Brazzaville, carrefour d’une célébration mondiale
Le 28 juin 2025, l’esplanade du stade Président Alphonse Massamba-Débat a résonné des clameurs d’une centaine d’athlètes et de centaines de curieux venus honorer la Journée olympique. Cette date, qui commémore la renaissance des Jeux modernes, a conféré à la capitale congolaise une dimension universelle, plaçant la ville sur la même ligne symbolique que Tokyo, Paris ou Los Angeles. En invitant le public à courir, à danser et à contempler les démonstrations sportives, le Comité national olympique et sportif congolais (CNOSC) a rappelé que l’Olympisme n’est pas l’apanage des seules nations hôtes des Jeux : il irrigue chaque territoire qui accepte de l’accueillir dans l’esprit et dans la pratique.
Les idéaux olympiques, moteur d’une jeunesse engagée
Sous la houlette de son président Raymond Ibata, le CNOSC a martelé un message simple : la Journée olympique appartient à tous. « Que vous soyez athlètes confirmés, sportifs du dimanche ou passionnés, elle vous offre l’occasion de célébrer, de vous dépasser et de bâtir des ponts de fraternité », a-t-il souligné devant une assistance composite mêlant lycéens, étudiants et vétérans. À Brazzaville comme dans le reste du pays, ces mots prennent un relief particulier : près de 70 % de la population a moins de trente-cinq ans, et voit dans le sport un espace de reconnaissance sociale et de cohésion. Les courses organisées sur l’avenue qui longe le stade ont ainsi donné lieu à des scènes où l’on s’encourage mutuellement, illustrant la devise olympique « plus vite, plus haut, plus fort – ensemble ».
Kirsty Coventry, une présidence africaine à forte résonance
À Lausanne, la même journée a vu la nouvelle présidente du Comité international olympique, Kirsty Coventry, délivrer son premier message officiel. Première femme et première Africaine à présider l’institution, l’ex-nageuse zimbabwéenne a choisi d’insister sur la centralité des sportifs : « Les athlètes resteront toujours au cœur de notre action ; ils sont notre inspiration et nos ambassadeurs ». Toutefois, elle a immédiatement élargi la perspective en rappelant que la mission olympique « dépasse le terrain de jeu » pour toucher aux opportunités éducatives, à l’inclusion et à la paix. À Brazzaville, les observateurs soulignent que cette vision résonne particulièrement avec les efforts du Congo en faveur d’une jeunesse dynamique et responsable, soutenus par les autorités publiques qui multiplient les programmes d’équipement et de formation.
Un événement placé sous le signe de l’inclusion et de la santé
L’édition brazzavilloise a mis un accent notable sur l’accessibilité : des associations œuvrant pour le handisport ont pris part aux différentes animations, prouvant que la pratique sportive peut s’ajuster à toutes les morphologies et à toutes les histoires de vie. Les services de santé ont, de leur côté, installé des stands de sensibilisation aux bonnes pratiques nutritionnelles et à la prévention des blessures. Pour les jeunes Congolais, souvent confrontés à des défis quotidiens exigeants, cette articulation entre performance et bien-être constitue une passerelle concrète vers une citoyenneté active, où chacun devient acteur de sa propre vitalité.
Témoignages d’athlètes congolais : la flamme au quotidien
Au cœur de la foule, Nadège Mavoungou, spécialiste du 400 m, confie avoir retrouvé « l’énergie collective qui précède les grandes compétitions ». Après une saison marquée par des déplacements sur le continent africain, la sprinteuse estime que « ces rendez-vous populaires rappellent que le maillot national n’est pas qu’une responsabilité élitaire ; il représente la continuité d’un élan qui naît dans les quartiers ». Même son de cloche chez Yvon Malonga, judoka de 23 ans, qui voit dans la Journée olympique « un rappel que la rigueur de l’entraînement sert aussi à éduquer le caractère ». Des propos qui convergent avec la volonté, affichée par les encadreurs fédéraux, de faire du sport un laboratoire de leadership et de résilience pour les 20-35 ans.
Héritage et perspectives : du stade à la cité
Au-delà de la dimension festive, les responsables du CNOSC veulent inscrire la Journée olympique 2025 dans un continuum. Un programme intitulé « Flamme scolaire » prévoit, dès la rentrée prochaine, des interventions dans les lycées et universités pour promouvoir l’éthique sportive et l’entrepreneuriat lié au secteur. Dans le même temps, les chantiers de modernisation des infrastructures poursuivent leur cadence afin de préparer les échéances régionales de 2026. Si ces projets requièrent des ressources financières, ils bénéficient surtout d’un capital humain abondant et enthousiaste, atout majeur d’un pays dont la vitalité démographique ne se dément pas. Les observateurs s’accordent à dire que, lorsque la jeunesse s’approprie la cause olympique, c’est le tissu social tout entier qui gagne en cohésion.
Une flamme qui éclaire la citoyenneté congolaise
En clôturant la manifestation, Raymond Ibata a exprimé le vœu que « cette Journée olympique renouvelle la passion commune pour le sport et pour l’esprit olympique ». Dans un contexte international où l’on interroge sans cesse le rôle des grands évènements, le récit brazzavillois donne un éclairage alternatif : celui d’une nation mobilisée autour d’un idéal positif, au service de son développement humain. À l’heure de se disperser, les participants ont pu apercevoir la lueur tricolore du drapeau olympique se refléter sur les tribunes du stade, rappelant que la flamme ne s’éteint jamais vraiment ; elle se transmet d’un coureur à l’autre, d’une génération à la suivante, écrivant page après page la chronique d’un Congo confiant, résolument tourné vers l’excellence, le respect, l’amitié et la paix.