Le baptême remarqué de Tylel Tati
A seulement dix-sept ans, le défenseur franco-congolais Tylel Tati a vécu samedi son premier match professionnel contre le Paris-Saint-Germain. Aligné d’entrée sur le flanc gauche de la défense de Nantes, il a tenu tête aux attaquants parisiens sans paniquer.
La presse hexagonale salue son calme, rappelant qu’il sort de l’Institut national du football et qu’il a déjà connu les sélections françaises U16 et U17. Pour le staff nantais, sa maturité évoque le meilleur de la formation francilienne, un gage d’avenir pour les Diables rouges.
Fils de Sambou “Bijou” Tati, dirigeant du club amateur de Roissy-en-France, le défenseur incarne un lien vivant entre les pelouses françaises et celles de Brazzaville. Son père confiait dimanche : « Tylel travaille pour rendre fière toute la communauté congolaise ». Une ambition déjà perceptible.
Dans les travées de la Beaujoire, plusieurs scouts anglais ont déjà noté son nom, preuve d’un potentiel jugé exportable.
Strasbourg engrange, Mwanga et Bakwa se démarquent
Le duel de l’Est, Metz-Strasbourg, s’est conclu par un succès alsacien grâce à une réalisation de Panichelli à la 83e minute. Junior Mwanga avait été repositionné latéral droit dès le départ et a compilé interceptions propres et relances courtes, signe d’une polyvalence recherchée.
À la 56e minute, Dilane Bakwa a remplacé Gameiro pour dynamiter l’aile gauche. Son centre en retrait pour le buteur souligne une qualité de percussion que le coach Patrick Vieira souhaite exploiter toute la saison. L’ex-Bordelais savoure des statistiques décisives dès l’ouverture.
Contacté par nos soins, l’analyste sportif Joël Kitengue détaille : « Mwanga et Bakwa n’oublient pas leurs racines brazza ; leur progression élargit le vivier des A’. S’ils maintiennent cette dynamique, la FECOFOOT pourrait rapidement ouvrir la porte à une convocation élargie ».
Le club strasbourgeois a d’ailleurs prévu un plan individuel pour Bakwa, orienté sur la prise de décision dans le dernier tiers.
Le retour prudent de Bradley Locko à Brest
Absent plusieurs mois après une rupture du ligament du talon, Bradley Locko a retrouvé l’élite lors du spectaculaire 3-3 entre Brest et Lille. Titulaire, il a enchaîné montées mesurées et couvertures défensives solides, conscient de la nécessité de ménager son pied.
Le préparateur physique brestois rappelle que « chaque minute accumulée est planifiée pour préserver sa durée de carrière ». L’entourage du joueur, issu d’une famille installée à Kinshasa puis en Normandie, insiste sur le rôle du mental pour revenir au niveau qui faisait de lui un espoir.
Pour la Fédération congolaise, le latéral garde une place dans le projet 2026 s’il confirme. Les supporters, très actifs sur les réseaux, l’ont félicité en lingala et en français, signe de la double attente placée sur lui : retrouver la pleine vitesse et honorer le maillot national.
Son entraîneur Éric Roy n’écarte pas l’idée de l’utiliser aussi plus haut, afin d’exploiter ses centres tendus vers Mounié en pivot.
Entrées tardives mais instructives
À Rennes, le Marseillais Daryll Bakola a découvert la ferveur bretonne pour son baptême de Ligue 1. Entré à la 86e minute, il a touché trois ballons, dont une remise vers Aubameyang, confirmant sa capacité à se rendre utile en un clin d’œil.
Auxerre, vainqueur de Lorient, a pu compter sur les dernières foulées de Rudy Nzingoula Matondo. Ses huit minutes intensives ont servi à verrouiller le couloir droit. À vingt-deux ans, l’ailier se construit patiemment un espace dans la rotation bourguignonne.
Dans le Maine-et-Loire, la première de Paris FC s’est soldée par une déception. Le latéral gauche Noah Sangui a souffert face à la verticalité angevine. Hors groupe côté local, Melvin Nzinga attend encore sa chance, preuve de la concurrence féroce en défense.
Pour ces jokers, chaque apparition équivaut à une audition publique, charnière vers une prolongation ou un nouveau prêt.
Quelle dynamique pour la saison 2023-2024 ?
Au total, huit joueurs d’origine congolaise ont foulé les pelouses de Ligue 1 dès la première journée. Leur temps de jeu cumulé, 354 minutes, dépasse celui de l’an dernier à la même période. Une donnée encourageante pour un réservoir longtemps jugé sous-exploité.
Les techniciens interrogés soulignent deux tendances : la formation française profite encore au Congo, tandis que les clubs européens recherchent la puissance athlétique typique d’Afrique centrale. Ce double mouvement place les jeunes talents devant un choix identitaire et sportif de plus en plus précoce.
La direction technique nationale, en collaboration avec la Ligue de Pointe-Noire, prépare un stage hivernal à Oyo pour fédérer la diaspora. L’objectif consiste à tester des schémas hybrides inspirés de la Ligue 1, afin de hisser les Diables rouges en tête du groupe qualificatif 2026.
Les dirigeants espèrent aussi qu’un tel regroupement renforcera le sentiment de fierté nationale chez des joueurs parfois courtisés par d’autres sélections africaines rivales.
En attendant, chaque minute jouée en France nourrit l’espoir des supporters brazzavillois rivés aux écrans des bars de Makelekele. Les prochaines journées diront si la hype Tati se confirme et si Locko ou Mwanga deviendront les cadres que le Congo rêve de célébrer.
