Une lettre d’engagement qui pèse pour l’avenir
Signée le 11 juillet au siège du Programme des Nations unies pour le développement à Brazzaville, la lettre d’engagement paraphée par le Fonds national d’appui à l’employabilité et à l’apprentissage et la Banque Sino-congolaise pour l’Afrique consacre l’ouverture de quarante postes de stage, répartis à parité presque parfaite entre jeunes femmes et jeunes hommes. L’acte, d’apparence protocolaire, constitue en réalité un jalon stratégique dans la quête d’une solution pérenne au défi de l’insertion professionnelle qui occupe le devant de la scène sociale congolaise. En rendant possible l’immersion de jeunes diplômés dans le secteur bancaire, la convention conforte la priorité présidentielle accordée à la jeunesse et à la création d’emplois décents.
Un trio institutionnel au service de la jeunesse congolaise
Le dispositif repose sur une synergie de compétences : le ministère de la Jeunesse définit l’orientation politique, le Pnud apporte son ingénierie programmatoire, tandis que la Bsca-Bank mobilise son savoir-faire opérationnel. « Offrir un stage à un jeune diplômé, c’est lutter contre la pauvreté », a souligné la représentante du Pnud au Congo, Adama Dian Barry, soucieuse de rappeler que l’accès à un premier revenu déclenche une dynamique vertueuse au sein des familles. Dans la salle, la présence du directeur général de la Banque agricole de Chine, Zhiheng Wang, a renforcé la dimension internationale de l’accord, signalant la volonté d’aligner les pratiques locales sur les standards globaux de gouvernance et de responsabilité sociétale.
Le programme Stagi, catalyseur des compétences locales
Conçu pour toucher dix mille bénéficiaires, le programme Stage Emploi se distingue par un accompagnement combinant coaching, mentorat et suivi individualisé. Selon le dernier bilan fourni par le Pnud, deux mille quatre cent quarante diplômés ont déjà été recensés, quatre cents ont reçu un encadrement structuré et une centaine a rejoint le monde de l’entreprise. En intégrant quarante nouveaux profils dans une banque de premier plan, le dispositif franchit une étape qualitative : les stagiaires évolueront au contact d’outils digitaux pointus, de normes prudentielles strictes et d’une culture du résultat qui forge l’employabilité sur le long terme. La prise en compte de la dimension genre, matérialisée par la sélection de vingt jeunes femmes, répond à l’Objectif de développement durable 5 consacré à l’égalité entre les sexes.
La Bsca-Bank, vitrine d’un secteur bancaire engagé
Issue du rapprochement entre capitaux congolais et chinois, la Bsca-Bank s’est dotée d’une politique de responsabilité sociétale qui épouse les dix-sept ODD. Pour Zhiheng Wang, la coopération avec le Fonea « crée une plateforme d’apprentissage des meilleures pratiques financières et managériales ». Les stagiaires découvriront ainsi les ressorts de la finance inclusive, les rouages du crédit agricole et les mécanismes de sécurisation des paiements, domaines cruciaux dans une économie qui se digitalise à grande vitesse. L’établissement, qui a récemment renforcé ses fonds propres, voit dans cette initiative l’occasion de préparer un vivier de collaborateurs formés à ses exigences, tout en contribuant à la modernisation du système financier national.
Des retombées socio-économiques au-delà des 40 bénéficiaires
Le pari de l’employabilité ne se réduit pas à une statistique. Chaque contrat de stage signé représente une chaîne d’effets induits : augmentation du pouvoir d’achat, contribution aux charges familiales, stimulation de la consommation locale et renforcement du capital humain. Les économistes estiment qu’un emploi formel nouvellement créé soutient indirectement une dizaine de personnes ; l’initiative pourrait donc toucher, à terme, près de quatre cents Congolais. Le directeur du cabinet du ministre de la Jeunesse, Charles Makaya, s’est félicité d’un « geste exemplaire » et a rappelé que la conquête du plein emploi figure au cœur du Plan national de développement.
Perspectives d’extension et alignement sur les ODD
La lettre d’engagement n’est envisagée ni comme une fin en soi ni comme un projet pilote isolé. D’ores et déjà, la Banque agricole de Chine a fait savoir qu’elle demeurait disposée à amplifier son appui, notamment dans les secteurs de la finance verte et de la revitalisation rurale. Le Pnud, pour sa part, entend capitaliser sur l’expérience afin de tisser d’autres partenariats avec des entreprises adhérentes à UniCongo et à l’Union des opérateurs pétroliers privés. L’objectif est clair : faire du programme Stagi un label d’excellence reconnu, capable de drainer des ressources et de maximiser l’impact social dans les douze départements du pays.
La voie de la confiance pour une employabilité durable
En conjuguant volontarisme public, expertise onusienne et engagement privé, le Congo-Brazzaville affirme une approche pragmatique de la lutte contre le chômage des jeunes. L’accord tripartite rappelle qu’une stratégie gagnante se fonde sur la confiance mutuelle et la cohérence des objectifs. À travers l’accueil de quarante stagiaires, la Bsca-Bank offre plus qu’un apprentissage : elle propose un cadre de socialisation professionnelle, une exposition à la culture du mérite et une passerelle vers des carrières bancaires, financières ou entrepreneuriales. Pour la génération montante, il s’agit là d’un signal fort : le marché du travail national, tout en restant concurrentiel, s’ouvre bel et bien aux talents formés localement. Le défi consiste désormais à multiplier ces opportunités, afin que l’espoir concrétisé par quarante jeunes devienne, demain, la norme pour des milliers d’autres.