Auteur/autrice : Brazzabuzz
Une décharge à ciel ouvert, symptôme d’une croissance urbaine accélérée Sur la première sortie nord de Brazzaville, l’arrêt de bus Bongho-Nouarra offre un spectacle contrasté : d’un côté le ballet continu des taxi-bus reliant les quartiers périphériques au centre-ville, de l’autre le monticule d’ordures qui s’étire dans un ravin creusé par les pluies. Cette décharge spontanée, apparue il y a près de trois ans selon les riverains, a prospéré au rythme de l’expansion démographique du 9ᵉ arrondissement. Djiri, jadis zone semi-rurale, a vu sa population tripler en une décennie, accentuant la pression sur un système de collecte hérité d’un maillage…
Une descente parlementaire très attendue à Djiri Sous un soleil déjà haut malgré l’heure matinale, les habitants de la première circonscription de Djiri se sont massés le 20 juin 2025 devant les grilles défraîchies de l’École 5 Février 1979. La visite de leur représentante à l’Assemblée nationale, Antoinette Olou Ntsiélé Ngambia, n’était pas anodine : elle devait arbitrer l’avenir d’un établissement devenu le symbole d’une fracture entre aspirations éducatives et réalités matérielles. « Nous ne pouvions plus laisser cette école végéter dans un état qui ne reflète ni l’histoire nationale ni la volonté gouvernementale de renforcer le capital humain »,…
Un climat électoral porteur de promesses apaisées Brazzaville bruisse d’une effervescence contenue : affiches renouvelées, débats radiophoniques prolongés, ateliers civiques dans les campus et les quartiers. Signe d’une maturité politique croissante, les principales formations, de la majorité présidentielle aux mouvances indépendantes, insistent sur la retenue verbale et la préservation de la concorde chèrement acquise. La Commission nationale électorale, épaulée par des partenaires internationaux, a multiplié les ateliers de formation des observateurs pour garantir une compétition sereine et transparente, gage de stabilité pour les affaires et d’espoir pour les familles. Les échos persistants des blessures collectives Pourtant, sous cette atmosphère policée…
Brazzaville accorde ses voix au diapason national Du 9 au 12 juillet 2025, les travées modernes de l’Institut français du Congo s’apprêtent à recueillir les harmonies de la 7ᵉ édition du concours des chorales. L’initiative, pensée par la Fédération des chorales du Congo-Brazzaville et portée par son président Ghislain Pambou, réunit treize formations originaires aussi bien des arrondissements de la capitale que des villes de Pointe-Noire ou d’Owando. Quelques voix venues de Kinshasa pourraient même traverser le fleuve, donnant à l’événement une dimension transfrontalière empreinte de cordialité culturelle. Présenté sous la bannière « Rencontre », le rendez-vous dépasse la simple…
Cinq ans d’échos après le dernier accord Il est des mélodies qui, sitôt entonnées, semblent suspendre le temps. Depuis le 25 juin 2020, date à laquelle Mfumu Fylla Saint-Eudes a tiré sa révérence, la rumba congolaise résonne avec une gravité nouvelle. L’homme qui avait su convertir un patrimoine sonore en argument diplomatique n’est plus, mais la portée de son geste demeure. L’inscription, le 14 décembre 2021, de la rumba au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco a cristallisé l’héritage d’un journaliste-chercheur devenu, par la force de sa conviction, gardien d’une mémoire collective transfrontalière. La trace indélébile d’un passeur de sons Docteur…
Brazzaville, cœur battant du tennis de table sous-régional Du 27 au 29 juin 2025, les gradins fraîchement rénovés du Gymnase Henri Elendé ont résonné au son mat et saccadé des balles blanches. Pour la troisième fois en une décennie, la capitale congolaise accueillait les championnats régionaux de tennis de table de la Zone 4, confirmant son statut de hub sportif d’Afrique centrale. Le ministère des Sports, soutenu par la Fédération congolaise de tennis de table, a mis en place une logistique saluée par les délégations — des visas délivrés en quarante-huit heures aux navettes permanentes entre les hôtels de Bacongo…
Un dialogue sportif au cœur d’Abidjan Le hall feutré de l’hôtel Sofitel d’Abidjan, habitué aux conciliabules diplomatiques, a servi, mardi 17 juin 2025, de cadre à une rencontre que les milieux cyclistes africains attendaient avec curiosité depuis des mois. Profitant de son déplacement en Côte d’Ivoire pour le 12ᵉ colloque du Forum des inspections générales d’État d’Afrique, Rufin Arsène Bakouétana, président de la Fédération congolaise de cyclisme, a échangé près d’une heure avec Yao Allah-Kouamé, fraîchement porté à la tête de la Confédération africaine de cyclisme. L’entretien a mêlé considérations institutionnelles et perspectives sportives, signe que la petite reine garde…
Aux origines d’un parcours atypique Né dans le quartier populaire de Poto-Poto, Paul Obambi appartient à cette génération qui a grandi dans la Brazzaville effervescente des années post-indépendance. Diplômé en sciences économiques de l’Université Marien-Ngouabi en 1979, puis formé à Toulouse comme inspecteur principal des postes et télécommunications, il acquiert très tôt la double culture locale et internationale qui marquera toute sa trajectoire. Ses premiers pas professionnels dans l’administration para-publique lui permettent d’observer de près la structuration de l’économie nationale au sortir de la décennie 1980, avant qu’il ne décide en 1992 de créer Sapro, une société alors modeste tournée…
De la vallée du Congo aux royaumes bantous : fondations historiques Bien avant que les cartes européennes ne signalent la courbe majestueuse du fleuve Congo, les populations bantouphones tissaient, il y a plus de trois millénaires, un réseau commercial et culturel dense autour des plaines de la Sangha et des plateaux batékés. Les archéologues exhumant poteries polies et témoins de métallurgie précoce attestent d’une organisation sociale avancée, structurée par des chefferies où le prestige se mesurait à la maîtrise du fer et à la capacité d’ouvrir des pistes caravanières vers l’Atlantique. À partir du XIIIᵉ siècle, la confédération dirigée par…
Une validation conjointe qui pèse plus qu’un sceau administratif À Brazzaville, la salle de conférence du ministère de la Jeunesse n’a pas désempli lorsque le gouvernement, flanqué de l’UNESCO, a apposé son aval final sur la Politique nationale de la jeunesse. Derrière l’apparat protocolaire, l’acte vaut engagement solennel : faire de la tranche d’âge 15-35 ans l’axe majeur des politiques publiques jusqu’en 2030. Selon Charles Mackaya, directeur de cabinet au ministère de tutelle, le document devient « une boussole de l’action publique », expression qui souligne la volonté de dépasser l’effet d’annonce pour passer à l’implémentation concrète. Autonomisation et inclusion…