Auteur/autrice : Brazzabuzz
Un mouvement inédit dans les prétoires congolais Brazzaville n’avait plus connu pareil silence depuis la fermeture temporaire des tribunaux pour cause de pandémie en 2020. Le 11 juillet, à l’issue d’une assemblée générale extraordinaire, le barreau de la capitale a voté la suspension de toutes ses activités professionnelles. Dans la foulée, les avocats de Pointe-Noire ont adopté la même posture, laissant les salles d’audience privées de l’éloquence des robes noires de la façade atlantique jusqu’au fleuve Congo. Le bâtonnier de Brazzaville, Me Brigitte Nzingoula, a résumé la position de l’Ordre : « Nous avons décidé de suspendre nos activités jusqu’à nouvelle…
Un déplacement présidentiel aux allures d’audit express Au milieu d’un brouillard salin typique des matinées de Pointe-Noire, le cortège présidentiel s’est brusquement faufilé sur la RN4, transformant ce vendredi 11 juillet 2025 en séquence politique inattendue. Le Président Denis Sassou Nguesso, accompagné du Premier ministre Anatole Collinet Makosso et de plusieurs membres du gouvernement, a sillonné les segments névralgiques d’un projet routier lancé début 2024. Loin d’un rituel protocolaire, la présence du Chef de l’État se voulait avant tout un audit de terrain, calibré pour apprécier la conformité du calendrier d’exécution aux engagements fixés lors du démarrage des travaux. Depuis…
Un territoire sous la canopée équatoriale S’étirant de part et d’autre de l’équateur, la République du Congo se déploie sur près de 342 000 km² où la forêt recouvre, selon les estimations de la FAO, plus de 65 % du sol national. Cette canopée dense, auprès de laquelle serpente le majestueux fleuve Congo, constitue l’un des plus vastes réservoirs de carbone de la planète. De Brazzaville à Ouesso, les plaines côtières, les plateaux Batéké ou encore les massifs du Mayombe composent un relief modérément accidenté qui favorise la circulation humaine et, par ricochet, l’implantation de pôles urbains dynamiques. Le climat,…
Une appellation héritée du fleuve Congo et de son bassin légendaire Prononcer le mot « Congo » suffit à convoquer les images du deuxième plus grand fleuve d’Afrique, de forêts équatoriales aux nuances d’émeraude et d’un écosystème dont la science continue à mesurer la valeur planétaire. Long de 4 700 kilomètres, le cours d’eau serpente comme une épine dorsale hydrologique au cœur du continent et irrigue un bassin aussi vaste que l’Europe centrale. Cette puissance fluviale, baptisée par les navigateurs portugais au XVe siècle, a rapidement donné son nom aux terres qu’elle traverse, tissant un récit où nature et culture…
Au cœur de l’Équateur africain Traversé par la ligne équatoriale, le Congo-Brazzaville épouse la diversité d’un territoire où le fleuve, la savane et la forêt primaire se tutoient. Sur près de trois cent quarante-deux mille kilomètres carrés, le pays partage des frontières stratégiques avec le Gabon, le Cameroun, la République centrafricaine, l’Angola (enclave de Cabinda) et, surtout, la République démocratique du Congo dont il est séparé par le majestueux fleuve Congo. Cette géographie située à la croisée des routes atlantiques et des corridors fluviaux alimente depuis plusieurs décennies le discours des décideurs qui voient dans la position du pays un…
Aux origines d’une donation coloniale controversée À l’ombre des kapokiers de Mpissa s’étend une parcelle que la mémoire locale rattache à l’année 1943, époque où l’administration coloniale, soucieuse d’encadrer les mouvements spirituels émergents, aurait octroyé aux fidèles du prophète Simon Kimbangu et à leurs alliés matsouanistes un espace de culte et d’accueil. Dans les archives, la preuve écrite se fait rare, mais la tradition orale demeure vivace : le site, précise le guide actuel Borja Miakanguila, « ne relève d’aucune propriété privée ». Cette affirmation, portée par des décennies de pratiques cultuelles, confère au terrain une dimension quasi sacramentelle qu’aucun…
Une position géostratégique rarissime en Afrique centrale Situé à la croisée des bassins du Congo et de l’Atlantique, le Congo-Brazzaville dispose d’un couloir maritime de 170 kilomètres et d’une façade fluviale parmi les plus spectaculaires du continent. Brazzaville, dressée face à Kinshasa sur la rive droite du majestueux fleuve Congo, incarne cette singularité : deux capitales se toisant à vue, reliées par les eaux plutôt que divisées par les terres. Grâce à cette configuration, le pays joue un rôle de plateforme logistique vers l’hinterland d’Afrique centrale, tout en profitant d’un accès privilégié aux marchés internationaux via le port en eau…
Signature sous haute tension positive Au sein du pavillon lumineux dressé sur l’esplanade portuaire, le ministre des Zones économiques spéciales et de la Diversification économique, Jean-Marc Thystère Tchicaya, a posé son paraphe avec la gravité de ceux qui savent qu’un simple trait d’encre peut modifier durablement la trajectoire d’un territoire. En présence de son homologue de l’Énergie et de l’Hydraulique, Émile Ouosso, du directeur général de Plateformes Industrielles du Congo/Pointe-Noire, Shailesh Barot, et du directeur de la Centrale Électrique du Congo, Jianmaria Pozzoli, l’État a matérialisé, le 10 juillet, une promesse maintes fois formulée : doter la Zone économique spéciale…
Une coopération enracinée dans l’histoire des indépendances Au lendemain des indépendances africaines, l’Union européenne – alors encore Communauté économique européenne – signait avec Brazzaville l’un de ses tout premiers accords de partenariat. Soixante ans plus tard, cette relation se distingue par sa remarquable continuité. « Depuis 1963, nous adaptons nos instruments aux mutations congolaises », rappelle l’ambassadrice Anne Marchal, reçue par le ministre des Finances, du Budget et du Portefeuille public, Christian Yoka, dans les salons lambrissés de la primature financière. Cet héritage historique nourrit aujourd’hui une diplomatie du développement qui combine dialogue technique et appui budgétaire ciblé. À mesure…
Une visite ministérielle à la symbolique soigneusement calibrée L’escale tanzanienne de Jean-Claude Gakosso, le 8 juillet, s’inscrit dans une temporalité où la diplomatie congolaise multiplie les concertations en amont de la 43ᵉ Conférence générale de l’Unesco, prévue en novembre 2025. En choisissant Dar Es Salaam pour transmettre à Samia Suluhu Hassan un message du président Denis Sassou Nguesso, Brazzaville rappelle l’importance accordée aux relais est-africains dans la conquête des voix nécessaires à l’élection d’un directeur général. L’entrevue, qualifiée par les deux parties de « cordiale et substantielle », a permis de placer la candidature de Firmin Edouard Matoko au sommet…