Clôture historique des sessions ordinaires 2025
Le 13 août 2025, l’Assemblée nationale et le Sénat ont officiellement achevé leurs sessions ordinaires, dirigées respectivement par Isidore Mvouba et Pierre Ngolo, dans l’hémicycle de Brazzaville rempli d’élus vêtus de leurs couleurs provinciales.
La cérémonie, ponctuée d’hymnes et d’ovations, a mis en lumière un Parlement qui revendique discipline et efficacité, malgré les débats vigoureux qui ont traversé ces cinq mois d’examen de lois et de contrôle de l’action gouvernementale.
Bilan législatif et priorités budgétaires
Devant les députés, Isidore Mvouba a célébré l’esprit de responsabilité qui a permis l’adoption de textes clés, notamment le débat d’orientation budgétaire, pierre angulaire du cycle financier 2026-2028 et baromètre des ambitions gouvernementales.
L’exécutif y promet une allocation plus fine des ressources publiques, avec une priorisation des secteurs sociaux et des infrastructures, tandis qu’un contrôle plus strict des dépenses doit rassurer partenaires techniques et citoyens soucieux de bonne gouvernance.
Plusieurs économistes saluent l’exercice, le professeur Boubacar Ndinga jugeant qu’« une planification transparente consolide la crédibilité budgétaire », même si des mécanismes de suivi indépendants restent, selon lui, indispensables à la confiance durable.
Une commission mixte Assemblée-Sénat pilotera désormais l’évaluation semestrielle des réalisations, un pas que l’analyste financière Clarisse Mbani qualifie de « tournant vers la culture du résultat », attendu par de nombreux jeunes entrepreneurs.
Solidarité nationale face aux intempéries
Les inondations de juin 2025, qui ont déplacé des centaines de familles dans le Pool et la Likouala, ont été au cœur des échanges.
Isidore Mvouba a souligné la réactivité gouvernementale, rappelant la délocalisation rapide des sinistrés et l’appui constant de la première Dame, décrite comme « figure de réconfort » par plusieurs bénéficiaires rencontrés dans le site de Kintélé.
Cet épisode a ravivé le débat sur l’adaptation climatique, les élus plaidant pour des budgets dédiés au drainage urbain, à la reconstitution des mangroves et à la modernisation des alertes hydrométéorologiques.
Un appel à la fête nationale et à l’unité
À la veille du 15 août, le président de l’Assemblée a invité chaque député à célébrer avec conviction l’anniversaire de l’indépendance, rappelant que l’unité nationale demeure le socle du développement.
Il a salué la résilience populaire, déclarant que « le Congo possède des atouts solides » pour bâtir un avenir économique et social harmonieux, si chaque citoyen bannit l’injure au profit de la critique constructive.
Son rappel au « sens républicain » intervient alors que les réseaux sociaux exacerbent parfois les clivages, un phénomène que plusieurs ONG locales surveillent attentivement.
Le Sénat axe sur la présidentielle 2026
Dans l’hémicycle voisin, Pierre Ngolo a, lui aussi, rappelé les responsabilités des institutions à l’approche de la présidentielle de 2026, qualifiant l’échéance de « moment crucial d’affirmation démocratique ».
Le président du Sénat estime que la confiance citoyenne dépendra de la transparence du scrutin aussi bien que de la retenue verbale des acteurs politiques, appelés à « servir avec clarté et loyauté ».
Des associations de jeunesse annoncent déjà des campagnes civiques pour expliquer le vote, convaincues que pédagogie et débat paisible demeurent les meilleurs remparts contre la désinformation.
Liberté d’expression et responsabilité citoyenne
Sans condamner la vivacité du pluralisme, Pierre Ngolo a néanmoins prévenu que diffamation, incitation à la haine ou manipulation mettraient en péril la paix sociale, condition essentielle de la crédibilité institutionnelle.
L’Observatoire congolais des droits numériques rappelle, de son côté, que le Code pénal punit la cyber-haine, mais encourage le recours à l’autorégulation, jugée plus éducative pour une génération connectée.
Le ministère des Postes estime qu’un million de jeunes seront sensibilisés avant décembre via des ateliers et des capsules vidéo diffusées sur les plateformes les plus populaires.
Dans les campus, des clubs de débat veulent saisir l’occasion pour relancer les tournois oratoires, convaincus que maîtriser l’art de contredire sans offenser prépare une jeunesse apte à occuper demain les responsabilités publiques.
Performance parlementaire en chiffres
Au terme de la session, les députés ont examiné 32 affaires et adopté 27 textes, tandis que les sénateurs en ont approuvé 24 sur 27, un taux d’efficacité salué par les cellules d’évaluation internes.
Parmi les lois votées figurent la réforme du code minier, la ratification d’accords de transport fluvial et le cadre d’encouragement à l’entrepreneuriat féminin, autant de signaux adressés aux partenaires économiques.
L’opposition parlementaire, minoritaire, salue la rapidité de traitement mais souhaite davantage de temps d’examen en commission pour amender les textes, rappelant que le rythme législatif ne doit pas sacrifier la profondeur.
Cap sur une démocratie de dialogue
Dans leurs discours de clôture, les deux présidents ont convergé sur la nécessité d’ancrer la critique constructive au cœur de la vie publique, afin de transformer divergences en solutions partagées.
L’écrivain Maxime Oba note que « la parole est une matière première congo-lise précieuse ; bien façonnée, elle devient ciment national ».
Les prochains mois diront si la dynamique d’élégance verbale évoquée sous les lambris parlementaires s’installe durablement jusque dans les quartiers, les studios de radio et les fils de commentaires.
