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    Musique

    Rumba congolaise : ces divas enfin sorties de l’ombre électrisent les playlists

    BrazzabuzzBy Brazzabuzz10 juillet 20255 Mins à lire
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    Le réveil d’une mémoire musicale féminine

    Dans l’imaginaire collectif, la rumba congolaise est souvent associée aux figures masculines qui ont dominé les scènes de Brazzaville et de Kinshasa durant la seconde moitié du XXe siècle. Pourtant, derrière chaque refrain entêtant se cache un chœur de femmes dont la créativité a nourri un genre désormais inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco depuis décembre 2021. Le documentaire récemment diffusé sur Canal+ Docs et signé par la cinéaste franco-algérienne Yamina Benguigui procède à un salutaire travail de réhabilitation. Portée par une enquête de deux années, l’œuvre offre une galerie de portraits de chanteuses, parolières et danseuses dont le talent a servi de tremplin à l’expansion internationale de la rumba.

    Des racines afro-cubaines aux rives du Congo

    Née de la rencontre des rythmes bantous et des cadences afro-cubaines acheminées par les échanges transatlantiques, la rumba congolaise s’est progressivement imposée dans les salons coloniaux, les dancings populaires puis sur les ondes de Radio Congo et Radio Brazzaville. Dès les années 1940, des orchestres comme OK Jazz ou African Jazz piochent dans les sonorités du son cubano pour élaborer une esthétique hybride, à la fois latine, urbaine et éminemment congolaise. Sur cette terreau foisonnant, des voix féminines s’élèvent, souvent reléguées au rang de choristes mais déjà indispensables pour sculpter les harmonies et populariser la « danse du nombril », appellation première de la rumba.

    La trajectoire de Lucie Eyenga, première chanteuse officiellement intégrée à un groupe en 1954, résume à elle seule l’audace de ces pionnières. Sa tessiture claire, ses improvisations en lingala et son sens inné de la scène imposent un nouveau standard, si bien que, selon l’historienne Scholastique Dianzinga, « on ne peut pas parler d’émancipation des femmes congolaises sans évoquer la rumba ».

    Voix féminines : architectes méconnues de la mélodie

    La plupart des archives visuelles ayant été endommagées par les conflits successifs, la mémoire des chanteuses demeure fragile. Le film s’attache donc à collecter témoignages et enregistrements inédits, rappelant que les arrangements polyphoniques de la légendaire Abeti Masikini ou les phrasés sensuels de M’bilia Bel ont façonné la signature sonore du genre. Loin d’être de simples interprètes, ces artistes ont introduit des perspectives narratives inédites : la célébration de l’amour égalitaire, la dénonciation voilée des violences domestiques ou l’éloge de la convivialité intergénérationnelle. Leur contribution dépasse ainsi le domaine esthétique pour irriguer la sphère sociale.

    Yamina Benguigui souligne d’ailleurs que la sororité fut un moteur décisif : chaque arrivée sur scène d’une nouvelle chanteuse stimulait un réseau souterrain de soutien, permettant l’accès aux studios, aux cachets équitables et, plus tard, aux droits d’auteur. Cette dynamique solidaire répondait à une réalité juridique encore lacunaire, d’où la persistance des litiges autour de la rémunération de M’bilia Bel pour des tubes diffusés aux quatre coins du continent.

    La rumba comme outil d’émancipation sociale

    Dans les années soixante, période charnière des indépendances, la rumba fait office de langage politique chiffré. Sous l’éclairage tamisé des maquis de Poto-Poto ou de Bacongo, femmes et hommes se retrouvent après le couvre-feu pour danser, défier pacifiquement l’ordre colonial et rêver d’un avenir souverain. La danse du nombril, centrée sur la fusion des corps, devient alors un acte symbolique de résistance, une « poétique du rapprochement » selon la sociologue Julienne Ziaké interrogée dans le film.

    Au-delà de cet héritage historique, la rumba continue aujourd’hui d’accompagner des programmes socio-culturels en faveur des survivantes de violences sexuelles. Dans plusieurs foyers d’accueil de Pointe-Noire, des ateliers de danse thérapeutique permettent aux participantes de réapprivoiser leur corps et de restaurer l’estime de soi. Le ministère des Arts et de la Culture soutient ces initiatives en mettant gracieusement à disposition des espaces municipaux, signe d’une reconnaissance institutionnelle du potentiel réparateur de la musique.

    Les défis contemporains des divas héritières

    Si les préoccupations diffèrent, les chanteuses de la génération numérique héritent de problématiques structurelles comparables : accès à la production, visibilité internationale, protection de la propriété intellectuelle. L’émergence de plateformes de streaming a indéniablement ouvert de nouveaux marchés, mais elle a aussi remodelé la chaîne de valeur, exigeant des compétences entrepreneuriales accrues. Certaines artistes, à l’image de la Kinshasaise Céline Banza, proposent des formations en ligne sur la gestion de carrière, prolongeant ainsi la démarche de leurs aînées.

    Le gouvernement, conscient de l’enjeu, a lancé le programme « Congo Création » qui facilite l’obtention de micro-crédits pour les petites maisons de production afin de stimuler la création au féminin. « La rumba est notre passeport culturel » confie un conseiller du ministère, « la soutenir, c’est investir dans la confiance de notre jeunesse ». Cette synergie publique-privé représente un pas de plus vers la consolidation d’un écosystème musical durable.

    Un patrimoine vivant à transmettre

    À l’issue de quatre-vingt-dix minutes d’images d’archives et d’entretiens croisés, le documentaire de Yamina Benguigui propose une lecture nuancée : la rumba congolaise ne se résume ni à un folklore figé ni à une nostalgie exotique. Elle demeure une matrice d’innovation, un réservoir d’identité et un vecteur d’ascension sociale pour des milliers de jeunes Congolaises et Congolais. En braquant enfin les projecteurs sur les héroïnes de cette odyssée sonore, le film invite à regarder l’avenir avec gratitude et ambition ; il rappelle que l’égalité de traitement dans l’industrie culturelle n’est pas une faveur mais un continuum historique à préserver.

    Pour la génération 20-35 ans, familière des fusions afro-pop ou du ndombolo, redécouvrir Lucie Eyenga, Abeti Masikini ou M’bilia Bel revient à renouer avec une source d’empowerment authentique. À l’heure où les créateurs numériques scrutent les tendances sur TikTok, la rumba congolaise, portée par ses divas ressuscitées, prouve qu’un classique bien entretenu peut encore faire vibrer les playlists mondiales. Comme le résume la réalisatrice : « Rendre hommage, c’est aussi ouvrir la voie aux innovations de demain ». Et sur les deux rives du fleuve, le message est déjà repris en chœur.

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