Un cinquantenaire sous le signe de l’espérance
À Brazzaville, l’église Saint-Pierre Claver de Bacongo s’apprête à vibrer. Le 27 septembre 2025, la Confrérie Sainte Rita de Cascia fêtera ses cinquante ans d’existence sous le thème fédérateur « Pèlerins de l’espérance », un slogan déjà relayé sur les réseaux internes du mouvement.
Dans les salles paroissiales, les réunions s’enchaînent autour de l’abbé Servais Moumocko Loupeth, aumônier diocésain, qui affine chaque détail avec le Comité préparatoire. Objectif assumé : une célébration fluide, participative et capable de rassembler les fidèles comme les curieux de Bacongo à Makélékélé.
Un agenda festif déjà bouclé
Premier rendez-vous, le 13 septembre 2025, sur la place Mariale de la cathédrale Sacré-Cœur. Un concert géant de chants sacrés réunira confréries paroissiales et chorales invitées, promettant des harmonies gospel, des tambours traditionnels et de l’afro-beat liturgique qui devrait enflammer Instagram.
Le clou des festivités surviendra quatorze jours plus tard. À Saint-Pierre Claver, une messe d’action de grâce rassemblera procession, encens et témoignages avant de laisser place à un moment convivial autour de marchés solidaires, exposition d’art sacré et stands de fooding inspirés des quartiers de Poto-Poto.
Engagements et mariages Cana
Cette messe offrira aussi la scène à une nouvelle vague d’engagements. Des fidèles, jeunes pour beaucoup, rejoindront officiellement les confréries paroissiales, affichant médaille et foulard écarlate, symbole de leur dévotion à Sainte Rita, sainte des causes difficiles et des lendemains inespérés.
Quelques couples vivront par ailleurs le mariage Cana, rituel prisé qui bénit une union déjà civile avant de l’ancrer sacramentellement. L’instant promet d’attirer familles nombreuses, hashtags romantiques et stories en live, donnant à la cérémonie un goût tendre de love story made in Brazzaville.
Deux défis structurants pour la Confrérie
Derrière les chants et les rubans, deux chantiers mobilisent toute l’énergie de l’équipe dirigée par Pascal Biozi Kiminou. Premier défi : enrôler officiellement les dévots et dévotes disséminés dans l’archidiocèse, opération lancée en décembre 2024 et déjà relayée sur WhatsApp via des fiches d’inscription numériques.
La base de données attendue permettra de mieux répartir les tâches, mutualiser les cotisations et fluidifier la communication interne. Selon le comité, plusieurs centaines de fidèles se sont déjà signalés, preuve que la fibre communautaire reste vivace dans les quartiers du centre et de la périphérie.
Djoumouna, futur cœur spirituel de Sainte Rita
L’autre défi prend la forme d’un sanctuaire flambant neuf dédié à Sainte Rita. Le site choisi, Djoumouna, se niche sur la route Nganga Lingolo-Linzolo, en pays Téké, zone du chef de canton Samba Alphonse. Là, le calme des eucalyptus embrasse les allées rouges de latérite.
La première pierre sera posée le 25 septembre 2025, soit deux jours avant la messe jubilaire. Le plan prévoit chapelle, espace d’accueil, centre de retraites et jardin de recueillement. À terme, l’endroit pourrait devenir une étape incontournable pour les pèlerins de tout le Congo-Brazzaville.
Une quête nationale de fonds est en cours pour financer le chantier. Les paroisses collectent enveloppes et mobile money, tandis que la diaspora promet un crowdfunding sur Tipeee. Le budget de lancement s’élève à plusieurs dizaines de millions de francs CFA, selon les organisateurs.
Des racines plantées en 1975
Cette effervescence s’inscrit dans une histoire commencée le 10 mai 1975. Ce jour-là, à Notre-Dame du Rosaire de Bacongo, l’abbé Barthélemy Batantu lançait la confrérie avec l’appui paternel du cardinal Émile Biayenda. Cinquante ans plus tard, le semis originel a essaimé dans chaque diocèse.
De Pointe-Noire à Owando, des groupes de prières portent désormais la banniere rouge et noire de la sainte italienne. Pour de nombreux jeunes, rejoindre la Confrérie constitue un moyen d’allier spiritualité, solidarité et production de micro-projets sociaux, à l’image des collectes de fournitures scolaires annuelles.
Le cardinal Biayenda, figure emblématique de l’Église congolaise, voyait dans la confrérie un ferment d’unité. Ses héritiers spirituels rappellent que l’arbre du 10 mai 1975 portait déjà les valeurs de paix, d’entraide et d’engagement citoyen chères à l’archidiocèse de Brazzaville.
Pascal Biozi Kiminou, chef d’orchestre
À la tête du comité, Pascal Biozi Kiminou orchestre la logistique comme un chef de startup. Entre devis, répétitions et newsletters, il multiplie les réunions hybrides, présentiel et Zoom, pour tenir les délais et conserver cet esprit de service joyeux vanté lors des briefings.
Les réseaux sociaux constituent son meilleur allié. Affiches, clips teaser, filtres Snapchat aux couleurs de Sainte Rita circulent déjà, générant un taux d’engagement qui ferait pâlir bien des influenceurs culturels. Les hashtags officiels #50AnsSainteRita et #PelerinsEspoir tutoient chaque week-end le top des tendances locales.
Après la fête, poursuivre l’élan
Une fois la dernière note de musique éteinte, la Confrérie entend capitaliser sur l’élan anniversaire. Des sessions de formation, un podcast mensuel et un programme d’appui aux orphelinats figurent déjà sur la feuille de route 2026, preuve qu’un jubilé peut devenir levier durable de développement communautaire.
D’ici là, Bacongo se prépare à accueillir des milliers de fidèles, de curieux et de touristes spirituels. Les jeunes des quartiers voisins répètent chants et chorégraphies, tandis que les commerçants s’organisent pour l’affluence. Le 27 septembre, l’espérance aura décidément rendez-vous au bord du fleuve Congo.
