Une célébration sportive très attendue
Mardi 11 novembre 2025, le Stade Tata Lounana promet d’afficher complet. L’Association Amis de Bouéta Mbongo annonce une rencontre de football commémorative pour le 127e anniversaire du héros kongo-lari, insufflant un esprit de fête et de mémoire au quartier Kibina.
C’est la troisième année consécutive que l’A.a.b.m choisit le ballon rond pour honorer Bouéta Mbongo. Le public en redemande, tant la formule mélange sport, histoire et show urbain, deux ingrédients qui résonnent fort auprès des jeunes brazzavillois friands de contenus viraux.
Le legs inspirant de Bouéta Mbongo
Né Malonga Mi-Mpandzou en 1860, Bouéta Mbongo a pris les armes contre la colonisation française après la disparition du chef Mabiala-Ma-Nganga. Sa détermination lui a valu d’être considéré aujourd’hui comme l’un des pionniers du combat panafricain pour la dignité et la liberté.
Le 11 novembre 1898, sa résistance s’achève brutalement sous les balles des troupes du lieutenant Lucien Fourneau. Décapité, son corps est jeté dans la Loufoulakari. L’atrocité de ce geste n’a pourtant pas réduit sa légende qui continue d’animer la mémoire collective.
Les équipes locales chauffent le stade Tata Lounana
Sur la pelouse synthétique, les Golden Boys et la Jeunesse Sportive de Kibina répètent déjà leurs gammes. Les deux formations voisines se connaissent par cœur, ce qui promet un derby électrique. L’honneur d’un quartier se mêlera à l’hommage patriotique à chaque passe.
Le coup d’envoi sera donné à 15 heures précises. L’A.a.b.m a programmé un spectacle musical pendant la mi-temps, avec des artistes locaux montés en puissance sur TikTok. Objectif assumé : maintenir l’attention des supporters et créer des clips partageables à gogo.
L’A.a.b.m mobilise la jeunesse du quartier
Isidore Louengo, président de l’association, espère attirer près de 3 000 spectateurs, dont une majorité d’élèves des établissements environnants. « La jeunesse est l’âme d’un peuple », rappelle-t-il, citant Bouéta Mbongo pour souligner la responsabilité collective d’offrir à cette génération des repères solides.
Depuis plusieurs mois, les membres de l’A.a.b.m sillonnent les classes pour raconter l’histoire du résistant, distribuant flyers et codes QR renvoyant vers des podcasts pédagogiques. Le pari est simple : mêler culture numérique et patrimoine afin de toucher même les plus connectés.
Football, devoir de mémoire et pédagogie citoyenne
Le choix du football n’est pas anodin. Sport fédérateur par excellence, il traverse les clivages sociaux et rassemble en tribune commerçants, étudiants et familles. En replaçant Bouéta Mbongo au centre du jeu, l’association rappelle que la citoyenneté se construit aussi dans le plaisir.
Sur les réseaux, le hashtag #Bouéta127 circule déjà. Des influenceurs congolais y partagent anecdotes historiques, défis freestyle et clips rappelant l’importance de connaître son passé. L’A.a.b.m surveille attentivement ces contenus pour conserver une ligne respectueuse tout en encourageant la créativité communautaire.
L’association profite également de l’événement pour lancer une collecte de fournitures scolaires destinées aux enfants défavorisés du secteur. Les supporters sont invités à apporter cahiers ou stylos neufs à l’entrée du stade. Chaque don vaudra un ticket tombola aux lots surprises.
Ambiance festive, sécurité et partenariats
Les autorités municipales de Madibou collaborent étroitement avec l’A.a.b.m pour garantir la sécurité. Une trentaine d’agents de la police de proximité sera déployée, épaulée par des volontaires formés aux premiers secours. Les organisateurs veulent offrir un cadre familial et serein, sans débordement.
Côté sponsoring, plusieurs PME locales ont répondu présent : boulangeries, salons de coiffure, start-ups de livraison et même une station-service du quartier. En échange d’une visibilité sur les maillots, elles financent les médailles, l’arbitrage et la sonorisation, prouvant l’impact économique d’un tel rendez-vous.
Après le match, cap sur l’avenir
Une fois le score entériné, un moment de recueillement est prévu autour d’un buste symbolique de Bouéta Mbongo. Les capitaines déposeront une gerbe, tandis qu’un slameur récitera un texte inédit écrit pour l’occasion, mêlant langue lari et français, passé et futur.
Pour 2026, l’A.a.b.m ambitionne d’étendre l’initiative à d’autres arrondissements et d’organiser un tournoi inter-lycées. Selon Isidore Louengo, « plus nous partagerons l’histoire, plus nos jeunes se sentiront capables de bâtir l’avenir ». Un appel reçu avec enthousiasme par les proviseurs.
D’ici là, les réseaux sociaux relaieront les meilleurs buts, les pas de danse des supporters et les actions solidaires. Business locaux, influenceurs et médias partenaires ont convenu d’un hashtag commun pour suivre les retombées : l’objectif est de dépasser le million d’impressions.
Entre sport, mémoire et divertissement, la commémoration des 127 ans de la disparition de Bouéta Mbongo confirme qu’un événement populaire peut fédérer, instruire et inspirer en même temps. Le stade Tata Lounana deviendra ainsi, le temps d’un après-midi, la capitale du souvenir positif.
Mémoire vivante hors des terrains
Une exposition éphémère sera installée à l’entrée du stade pour retracer la chronologie des révoltes kongo-lari. Panneaux illustrés, archives photographiques numérisées et témoignages audio permettront aux visiteurs de parcourir, smartphone à la main, un siècle et demi d’histoire locale.
Les organisateurs prévoient également des ateliers graffiti encadrés par le collectif Street Art Mâ Mboka. Les participants pourront peindre des fresques inspirées de Bouéta Mbongo sur des toiles mobiles, qui circuleront ensuite dans les écoles. Une manière créative d’ancrer la mémoire dans la ville.
