Agenda électoral 2025-2026 confirmé par l’exécutif
Par un arrêté daté du 7 août, le ministère de l’Intérieur a arrêté la période du 1ᵉʳ septembre au 30 octobre 2025 pour la révision du fichier électoral national, préalable indispensable à l’élection présidentielle programmée le 22 mars 2026. Conformément à la pratique républicaine, les forces de défense voteront cinq jours avant le scrutin général, afin de garantir leur disponibilité opérationnelle le jour J. Cette planification, saluée par la Commission nationale électorale indépendante, s’adosse à un corps électoral de 2,645 millions d’inscrits lors du précédent scrutin, marqué par un taux de participation de 67 %, un indice jugé « encourageant » par les observateurs sous-régionaux.
Candidatures déclarées et mécanique partisane
Dans le jeu d’alliances déjà perceptible, le Mouvement républicain a investi en janvier son leader Destin Gavet, tandis que le Conseil national des républicains a confirmé, le 19 juillet, la candidature de Frédéric Bintsamou, dit Pasteur Ntumi. Au sein du Parti congolais du travail, la base militante multiplie les appels en faveur d’une nouvelle candidature du président Denis Sassou Nguesso. Le congrès statutaire attendu en fin d’année devrait lever le voile sur cette investiture qu’une partie du paysage politique considère comme le scénario le plus vraisemblable.
Enjeux démographiques et mobilisation de la jeunesse
Selon les projections de l’Institut national des statistiques, plus de 60 % des électeurs inscrits en 2026 auront entre 18 et 35 ans. Cette poussée démographique installe la jeunesse au cœur de la compétition programmique : accès à l’emploi, économie verte et connectivité numérique reviennent comme leitmotivs dans les premiers manifestes rendus publics. « Le vote des primo-inscrits sera décisif », résume le politologue Brice Nkouka, qui appelle les partis à « adapter leur communication à la grammaire digitale ».
Logistique, transparence et innovations numériques
Le ministère de l’Intérieur a confirmé la reconduction du système d’enrôlement biométrique, couplé cette année à une application mobile d’autoverification des centres de vote. L’Organisation internationale de la Francophonie a proposé une assistance technique pour l’audit du registre, tandis que l’Union africaine envisage de déployer une mission d’évaluation pré-électorale. Les autorités soulignent que la loi organique encadrant les élections demeure inchangée, maintenant l’équilibre entre garanties de transparence et pragmatisme budgétaire.
Regards croisés de la société civile
Dans les cercles associatifs, les premières discussions tournent autour de la sensibilisation rurale. L’ONG Dynamique Observateurs Citoyens prévoit une caravane qui sillonnera les départements du Niari et de la Sangha dès février 2025 afin de réduire le taux d’abstention, sensiblement plus élevé dans les zones forestières. « Le calendrier publié suffisamment tôt nous laisse le temps d’éduquer les électeurs », se félicite sa présidente, Hortense Mvoula, tout en rappelant que « le mot d’ordre reste la paix avant, pendant et après les urnes ».
Vers un scrutin sous haute attention régionale
La Conférence internationale sur la région des Grands Lacs observe avec intérêt l’évolution du processus, considérant que la stabilité congolaise demeure un pivot sécuritaire pour tout le bassin du Congo. Brazzaville compte d’ailleurs mettre en avant son expérience organisationnelle acquise en 2021, afin de rassurer partenaires et investisseurs. À dix-huit mois du vote, l’horloge institutionnelle tourne ; les prétendants affûtent leurs stratégies tandis que le pays, confiant mais vigilant, s’engage dans une séquence électorale où chaque voix comptera.
