Rumba Bolingo Live à Brazzaville
Le 15 novembre prochain, la salle Savorgnan de Brazza s’illuminera avec « Rumba Bolingo Live », show porté par le maestro Djoson Philosophe et son orchestre Super Nkolo Mboka. L’événement promet de réunir aficionados, curieux et influenceurs pour une nuit dédiée à la rumba congolaise.
Cette représentation couronne la deuxième résidence internationale Bolingo ya Rumba, plateforme de formation lancée en 2022 pour favoriser l’échange culturel entre Brazzaville et la scène européenne. De l’apprentissage des percussions au travail de la guitare mi-solo, les stagiaires y vivent un coaching aussi intensif que festif.
Deuxième session, mêmes vibrations
La première session, tenue en mai, avait réuni dix musiciens français enthousiasmés par les rythmes bantous. Clips tournés dans les rues de Poto-Poto, EP autoproduits et jam sessions improvisées sur l’avenue Matsoua ont prolongé l’aventure au-delà de la formation officielle, selon le responsable Pegguy Maho.
Forts de ces retombées, les organisateurs accueillent une nouvelle équipe venue de Lille, Bordeaux et Marseille. « Nous ressentons ici l’âme de la rumba, son lien avec la vie quotidienne », confie Léa, saxophoniste. L’objectif reste identique : apprendre, créer, puis partager la scène avec les artistes locaux.
Un pont musical France-Congo
Au cœur du projet, Djoson Philosophe orchestre une méthodologie mêlant oralité, histoire et pratique instrumentale. Chaque matin, il raconte les origines de la rumba, des comptoirs fluviaux de 1940 aux studios high-tech d’aujourd’hui, avant de passer aux exercices de clave, basse et chœurs polyphoniques.
L’après-midi, le Super Nkolo Mboka se joint aux apprenants pour des ateliers d’arrangements. « Nous insistons sur la notion de dialogue, le call and response hérité du traditionnel koni », explique le guitariste Solo Sita. Les stagiaires explorent ainsi la subtilité des contre-chants et la dynamique scénique congolaise.
Immersion totale des stagiaires
En dehors du studio, les participants découvrent Brazzaville bras dessus bras dessous avec des guides locaux. Marchés colorés du Plateau des 15 Ans, street-art du mur Ndouani et séances de ndombolo au coucher du soleil nourrissent leur créativité autant que les répétitions intensives.
Logés dans une maison d’hôtes de Bacongo, les musiciens partagent repas et débats sur la diversité culturelle. « Ici, j’apprends que la rumba est aussi une philosophie de vie, un art de l’accueil », sourit Hugo, batteur. Cette convivialité s’annonce palpable le soir du concert public.
La rumba, fierté du patrimoine
Reconnaître la rumba congolaise comme patrimoine immatériel de l’Unesco a suscité un regain d’intérêt mondial. Les organisateurs entendent capitaliser sur cette aura pour positionner Brazzaville en hub culturel de l’Afrique centrale, à l’égal de Dakar pour le mbalax ou Kingston pour le reggae.
« La rumba raconte notre histoire coloniale et notre résilience », rappelle le sociologue José Cyrille. Selon lui, la formation Bolingo ya Rumba illustre une stratégie douce de diplomatie culturelle, soutenue par plusieurs institutions locales, séduites par l’idée d’exporter un symbole identitaire profondément positif.
Apprentissage et innovation musicale
Au programme pédagogique, un quiz interactif sur smartphone teste chaque soir les connaissances en histoire de la rumba, accords et danse. Les scores s’affichent sur écran, créant une saine compétition. Cette ludification vise à ancrer durablement les repères musicaux chez les apprentis et leur communauté en ligne.
Parallèlement, un module de MAO initie les stagiaires au sampling de likembe et aux boucles de congas, ouvrant la voie à des fusions afro-house ou drill. « Innover sans trahir l’essence », insiste Djoson, persuadé que l’avenir de la rumba passe par ces expérimentations bien dosées.
Une soirée pleine de promesses
Le 15 novembre, la scène accueillera d’abord un set acoustique où Français et Congolais revisiteront Franco, Tabu Ley et M’Pongo Love. Suivra un medley original composé pendant la résidence, mélange de rumba traditionnelle, riffs funk et spoken word en lingala, français et occitan.
Des danseurs du collectif Ndima Break Crew ajouteront une touche urbaine, tandis qu’un mapping vidéo projettera des archives de la Société des disques congolais. L’organisation annonce également un moment participatif : le public pourra voter en direct, via QR code, pour la prochaine collaboration franco-congolaise.
Un impact au-delà de la musique
Selon la mairie centrale, l’afflux attendu de visiteurs pourrait bénéficier aux hôtels, taxis et échoppes alentours. Les opérateurs touristiques proposent déjà des packs week-end incluant visite du Marché Total et croisière sur le fleuve. La culture devient ainsi vecteur de dynamisme économique pour la capitale.
Pour assister à « Rumba Bolingo Live », rendez-vous à 19h, billets disponibles sur place ou via l’application Pass Go. L’équipe encourage le public à porter des tenues inspirées rumba pour espérer gagner des goodies. Hashtag officiel : #BolingoLive, prêt à inonder TikTok et Instagram.
Perspectives après le show
Djoson Philosophe prévoit déjà une tournée pédagogique en 2024, reliant Pointe-Noire, Kinshasa et Paris. L’idée est d’installer la formule stage-concert comme modèle d’exportation culturelle. Des pourparlers sont avancés avec l’Institut français et des labels indépendants pour capter cette énergie créative et la diffuser mondialement.
