Succès de Niamo aux Écrans Noirs 2025
La 19ᵉ édition du festival Écrans noirs s’est déroulée du 20 au 27 septembre à Yaoundé. Pendant huit jours, cinéastes, critiques et amoureux d’images animées ont vibré au rythme des projections et des débats, faisant de la capitale camerounaise le cœur battant du cinéma d’Afrique centrale.
Parmi les œuvres en lice, Niamo, porté par la réalisatrice congolaise Liesbeth Mabiala, a retenu l’attention dans la catégorie fiction long métrage Afrique centrale. Sa sélection, saluée dès l’annonce, illustre la vitalité créative qui traverse actuellement les écrans congolais.
Si le Rwanda est reparti avec le prix du meilleur film, le jury a accordé une mention spéciale au Congo et au Tchad, reconnaissant la force des récits proposés. Dans l’arène serrée de cette compétition à cinq pays, une mention équivaut déjà à une standing ovation.
L’adaptation du roman Le mort vivant
Niamo puise son intrigue dans Le mort vivant, roman d’Henri Djombo. En transposant l’œuvre littéraire à l’écran, Liesbeth Mabiala a misé sur un récit où la tradition se frotte aux questionnements contemporains, offrant une traversée sensible de l’imaginaire congolais.
Les spectateurs rencontrés à Yaoundé ont salué le dynamisme du film, soulignant la fluidité de sa mise en scène et « l’esthétique soignée » qui rehausse chaque plan. Pour beaucoup, la force visuelle de Niamo rend justice au souffle littéraire du roman.
Pour la réalisatrice, adapter une histoire déjà aimée du public constituait un défi exaltant. « Il fallait respecter la matière originale tout en lui donnant un rythme cinématographique », a-t-elle confié après la projection, le sourire encore chargé d’adrénaline.
Mention spéciale pour le Congo
La mention spéciale décrochée par le Congo rappelle combien chaque reconnaissance compte pour une industrie en pleine affirmation. À défaut d’un trophée, la distinction porte la voix des créateurs congolais vers de nouveaux écrans et agit comme un puissant accélérateur de confiance.
Dans les couloirs du Palais des congrès, Liesbeth Mabiala a reçu félicitations et poignées de main. Les échanges, certes informels, ouvrent déjà des perspectives de diffusion régionale, signe que la visibilité acquise à Yaoundé pourrait se traduire par des partenariats concrets.
Le verdict du jury, combiné aux applaudissements nourris de la salle, confirme que le public d’Afrique centrale reste avide de récits ancrés localement. Niamo, avec ses décors familiers et ses personnages complexes, répond à cette attente sans jamais céder au didactisme.
Rencontres entre cinéastes d’Afrique centrale
Écrans Noirs n’est pas qu’une compétition ; c’est aussi un carrefour d’idées. Les discussions improvisées entre Blanche Bana, Nadine Otsobogo, Aaron, Koloko et bien d’autres ont tissé un maillage de solidarités que beaucoup jugent indispensable à la croissance du secteur.
Autour d’un café ou à la sortie d’une séance, les artistes ont partagé leurs astuces de production, leurs itinéraires de financement et leurs rêves de coproduction régionale. Ces moments, insaisissables dans le calendrier officiel, façonnent pourtant la dynamique future du cinéma africain.
« Tout est bien qui finit bien », ont souri les participants en rangeant badges et affiches. La phrase, légère, résume l’atmosphère d’un festival où rivalité rime avec entraide, et où les caméras deviennent le prolongement d’un même désir collectif de raconter.
Un public conquis par l’esthétique du film
Après la projection de Niamo, les applaudissements ont duré de longues minutes, signe d’un public conquis. Certains spectateurs ont même réclamé une deuxième séance pour savourer à nouveau la photographie soignée et le rythme narratif qui tient le regard jusqu’au générique final.
La presse présente à Yaoundé n’a pas manqué de relever ce succès d’estime. Dans leurs comptes rendus, plusieurs journalistes mettent en avant « la précision visuelle » du long métrage et l’équilibre subtil entre émotion intime et portée universelle.
Cette réception enthousiaste confirme le potentiel d’exportation du cinéma congolais. Chaque critique positive devient un sésame vers d’autres festivals et plateformes de diffusion, ouvrant au film la perspective d’un parcours international que la réalisatrice espère déjà prolonger.
Un horizon prometteur pour le septième art congolais
En inscrivant Niamo dans le palmarès des Écrans Noirs, la 19ᵉ édition du festival confirme qu’une nouvelle génération de cinéastes congolais prend sa place. La reconnaissance obtenue à Yaoundé nourrit l’élan créatif et inspire d’autres talents à franchir le pas.
Liesbeth Mabiala rappelle toutefois que la route reste longue. Selon elle, la formation, l’accès au financement et la distribution régionale demeurent des priorités. Mais la mention spéciale, insiste-t-elle, prouve que « tout est possible quand on raconte nos histoires avec passion et exigence ».
Le rideau tombé, le film retourne en salle de montage pour peaufiner détails sonores et calibrage couleur, preuve que la création ne s’arrête jamais. Les regards se tournent déjà vers les prochaines étapes, mais la parenthèse de Yaoundé restera gravée comme un véritable tournant.
Au sortir du festival, les réseaux sociaux congolais ont relayé la nouvelle. Le buzz digital montre que la réussite d’un film passe aussi par l’enthousiasme en ligne.