Kinkala se met en mouvement
Sous un soleil farouche de mi-septembre, la salle municipale de Kinkala a vibré au rythme du rouge et vert de la Force Montante Congolaise. Deux cent cinquante militants, téléphones brandis, ont immortalisé l’assemblée élective consacrée aux comités de la commune et des districts voisins.
La rencontre, placée sous le thème « L’unité dans la paix et la paix dans l’unité », visait d’abord à doter la FMC Pool d’une direction rajeunie. Mais, au-delà des postes, les intervenants ont surtout parlé de terrain, de mobilisation numérique et d’avenir collectif.
Un appel direct aux nouvelles générations
Premier secrétaire national, Osdet Vadim Mvoumba a enfilé sa casquette de coach. « L’avenir est un champ à labourer », a-t-il lancé, rappelant que la jeunesse n’est pas « condamnée à subir l’histoire ». Son message a fusé sur WhatsApp avant la fin de la réunion.
Pour le leader, l’engagement doit se faire dès les structures de base : cellules, quartiers, villages. Là, insiste-t-il, se construisent les futurs votes et la crédibilité militante. Certains jeunes confient avoir découvert les statuts de la FMC la veille, entre deux stories Instagram.
Structurer pour mieux communiquer
Les nouveaux organes désignés comptent un président chargé de l’orientation et de la coordination, ainsi qu’un responsable de l’organisation et des ressources humaines. Ces fonctions, précise la direction, permettront de suivre les adhésions, de planifier les formations et de répondre vite aux buzz médiatiques.
« Nous devons devenir une véritable force de communication pour désarmer l’opposition et combattre la désinformation chronique », a répété le secrétaire général local. Sur TikTok, plusieurs clips montrent déjà des militants expliquant, en lingala comme en français, les valeurs de paix prônées par le parti.
La stratégie numérique s’appuie aussi sur les podcasts. Chaque district prévoit d’enregistrer un épisode mensuel dans lequel un jeune cadre partage son parcours et répond aux questions des internautes. Objectif affiché : fidéliser les sympathisants et transformer les vues en cartes de membre physiques.
Des motions qui envoient un signal clair
En fin d’assemblée, trois motions ont été votées à l’unanimité et sous applaudissements nourris. La première proclame le soutien au Président Denis Sassou Nguesso, la seconde renouvelle la confiance au secrétaire général du PCT Pierre Moussa, la troisième félicite Osdet Vadim Mvoumba.
Pour Marie Jeanne Kouloumbou, présidente de la Fédération PCT Pool, ces textes montrent « la cohésion retrouvée d’une base longtemps dispersée ». Elle se réjouit que les unions catégorielles du Pool soient désormais complètes, l’Organisation des Femmes du Congo et la FMC marchant « dans un même élan ».
L’union sacrée évoquée se veut également territoriale. Après Kinkala, Djambala et Mindouli doivent organiser leurs assemblées électives d’ici fin octobre, selon le calendrier interne. Chaque étape permettra de tester la méthode, d’ajuster les outils numériques et de consolider la base électorale.
Quelle suite pour les jeunes du Pool ?
Interrogé à la sortie, Christian, 24 ans, dit espérer « un véritable plan de formation, pas seulement des discours ». Il souhaite que les responsables organisent des ateliers sur l’entrepreneuriat, la prise de parole en public ou la gestion de projets associatifs, indispensables selon lui pour convaincre durablement.
Les cadres promettent une feuille de route centrée sur trois axes : approfondir la connaissance des textes, multiplier les actions citoyennes et créer un réseau de mentors. Des rencontres avec des entrepreneurs de Pointe-Noire seraient déjà en discussion afin de lier militantisme et initiative économique locale.
Analystes et observateurs soulignent que le département du Pool, marqué par des années de tensions, voit dans cette dynamique jeune un moyen de tourner définitivement la page. Le fait d’insister sur la paix comme préalable à l’unité semble résonner dans une population avide de stabilité durable.
Sur le plan politique, l’investissement généralisé des moins de 30 ans pourrait offrir un réservoir de voix crucial lors des prochaines consultations. Les responsables locaux tablent sur une mise à jour régulière des fichiers afin de transformer chaque nouveau membre en électeur identifié avant le scrutin.
Pour d’autres spécialistes, l’enjeu dépasse le seul vote. Ils estiment que l’émergence d’une génération formée à la gouvernance participative peut dynamiser la vie associative, stimuler l’économie communautaire et renforcer la culture numérique. Autant de leviers susceptibles de réduire la fracture entre ville et campagne.
À Kinkala, la soirée s’est achevée en musique, sur un titre emblématique de Bantou Mentale repris en chœur. Rires, selfies et promesses d’inscription en ligne ont ponctué la sortie. Reste désormais à traduire l’enthousiasme en actes concrets, à commencer par de prochaines réunions de quartier.
Le comité nouvellement élu prévoit déjà une campagne porte-à-porte avant la fin d’année, combinant flyers, QR codes menant au site du parti et distribution de masques aux couleurs nationales. « Nous devons associer utilité et message », glisse un responsable logistique, convaincu que le geste concret renforce l’adhésion.