21 627 interventions : un palier historique
Les sirènes n’ont pas chômé depuis janvier. Selon le rapport présenté le 9 octobre, les équipes de sécurité civile ont déjà porté assistance à 21 627 personnes, tous profils confondus, des candidats aux examens d’État jusqu’aux forces de l’ordre.
Le général Albert Ngoto, commandant de la sécurité civile, salue « une dynamique positive qui confirme la confiance des citoyens et l’efficacité des dispositifs déployés ». Le chiffre dépasse déjà les totaux de certaines années complètes, signe d’une réactivité accrue.
Brazzaville, épicentre des opérations
La capitale concentre, à elle seule, 7 905 interventions, soit plus du tiers des appels traités. Couloirs d’écoles bondés, artères embouteillées et densité démographique élevée expliquent cette pression accrue sur les équipes d’urgence.
La Sangha, deuxième sur le podium avec 1 934 cas, précède Pointe-Noire/Kouilou (1 863) et la Likouala (1 707). Partout, la rapidité d’arrivée des secours est jugée « nettement améliorée » par plusieurs enseignants interrogés après les examens de juin.
Les maux qui appellent les secours
Dans les centres d’examen, les céphalées raflent la première place avec 6 422 signalements. Viennent ensuite le paludisme (2 307 cas), le syndrome grippal (2 126) et les douleurs menstruelles (1 354), symptômes souvent renforcés par le stress et la chaleur.
Les agents sanitaires gardent en mémoire des séries de malaises simultanés, survenus lors de fortes montées de température. « La prévention vaut mieux que la perfusion », rappelle un infirmier-chef, plaidant pour plus de points d’eau et de campagnes de sensibilisation.
Une progression annuelle à deux chiffres
Comparé à 2024, le nombre d’interventions bondit de 2 650 cas, soit 12,25 %. Pour le colonel-major Serge Pépin Itoua Poto, commandant en second, cette hausse « illustre notre capacité grandissante à capter les demandes d’aide, pas une augmentation de la détresse ».
Le responsable évoque une meilleure cartographie des risques, des briefings réguliers avec les directions académiques et l’utilisation systématique de canaux numériques pour alerter plus vite les équipes mobiles.
Un maillage territorial élargi
Le réseau de couverture s’est étendu à 56 localités en 2025 contre 45 en 2024. Ces nouveaux points d’appui, souvent adossés à des antennes préfectorales, réduisent considérablement les temps d’accès aux centres reculés.
« Nous n’abandonnons aucun candidat, même dans les localités riveraines du fleuve ou des pistes forestières », insiste le colonel-major. L’objectif reste d’offrir à chaque élève la même chance de composer dans la sérénité.
Des évacuations sanitaires ciblées
Sur l’ensemble des opérations, 49 évacuations vers des structures hospitalières ont été jugées indispensables. Ces transferts, planifiés avec les urgences de référence, témoignent de la coordination étroite entre sécurité civile et personnels médicaux.
« Chaque minute compte pour un traumatisme grave », explique un urgentiste de l’hôpital central de Brazzaville. L’emploi partagé de radios VHF et de messageries cryptées permet d’anticiper la prise en charge dès le départ de l’ambulance.
Une logistique taillée pour l’urgence
Selon le rapport, couvrir un examen d’État mobilise en moyenne 425 agents et 37 véhicules, incluant ambulances, motos et 4×4 de liaison, pour 148 déploiements distincts.
Au total, 1 700 professionnels – pompiers, médecins, statisticiens – se relaient. Les équipes s’appuient sur un important stock de brancards pliants, d’oxygène portable et de kits antihémorragiques, gérés via un logiciel de suivi en temps réel.
Le coût du carburant passé au crible
Près de 15 000 litres de gasoil et 5 000 d’essence ont été consommés sur la période. Des chiffres qui rappellent l’étendue du territoire à couvrir et les contraintes d’accessibilité de certains axes ruraux.
Les ministères en charge des enseignements général et technique ont soutenu l’effort financier. Le colonel-major souligne « l’engagement déterminant » de ces départements pour maintenir la mobilité des convois, malgré la fluctuation des prix des hydrocarbures.
Reconnaissance officielle et perspectives
La hiérarchie salue la « détermination personnelle » des agents, mentionnée dans le rapport final. Pour le général Ngoto, l’enjeu est désormais d’« industrialiser » les bonnes pratiques tout en consolidant les liens avec les collectivités locales.
Un comité d’évaluation va, dès novembre, exploiter les données recueillies afin de proposer de nouveaux indicateurs de performance, notamment sur les délais d’intervention et la satisfaction des bénéficiaires.
La voix des candidats rassurés
Junior, 18 ans, candidat au baccalauréat à Makélékélé, confie avoir vu « une camarade prise de vertiges secourue en moins de cinq minutes ». Pour lui, cette présence « détend l’atmosphère et permet de se concentrer sur la copie ».
Même son de cloche à Ouesso, où Mireille, 20 ans, note que « les agents étaient visibles, prêts, et ont même distribué des conseils anti-stress avant l’épreuve d’anglais ». Ces témoignages confirment la portée émotionnelle du dispositif.
Cap sur les zones encore isolées
Conformément à la vision de proximité portée par le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, la sécurité civile entend étendre son empreinte vers les localités frontalières et insulaires.
« Nous avancerons au rythme des ressources, mais avec la même volonté », promet le colonel-major. Des discussions sont en cours pour doter les futurs points d’appui de drones de reconnaissance et de téléconsultation médicale, innovations déjà testées à Loudima.
À retenir pour la session 2026
Les 21 627 interventions de 2025 établissent une nouvelle référence nationale. Brazzaville reste le principal foyer d’appels, tandis que l’extension à 56 localités réduit les distances critiques.
Avec des équipes aguerries, une logistique consolidée et un financement suivi, la sécurité civile ambitionne de faire encore mieux l’an prochain, pour que chaque examen rime avec sécurité et sérénité.