Une reprise calée sur le 1er octobre
Pour des milliers de jeunes Congolais, le 1er octobre sonnera comme un nouveau départ: la reprise officielle des cours pour l’année scolaire 2025-2026. Les établissements d’enseignement technique et professionnel ouvriront leurs portes dès 7 h, conformément aux directives gouvernementales.
Annoncée lors d’un déjeuner de presse à Brazzaville, la nouvelle a été confirmée par Ghislain Thierry Maguessa Ebomé, ministre de l’Enseignement technique et professionnel. L’autorité a insisté sur la nécessité pour les familles de libérer, sans tarder, les cartables et les uniformes.
Le ministre sur le terrain dès l’aube
Le membre du gouvernement promet de visiter plusieurs lycées techniques mercredi. Objectif déclaré: vérifier la présence du personnel administratif, des enseignants et des élèves, mais aussi écouter les attentes des chefs d’établissement pour ajuster, si besoin, l’accompagnement logistique.
«Nous voulons que la cloche sonne à l’unisson sur toute l’étendue du territoire», a-t-il affirmé, estimant que la rentrée 2024 avait montré l’importance de la synchronisation pour réduire l’absentéisme. Les inspections inopinées devraient continuer tout au long du premier trimestre.
Réformes pour un diplôme plus crédible
Parmi les annonces phares figure la candidature unique au baccalauréat technique. Désormais, chaque élève se voit attribuer un numéro national qui suit son parcours. Selon le ministre, cette mesure garantit «des résultats fiables et transparents», tout en simplifiant l’organisation des centres d’examen.
L’autre évolution attendue concerne l’instauration systématique de stages pour les classes d’examen. Plusieurs cohortes ont déjà pu découvrir ateliers, fermes pilotes et start-ups industrielles. Les prochains cycles devraient étendre l’expérience à tous les départements, renforçant le pont entre théorie et pratique.
Renfort massif d’enseignants
Pour combler le déficit chronique, plus de 1 800 enseignants ont été recrutés entre 2021 et 2025. À ces effectifs s’ajoutent 280 volontaires intégrés progressivement. Le ministère table sur une meilleure répartition provinciale afin d’éviter des classes surchargées dans les zones périphériques.
Un programme de formation continue est également prévu. Des modules en maintenance électronique, froid industriel et gestion numérique seront proposés en ligne et en présentiel. «La réforme ne suffit pas, il faut un recyclage permanent», rappelle un inspecteur pédagogique rencontré à Talangaï.
Nouveaux métiers, nouvelles ambitions
Le sous-secteur s’ouvre à des filières émergentes: cybersécurité, drones agricoles, énergie solaire, design 3D. L’objectif est clair: doter la jeunesse congolaise d’outils compétitifs dans un marché globalisé. Des partenariats avec des incubateurs régionaux sont à l’étude pour encourager l’entrepreneuriat.
Selon un responsable du Centre de ressources en innovation, «les nouvelles spécialisations attirent déjà davantage de jeunes femmes, ce qui confirme le potentiel inclusif de la réforme». Le ministère envisage de doubler les équipements numériques dès la prochaine loi de finances.
Accès élargi sans concours
Fait inédit, le concours d’entrée aux établissements techniques a été suspendu pour la session 2025. Cette mesure, justifiée par des quotas contraignants, entend offrir une chance égale à tous les collégiens tout en simplifiant la gestion administrative des inscriptions.
Les directions régionales travailleront avec les collectivités pour redistribuer équitablement les nouvelles recrues entre lycées urbains et ruraux. Une plateforme numérique permettra de suivre en temps réel les flux d’admission, garantissant transparence et réactivité aux demandes des familles.
Équilibre genre et modernisation des structures
Pour respecter la parité, les anciens collèges techniques féminins sont transformés en lycées mixtes. Le ministère estime que la mixité propulsera une dynamique d’émulation et d’échanges d’expériences entre apprenantes et apprenants, tout en optimisant l’usage des laboratoires existants.
Plus largement, plusieurs établissements bénéficient d’un lifting: salles connectées, ateliers rénovés, panneaux photovoltaïques pour réduire les coûts énergétiques. Le gouvernement s’appuie sur des financements conjoints avec des partenaires bilatéraux afin de garantir la durabilité des infrastructures modernisées.
Parents et élèves entre excitation et vigilance
À quelques heures du retour en classe, les librairies de Moungali ne désemplissent pas. David, parent d’un élève en électromécanique, confie avoir «dû anticiper l’achat des manuels face à la forte demande». Il apprécie toutefois «la clarté des informations données cette année».
Dans les couloirs du lycée technique de Pointe-Noire, Sonia, future bachelière, espère que les nouvelles filières la mèneront vers un emploi dans la robotique. «Nous voulons prouver que les filles excellent aussi dans la tech», glisse-t-elle, sourire aux lèvres.
Calendrier, uniformes et sécurité sanitaire
Le calendrier officiel maintient deux pauses: congés de Noël du 20 décembre au 5 janvier, puis vacances de Pâques. Les examens blancs auront lieu fin mars afin d’offrir un repère clair aux familles et d’ajuster le soutien scolaire avant les épreuves finales.
Concernant les uniformes, une circulaire recommande de privilégier des tissus locaux pour soutenir l’économie textile nationale. Les couturiers de Ouenzé enregistrent déjà une hausse des commandes. «La rentrée génère près de 40 % de notre chiffre annuel», note un artisan enthousiaste.
Sur le plan sanitaire, le protocole anti-Covid reste allégé mais présent: lavage régulier des mains et désinfection hebdomadaire des ateliers. Les autorités rappellent que la vigilance se prolonge contre le paludisme, en incitant au traitement préventif et à l’usage de moustiquaires imprégnées.
Cap sur une année prometteuse
Entre calendrier maîtrisé et dispositifs d’accompagnement renforcés, la rentrée se veut fluide. Reste à chaque élève d’embrasser ces opportunités pour transformer les ateliers scolaires en tremplins vers l’industrie congolaise de demain.