Un symbole de proximité sanitaire
Ouvert en 2013 sur les hauteurs du septième arrondissement, l’hôpital de l’Amitié sino-congolaise s’est imposé comme l’un des piliers du système de soins à Brazzaville. Ses blocs ultramodernes, fruits d’un partenariat avec Pékin, accueillent chaque jour des dizaines de patients venus de toute la capitale.
Une route devenue impraticable
Pourtant, la route accidentée qui y mène a longtemps gâché cette performance sanitaire. Nids-de-poule, poussière et rigoles improvisées rendaient les trajets pénibles, voire dangereux pour les ambulances. Certains malades renonçaient, d’autres arrivaient tard, retardant des gestes médicaux pouvant faire la différence.
Lancement officiel des travaux
Le 4 septembre, pelleteuses et niveleuses ont enfin rompu le statu quo. Sous les regards du maire de Brazzaville Dieudonné Bantsimba et du chargé d’affaires chinois Qiu Jianming, le bitume s’est soulevé, ouvrant un chantier de trente jours dédié à 320 mètres d’asphalte neuf.
Détails techniques et calendrier
Le financement, octroyé en don par l’ambassade de Chine, couvre le renforcement de la chaussée, la réparation des parois latérales et le curage complet des caniveaux. Le contrat a été confié à la société CBC, tenue de livrer une voie sûre avant la saison des pluies.
Soulagement pour Mfilou et au-delà
Pour Bibiane Itoua, administrateur-maire de Mfilou, l’annonce représente « un soulagement pour 387 730 habitants et, au-delà, pour toute la ville ». Elle rappelle que la même artère dessert aussi le CEG de Mfilou et le lycée de la Réconciliation, deux pôles éducatifs très fréquentés.
Des matériaux pensés pour durer
Au-delà du symbole, les techniciens expliquent que la faible pente et les projections d’eau latérales avaient fragilisé le béton initial. Les nouveaux matériaux, plus résistants, devraient supporter le trafic accru d’ambulances, de bus scolaires et de taxis qui convergent le matin vers cet axe vital.
Vers un réseau routier résilient
Cette opération n’est pas isolée. Le maire annonce déjà d’autres chantiers, accompagnés cette fois par la Banque mondiale, pour assainir les quartiers sujets aux inondations. L’objectif est de créer un réseau cohérent de voiries, limitant les coupures de circulation dès qu’un orage balaie Brazzaville.
La dimension médicale au cœur du projet
L’équipe médicale chinoise, en mission permanente depuis dix ans, suit le projet avec intérêt. « L’accessibilité est une partie du traitement », note le docteur Liu Weiguo, chirurgien. Selon lui, une route correcte réduira les retards opératoires et allégera la tension sur les urgences pédiatriques.
Emplois et formations pour la jeunesse
Le chantier offre également des opportunités d’emploi temporaires aux jeunes du secteur. Trente manœuvres ont été recrutés pour le terrassement et apprendront, au contact des ingénieurs, des notions de topographie et de bétonnage susceptibles d’élargir leur horizon professionnel après la livraison des travaux.
Veille citoyenne sur les délais
Sur les réseaux sociaux, nombre d’étudiants saluent l’initiative, rappelant que la santé publique repose aussi sur les infrastructures. Quelques-uns demandent néanmoins que le calendrier soit respecté, conscients que le moindre retard repousserait la fin des déviations improvisées et l’exposé des riverains à la poussière.
Contrôle qualité renforcé
Les autorités municipales affirment, de leur côté, que des points de contrôle hebdomadaires seront organisés. Les techniciens devront présenter l’avancée réelle des couches d’enrobé, tandis que des laboratoires indépendants testeront la qualité des granulats, garantissant une durabilité minimale de dix ans pour ce tronçon stratégique.
Coopération sino-congolaise persistante
Sur le plan diplomatique, le projet illustre la continuité d’une relation sino-congolaise axée sur la santé. Depuis 1966, plus de 500 médecins chinois ont séjourné au Congo. Cette coopération, constamment citée dans les discours officiels, se traduit aujourd’hui par une route mais aussi par des formations cliniques.
Regards universitaires sur la mobilité
Le professeur Henri Boukaka, urbaniste à l’Université Marien-Ngouabi, voit dans cette réhabilitation « un jalon vers une mobilité plus inclusive ». Pour lui, relier hôpital, écoles et zones d’habitation crée un écosystème où l’accès aux services de base cesse d’être un privilège géographique.
Impacts sanitaires et environnementaux
À moyen terme, la mairie envisage de prolonger les trottoirs jusqu’au marché de Mfilou afin de sécuriser les piétons, nombreux à emprunter la voie pour vendre ou acheter. Les experts soulignent que la consolidation des caniveaux réduira aussi la stagnation d’eaux usées, vectrices de paludisme.
Apprentissage sur le terrain
De nombreux jeunes diplômés en génie civil observent le site pour comprendre comment se négocie un contrat de don, se planifie un devis et se gère un planning sous contraintes météorologiques. « Voir les choses sur le terrain complète la théorie de l’amphithéâtre », confie l’étudiant Prince Mayoukou.
Promesse d’un accès fluide
Le décompte des jours a commencé, entretenu par l’espoir de redonner à l’hôpital la fluidité qu’il mérite. Si le délai est respecté, les premiers véhicules rouleront sur un enrobé neuf dès octobre, scellant la promesse d’une coopération orientée vers des bénéfices concrets pour la population.
Extension vers le corridor national
Les urbanistes de la mairie réfléchissent déjà à une extension jusqu’à la route nationale 1. Connecter l’hôpital au corridor stratégique Pointe-Noire–Ouesso renforcerait la chaîne d’évacuation vers les structures spécialisées et dynamiserait les échanges économiques entre périphérie, centre-ville et autres départements.
Espoirs du quotidien
En attendant, les riverains comptent les jours, convaincus que l’asphalte frais ouvrira de nouvelles possibilités quotidiennes.