Un second souffle pour l’AAET
Au cœur d’une salle comble dans un quartier animé de Brazzaville, les acclamations ont précédé le verdict. À l’issue d’une assemblée élective sans candidature concurrente, le colonel-major Rémy Ayayos Ikounga a été reconduit par un vote unanime à la présidence de l’Association des Anciens Enfants de Troupe. Le geste, plus que cérémoniel, marque la continuité d’un leadership qui s’est imposé comme un socle de stabilité au sein de cette organisation plus que cinquantenaire. Pour les jeunes adultes présents, le scrutin a offert une scène d’apprentissage démocratique où la loyauté n’écarte pas l’esprit critique, mais l’encadre.
La solidarité comme boussole stratégique
Dans son adresse, le président réélu a placé au centre du discours la valeur cardinale de la solidarité. « Sans entraide, aucune de nos performances ne saurait être durable ni honorable », a-t-il rappelé sous le regard attentif de plusieurs promotions issues de l’École militaire préparatoire général Leclerc. Cette déclaration résonne avec les priorités nationales qui font de la cohésion sociale un pilier du développement. L’AAET, enracinée dans l’éthique militaire, entend ainsi demeurer un laboratoire de fraternité au service du tissu civique congolais.
Jeunes promotions, un regard tourné vers l’avenir
Le bureau exécutif a exhorté les promotions récentes à s’acquitter pleinement de leurs obligations statutaires, gage de crédibilité collective. Dans un pays où près de 60 % de la population a moins de 25 ans, la transmission intergénérationnelle devient un enjeu crucial. Plusieurs jeunes membres, interrogés en marge du vote, se disent déterminés à renforcer les actions sociales de l’association dans les quartiers périphériques, témoignant d’une volonté de s’inscrire dans la dynamique nationale de renforcement du vivre-ensemble.
Gestion rigoureuse et transparence financière saluées
Les rapports moral et financier, validés à l’unanimité, dressent le portrait d’une gouvernance fondée sur la rigueur et la méthode. Le trésorier adjoint a reconnu une hausse de 15 % des cotisations sur le dernier exercice, un indicateur interprété comme la preuve que la confiance se capitalise dans la transparence. Plusieurs observateurs notent que cette approche converge avec les réformes nationales encourageant la responsabilité des organisations de la société civile.
Enjeux mémoriels : cap sur le 80e anniversaire de l’EMPGL
La mandature fraîchement entamée s’adosse à une échéance symbolique : la célébration en 2024 du 80ᵉ anniversaire de la fondation de l’École militaire préparatoire général Leclerc. La commission culture et mémoire prévoit une série d’activités, dont un colloque historique et une exposition itinérante à Brazzaville et Pointe-Noire. « Il ne s’agit pas seulement de commémorer, mais d’inspirer la jeunesse à travers un récit partagé », souligne un conseiller historique de l’association. L’événement, placé sous le sceau du panafricanisme, entend magnifier la contribution des anciens enfants de troupe à la défense et à la construction de la nation.
Perspectives : entre panafricanisme et service civique
Au-delà du calendrier mémoriel, l’AAET caresse l’ambition de tisser un réseau sous-régional regroupant les associations sœurs du Gabon, du Cameroun et de la République centrafricaine. Les échanges d’expériences envisagés devraient porter sur le volontariat, la formation aux premiers secours et le mentorat professionnel. Cette feuille de route s’inscrit dans la quête d’un civisme renouvelé, compatible avec les attentes formulées par les pouvoirs publics en matière de participation citoyenne. Pour Rémy Ayayos Ikounga, la cohérence entre identité militaire et ouverture sociétale reste la clé d’un engagement toujours plus inclusif.
Un mandat sous le sceau de la continuité responsable
En reconduisant sans opposition le bureau sortant, l’assemblée a envoyé un signal de confiance, mais aussi de vigilance. La solidarité invoquée par le président réélu appelle désormais à se traduire en initiatives concrètes, visibles par la jeunesse d’un pays où les défis socio-économiques exigent des réponses concertées. Le navire AAET, pour reprendre la métaphore employée par Rémy Ayayos Ikounga, semble disposé à voguer vers un port où la mémoire militaire, la citoyenneté active et la cohésion nationale se conjuguent au présent.
