et la proximité avec les électeurs.
Djambala, nouvelle étape stratégique
Chef-lieu du département des Plateaux, Djambala représente un carrefour symbolique entre les grandes villes côtières et le nord forestier. Investir cette localité permet de toucher un public souvent éloigné des campagnes d’information centralisées.
Les équipes sillonnent ruelles, marchés et arrêts de taxis-brousse pour expliquer pourquoi chaque voix compte. « L’abstention est une autopunition », martèle Tsalissan Okombi, reprenant le crédo GAE. Les témoignages recueillis montrent un intérêt grandissant, notamment chez les primo-votants curieux de se faire entendre.
En parallèle, les autorités locales saluent l’élan civique. Un agent de la mairie confie apprécier « la méthode respectueuse et didactique » des volontaires, convaincu qu’elle renforcera la cohésion sociale tout en préparant les prochaines échéances électorales.
Une pédagogie du vote au porte-à-porte
La stratégie repose sur des conversations directes, souvent devant les portes encore ouvertes en soirée. Les volontaires détaillent la procédure d’inscription, rappellent les documents exigés et dissipent les rumeurs liées aux délais ou au coût, inexistant.
À chaque étape, la question de la responsabilité citoyenne revient. Les formateurs insistent sur le caractère pluraliste du calendrier électoral : présidentielle, législatives puis locales. « Choisir ses responsables, c’est influer sur son quotidien », rappelle le coordonnateur, invitant les jeunes à devenir des acteurs et non de simples commentateurs.
Le discours se veut inclusif. Les équipes traduisent les messages en lari ou téké selon les quartiers, renforçant la compréhension. Cette approche multilingue, rare dans les campagnes électorales classiques, crée une écoute active et un climat de confiance durable.
Logistique et slogan mobilisateur
Avant de prendre la route, chaque délégué a reçu t-shirts, flyers et tablettes pour enregistrer les doléances rencontrées. Le slogan « Un citoyen, une inscription, une voix pour DSN » flotte sur les supports, rappelant le lien entre participation de masse et stabilité institutionnelle.
Le matériel n’est pas qu’un outil de visibilité. Les tablettes permettent de recueillir en temps réel des données sur les zones déjà sensibilisées, évitant les doublons et réduisant le risque d’oubli d’un quartier. Cette gestion numérique optimise le maillage territorial.
Impact social grâce à « Loboko ya Patriarche »
Fidèle à sa tradition d’entrepreneuriat solidaire, la GAE a profité de son passage pour distribuer des kits à de jeunes débrouillards. Machines à coudre, perceuses ou stock de semences créent un levier immédiat d’activités génératrices de revenus.
Les bénéficiaires, triés sur motivation, saluent l’initiative. « Inscrite hier, équipée aujourd’hui », s’enthousiasme Clarisse, 24 ans, future couturière. Pour la GAE, coupler civisme et micro-projets favorise une adhésion durable et prouve que la citoyenneté rime aussi avec développement local.
Prochaines destinations de la feuille de route
La caravane compte déjà pointer vers Oyo et Owando, puis longer la RN2 jusqu’à Ouesso. Les escales dans la Cuvette-Ouest, à Ewo, répondent à la même logique de couverture complète des quinze départements du Congo-Brazzaville.
À chaque halte, le protocole reste identique : rencontre des autorités, briefing des équipes, immersion immédiate dans les quartiers. « Nous voulons qu’aucune rue ne soit oubliée », insiste Tsalissan Okombi, convaincu que la répétition ancre le réflexe d’inscription.
Les Plateaux, laboratoire de participation citoyenne
L’engouement observé à Djambala pourrait servir de modèle pour d’autres départements. Sociologues locaux notent que l’alliance entre message civique et solutions économiques crée un cercle vertueux souvent recherché par les ONG.
À moyen terme, la GAE espère mesurer l’impact en comparant les taux d’inscription avant et après son passage. Si les chiffres confirment la tendance, Djambala aura été la preuve qu’une campagne de terrain bien pensée peut transformer l’intention de voter en réalité tangible.