Un revers encourageant pour les Diables rouges
Quatre petits buts d’écart ont suffi à rappeler l’intensité du duel entre l’Angola et le Congo lors du coup d’envoi du tournoi Angola 50 ans, lundi soir à Luanda. Les handballeuses congolaises se sont inclinées 25-21, mais sans jamais renoncer.
Sur les gradins, le public angolais attendait une démonstration des championnes d’Afrique. À la surprise générale, ce sont pourtant les Diables rouges qui ont ouvert les hostilités, installant une défense compacte et prenant rapidement l’avantage avant d’être rejoints juste avant la pause.
Un match accroché du début à la fin
Le tableau d’affichage affichait 10-9 à la mi-temps pour les Palancas Negras. Au-delà du score, c’est la solidarité retrouvée dans le camp congolais qui a retenu l’attention des observateurs, conscients que le groupe ne s’était réuni qu’une dizaine de jours plus tôt.
La Fédération congolaise de handball avait en effet rappelé qu’aucun stage officiel n’avait été organisé depuis novembre. Dans ces conditions, le sélectionneur Younes Tatby a privilégié une liste resserrée de quatorze joueuses mélangées entre talents de la diaspora et pépites du championnat local.
Les clés d’une préparation express
« Nous ouvrons un nouveau cycle, il nous faut forger des automatismes sans brûler les étapes », a expliqué le technicien, saluant la combativité de ses protégées et le soutien logistique offert par le ministère des Sports, qui a facilité le déplacement à Luanda.
Pour les handballeuses, le tournoi Angola 50 ans s’apparente à une répétition générale avant les éliminatoires de la CAN 2024. Affronter tour à tour l’Angola, le Portugal puis la Lituanie donne un aperçu des styles européens et africains qu’elles croiseront bientôt.
Le staff médical insiste cependant sur la gestion des charges. Dix mois hors du rythme international peuvent exposer à des blessures. Les séances vidéo et la préparation mentale ont donc été privilégiées pour compenser l’absence de contacts prolongés sur le parquet avant le voyage.
Une fête sportive pour le cinquantenaire
Côté angolais, la fête était totale. Le tournoi célèbre le cinquantenaire de l’indépendance et la fédération locale avait mobilisé anciens internationaux, écoles de samba, et créateurs de contenus pour transformer le Palacio dos Desportos en véritable scène TikTok capable de séduire la génération Z.
Les Congolaises ne se sont pas laissées impressionner par l’ambiance. Sous le regard de Linda Noumazalayi, présidente de la fédération, elles ont conservé une attitude concentrée, applaudissant les animations sans perdre de vue leur plan de jeu, notamment cette défense mixte souvent demandée par Tatby.
Moments décisifs et joueuses en vue
À la reprise, l’Angola a tenté d’accélérer, faisant parler sa puissance aux ailes. Mais la gardienne congolaise, Mireille Tsalou, a réalisé sept arrêts décisifs, obligeant le sélectionneur adverse à réorganiser sa base arrière et à jouer sur la fatigue pour créer la différence.
L’écart maximum a culminé à cinq unités avant que les Diables rouges ne le réduisent grâce à une série de contre-attaques orchestrées par la capitaine Grace Mavoungou. À deux minutes du terme, le score affichait encore 23-21, laissant tout le Palacio retenir son souffle.
Deux pertes de balle en zone offensive ont finalement scellé le sort de la partie. Les Angolaises en ont profité pour inscrire deux réalisations supplémentaires et assurer la victoire, saluées par leur public tandis que les Congolaises repartaient avec des applaudissements nourris et quelques selfies réclamés par les fans.
Réactions et perspectives côté congolais
Sur les réseaux sociaux, les commentateurs congolais ont vite salué la performance. Des extraits vidéo circulant sur WhatsApp montrent la hargne défensive et un esprit collectif retrouvé. « C’est encourageant », écrit un internaute, rappelant que l’Angola restait sur huit titres continentaux consécutifs.
La présidente Linda Noumazalayi a indiqué vouloir capitaliser sur cette visibilité pour attirer de nouveaux partenariats. « Nos joueuses prouvent qu’avec un minimum de préparation, elles rivalisent. Imaginons alors ce qu’elles réaliseront avec un vrai calendrier de stages », a-t-elle déclaré après la rencontre.
Le ministre congolais des Sports, présent dans les tribunes, a salué l’organisation angolaise et a promis de suivre de près l’évolution de la sélection féminine. Selon son entourage, un camp d’entraînement commun avec le Cameroun serait envisagé dès le mois prochain, sous réserve de disponibilités logistiques.
Suite du tournoi et diffusion des matchs
À court terme, les Diables rouges affronteront le Portugal ce mercredi, avant de conclure face à la Lituanie. L’objectif est clair : décrocher au moins une victoire, engranger de la confiance et tester différentes combinaisons offensives avant le retour au pays.
Les amateurs brazzavillois pourront suivre l’intégralité des rencontres sur la page Facebook de la fédération, qui diffuse en direct depuis Luanda grâce à un partenariat avec la plateforme Cissé TV. Les rediffusions seront également disponibles sur YouTube pour tenir informée la diaspora.
Plus qu’une défaite, une promesse d’avenir
Quelle que soit l’issue du tournoi, l’aventure luandaise aura livré un message : le handball congolais féminin a des ambitions, et la marge de progression se matérialise à chaque passe. « Nous jouons pour inspirer les petites filles de Talangaï à Tié-Tié », résume la pivot Elodie Mafoua.
