Scène finale et frappe mémorable
Au stade Mohammed-V en fusion, un tir supersonique de Guy Mbenza fracasse la transversale de Mohamed El Shenaawy, gardien d’Al Ahly, avant de rebondir devant la ligne. Le public retient son souffle, l’instant restera viral.
Ce geste symbolise la soirée d’un Wydad Casablanca conquérant qui soulève la Ligue des champions d’Afrique à domicile et abreuve la place des Nations de chants rouges et blancs jusqu’à l’aube sous des tonnerres pyrotechniques.
Pourtant, la feuille de match restera vierge pour l’attaquant congolais, son coéquipier Zouheir El Moutaraji ayant inscrit le doublé décisif qui fait basculer toute la finale, mais Mbenza a aimanté les défenseurs égyptiens sans relâche.
La barre transversale tremble encore, rappel brut que le numéro 22 du Wydad mène le classement des buteurs de Botola et qu’il ne laisse jamais un défenseur respirer plus de trois secondes sur le terrain.
L’ADN offensif du Wydad
Sous les ordres de Walid Regragui, le club casablancais mise sur un pressing haut et des transitions éclairs où Mbenza sert de pivot, de déménageur et parfois d’équilibriste capable de tenter l’impossible devant sa foule.
Les Rouges ont toujours entretenu une histoire d’amour avec les talents congolais, des années Fabrice Ondama à la déflagration actuelle du buteur fou aux cheveux rouge feu qui allume les tribunes chaque week-end marocain.
Le prêt obtenu pour une somme modeste ressemble désormais à une master-class financière, car l’option d’achat fixée à 450 000 dollars paraît dérisoire au regard du rendement déployé cette saison sous les projecteurs africains brillants.
De Poto-Poto à l’Europe: l’ascension
L’histoire commence à Brazzaville, quartier Poto-Poto, là où le jeune Guy Carel tape dans tout ce qui roule et se fait remarquer chez les Lions, équipe locale amatrice de jeu frontal et courageux dès l’enfance.
Les Léopards, le CS La Mancha puis l’AS Otôho l’accueillent tour à tour, autant d’étapes express qui polissent son physique puissant et sa frappe de mule avant l’appel du large vers la Tunisie rêvée hier.
Le Stade Tunisien découvre alors un avant-centre de 22 ans, costaud, mobile et surtout clinique, auteur de 11 buts en 26 rencontres dans un championnat réputé pour ses défenses rugueuses et ses stades bouillants aussi.
La performance ouvre un couloir vers l’Europe, destination Belgique, au Cercle Bruges puis au Royal Antwerp où la marche se révèle un rien trop haute malgré des entrées prometteuses et quelques barrages physiques à franchir.
Le club anversois décide donc d’ouvrir la porte d’un prêt salvateur, convaincu qu’un temps de jeu maximal débridera totalement le potentiel de son buteur aux célébrations déjà cultes et photos craquantes sur les réseaux sociaux.
Explosion suisse et consécration marocaine
Débarqué au Lausanne-Sport, Mbenza inscrit rapidement sept buts en quinze apparitions, dont un triplé tonitruant dès sa quatrième sortie qui fait basculer la presse suisse dans l’hyperbole et fait tourner les algorithmes de YouTube folle.
L’alerte vidéo atteint Casablanca, ville toujours à l’affût de pépites africaines, et le Wydad négocie un prêt express, convaincu d’avoir flairé le bon filon avant les mastodontes tunisiens ou les riches écuries égyptiennes déjà placées.
Résultat : seize buts en trente-six matchs toutes compétitions confondues, trois réalisations continentales et un statut d’indiscutable que même son compatriote Juvel Tsoumou, pourtant solide, n’a pas pu ébranler dans le grand marathon rouge 2022.
Chiffres clés et convoitises
Dans l’entourage du joueur, on souligne que chaque 90 minutes disputées équivalent à 0,44 but, ratio supérieur à plusieurs avants-centres de ligues considérées plus huppées, preuve que l’efficacité se moque du prix du transfert initial.
Espérance de Tunis garde un œil, Pyramids FC aussi, mais le Wydad détient la clé juridique grâce à son option, une aubaine économique trop belle pour ne pas être activée à court terme selon Casa.
Le principal intéressé reste concentré, préférant déclarer que seul le terrain parlera avant de songer aux suites d’une carrière encore jeune, mais déjà riche en tam-tam médiatique et likes qui pleuvent sur son Instagram officiel.
Cap sur Bamako, ambition nationale
La parenthèse casablancaise refermée, Mbenza file rejoindre les Diables Rouges pour défier le Mali à Bamako dans le cadre des qualifications pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations, une affiche déjà très attendue au pays.
Il compte une dizaine de capes, mais chaque rassemblement voit son influence grandir, tant sur le plan tactique que dans le cœur des supporters brazzavillois connectés aux réseaux sociaux, toujours friands de hashtags incendiaires positifs.
Le staff national salue sa polyvalence, capable d’épauler Césaire Gandzé dans la conservation comme de piquer dans la profondeur histoire de surprendre les défenses physiques du Sahel sans jamais trahir la signature buteur fou originel.
Si le pari se confirme samedi, la cote du joueur grimpera encore, offrant à la République du Congo une vitrine sportive rafraîchissante et au Wydad un argument marketing imparable devant les scouts venus observer Bamako.