Nouveau souffle pour la FECOHAND
Le nouveau visage du handball congolais s’affiche avec vigueur: mardi 4 novembre 2025, à Brazzaville, le premier conseil et congrès de l’ère Ambroisine Linda Noumazalaye a dépoussiéré les textes de la Fédération congolaise de handball et lancé une série de décisions inédites.
Entre révision statutaire, plan quadriennal et relance immédiate des compétitions nationales, le rendez-vous, salué par les congressistes, sonne comme un nouveau départ pour la discipline, déterminée à se structurer afin de mieux séduire partenaires, médias et, surtout, les milliers de fans urbains.
Bras de fer autour des tournois privés
Le premier chantier concerne les tournois organisés en marge de la FECOHAND que certaines associations privées multipliaient dans les quartiers de Brazzaville ou Pointe-Noire, attirant sponsors locaux et influenceurs sportifs sans passer par la case fédérale, au grand dam de l’instance dirigeante.
« Il n’est pas question de brider la passion, mais de protéger l’écosystème », martèle un membre du comité exécutif, rappelant que ces compétitions parallèles échappent aux normes médicales, à l’assurance des joueurs et au calendrier officiel, créant confusion, risques sanitaires et litiges financiers.
Visa fédéral obligatoire: mode d’emploi
La solution adoptée est claire : tout organisateur, qu’il s’agisse d’une entreprise, d’une association ou d’un collectif d’anciens joueurs, devra solliciter un visa fédéral préalable, dossier à l’appui, précisant budget, date, lieu, couvertures sécuritaires et engagement à respecter le règlement technique de la discipline en vigueur.
Sans ce sésame, l’événement sera déclaré illégal et passible d’une amende pouvant grimper à cinq millions de francs CFA, tandis que clubs et athlètes tentés d’y participer risqueront suspension immédiate des championnats officiels, une mesure applaudie par la majorité des ligues départementales du pays entier.
Les clubs face aux nouvelles règles africaines
La FECOHAND a aussi verrouillé le parcours des équipes voulant goûter aux joutes continentales: désormais, le dossier d’inscription pour la Coupe d’Afrique devra transiter par son secrétariat, qui vérifiera solvabilité, assurances et conformité avant de transmettre à la Confédération africaine de handball compétente.
Cette étape supplémentaire assure, selon le secrétaire général, « une représentation digne et organisée du Congo-Brazzaville ». Les clubs s’épargnent ainsi les frais inutiles de dossiers rejetés pour pièces manquantes et bénéficient d’un accompagnement logistique censé augmenter leurs chances de briller sur le continent.
Vers une Ligue pro made in Brazzaville
Parmi les mesures les plus attendues figure la création d’une Ligue professionnelle, basée à Brazzaville, qui donnera un statut contractuel aux joueurs et fixera un salaire minimum par palier, inspiré des modèles existant dans le basket ou le football congolais actuel réussi.
Objectif affiché: intensifier la compétitivité locale, retenir les talents tentés par des championnats étrangers et convaincre de nouveaux sponsors privés, séduits par une visibilité télé et streaming mieux cadrée. La Fédération veut ainsi transformer les palais des sports en véritables scènes de divertissement connecté.
Budget, plan quadriennal et unité retrouvée
Les congressistes ont adopté un budget 2025-2026 qui mise sur une hausse de 30 % des recettes grâce aux droits télé, aux partenariats institutionnels et à la billetterie en ligne, estimée plus facile d’accès pour la jeunesse très mobile des grandes villes, et à la vente de billets.
Un plan de développement sur quatre ans trace la feuille de route: formation des entraîneurs, rénovation de trois salles régionale, digitalisation des licences et campagnes d’initiation dans les collèges. « Le handball doit redevenir un sport-référence au Congo », insiste la présidente avec force.
Pour sceller la réconciliation après les turbulences électorales d’août, une levée générale des sanctions disciplinaires a été votée. Les acteurs suspendus pour divergences de vues retrouvent leurs droits, à condition d’adhérer à la charte d’éthique et de contribuer activement aux projets fédéraux en cours.
Une présidente à la vision assumée
Élue le 16 août 2025, Ambroisine Linda Noumazalaye incarne, selon plusieurs anciennes gloires, « un mélange d’autorité et d’écoute ». Sa détermination à moderniser la gouvernance passe par une présence renforcée sur les réseaux sociaux et des points-presse mensuels diffusés en direct sur Facebook et YouTube Live réguliers également.
Elle veut, confie-t-elle, « mutualiser les savoir-faire entre Brazzaville et Pointe-Noire, bâtir un championnat féminin plus médiatisé et connecter la diaspora sportive ». Un message qui trouve écho chez les jeunes joueuses rêveuses de contrats en Europe ou encore au Maghreb proche orient.
Sur le plan institutionnel, la présidente a réaffirmé la coopération avec le ministère des Sports pour garantir l’accès gratuit aux créneaux d’entraînement dans les infrastructures publiques rénovées pour les Jeux africains de 2015, promesse saluée par les managers des clubs modestes locaux.
Les supporters, grands gagnants
Dans les rues de Diata et au marché Total, les supporters croisent déjà les doigts pour une saison pleine. « Avec une ligue pro, on aura des matchs le week-end et du streaming sur nos téléphones », se réjouit Arsène, étudiant en génie logiciel à Mbindjo.
Tous savent pourtant que le défi restera la régularité financière. Les dirigeants promettent d’ouvrir une boutique en ligne officielle, de vendre des maillots collector et de lancer des challenges TikTok pour embarquer la nouvelle génération dans l’aventure handball made in Congo 2025.
