Auteur/autrice : Brazzabuzz
Des pluies diluviennes aux chiffres alarmants Les précipitations qui se sont abattues sur Brazzaville durant la seconde quinzaine de juin ont transformé plusieurs quartiers en dédales aquatiques, rappelant la vulnérabilité historique de la capitale congolaise face aux caprices du ciel équatorial. Selon les premières évaluations du comité de crise, 28 076 personnes, soit près de 5 000 ménages, se trouvent aujourd’hui dans une situation de détresse matérielle et psychologique. Les berges saturées du fleuve Congo, les réseaux d’assainissement encore partiels et l’urbanisation rapide ont constitué un cocktail propice aux débordements. Au-delà de la statistique, les inondations relancent le débat sur…
Une mobilisation nationale rappelée à l’ordre du cofinancement Le 27 juin 2025, le Centre antituberculeux de Brazzaville a accueilli la Journée nationale de plaidoyer pour la riposte contre le VIH-sida et la tuberculose. Dans une atmosphère mêlant gravité et optimisme, le ministre de la Santé, Jean-Rosaire Ibara, a rappelé l’engagement constant du gouvernement, inscrit dans la vision sanitaire portée par le Président Denis Sassou Nguesso. La remise officielle, par le Programme des Nations unies pour le développement, d’un laboratoire de référence en microbiologie d’une valeur de 2,8 millions USD vient matérialiser cet engagement. Pourtant, un impératif budgétaire plane sur ces…
Un texte réglementaire à la croisée des attentes citoyennes Lorsqu’il a été publié en juillet 2024, le décret 2024-324 a immédiatement retenu l’attention des observateurs du transport urbain. L’article 9, désormais célèbre, stipule que l’exercice de la profession de conducteur de motocyclettes dans le transport public est réservé aux citoyens congolais. Plus qu’une simple réforme administrative, le texte cristallise des aspirations multiples : volonté d’organiser un secteur longtemps informel, nécessité de protéger des emplois recherchés par une jeunesse confrontée à un marché du travail tendu, et ambition de renforcer la souveraineté économique dans un domaine particulièrement visible dans l’espace public.…
Une diaspora juvénile en quête de repères et de réseaux en Autriche Sous les façades baroques de Vienne, une communauté congolaise encore discrète mais résolument active se consolide. La plupart de ses membres, âgés de vingt à trente-cinq ans, rejoignent la capitale autrichienne pour des études supérieures, des programmes de recherche ou des stages professionnels. S’expatrier à plusieurs milliers de kilomètres de Brazzaville implique cependant de reconstruire des repères sociaux et culturels. C’est dans ce contexte que l’Amicale Bana Congo Brazzaville, fondée en janvier 2008 et déjà référencée par la chancellerie congolaise de Berlin, apparaît comme un trait d’union indispensable.…
Aux sources d’une gémellité géographique À vol d’oiseau, moins de deux kilomètres et un large ruban d’eau séparent Brazzaville de Kinshasa. Cette proximité quasi intime intrigue quiconque consulte une carte de l’Afrique centrale. Pourtant, la coexistence de deux capitales jumelles, assises sur les berges opposées du même fleuve, découle d’une longue stratification historique plutôt que d’un hasard topographique. Le Congo, nom hérité du puissant royaume pré-colonial Kongo, s’est vu divisé à la fin du XIXᵉ siècle lorsque les puissances européennes ont découpé le continent selon leurs intérêts commerciaux et diplomatiques. L’héritage colonial franco-belge encore palpable La Conférence de Berlin de…
Brazzaville et Kinshasa, voisines séparées par le fleuve Congo La plupart des capitales du monde se situent à des centaines de kilomètres l’une de l’autre ; Brazzaville et Kinshasa, elles, se font face, séparées seulement par le large ruban du fleuve Congo. À la nuit tombée, les jeunes de Poto-Poto distinguent les lumières de Limete, comme pour rappeler qu’ici deux États souverains se partagent un même patrimoine géographique et culturel. Leur voisinage intrigue le visiteur et nourrit les commentaires des réseaux sociaux : pourquoi deux pays portent-ils presque le même nom alors qu’un simple bac suffit à les relier ?…
Un atelier de validation qui scelle une nouvelle ère de la formation agricole À Brazzaville, en cette fin de mois de juin, la salle plénière du ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche fourmillait d’un calme studieux. Responsables publics, partenaires techniques et représentants des organisations professionnelles venaient d’apposer leur signature morale sur un document présenté comme le socle d’une montée en puissance du capital humain rural. En clôturant les travaux, Pascal Robin Ongoka, directeur de cabinet du ministre, a salué « un moment charnière pour l’agriculture congolaise, appelée à redevenir le moteur d’une croissance diversifiée ». L’atelier, organisé…
Croissance urbaine fulgurante et aspirations de la jeunesse À Brazzaville comme à Pointe-Noire, les artères bourdonnent d’une énergie que l’on ne rencontrait qu’aux grandes heures de la décennie pétrolière des années 2000. Près de sept Congolais sur dix habitent aujourd’hui en ville et, selon la Direction générale de l’économie, plus de la moitié d’entre eux ont moins de trente-cinq ans. Les campus de Makabandilou et de Kintélé voient ainsi se croiser étudiants en génie civil et jeunes entrepreneurs du numérique, tous désireux de convertir la densité urbaine en opportunité de carrière et d’affirmation culturelle. Le gouvernement mise sur cette dynamique…
Un terreau fertile encore sous-exploité Du Kouilou aux plaines de la Cuvette, le Congo dispose de plus de dix millions d’hectares de terres arables, arrosées par un réseau hydrographique dense et baignées d’un climat équatorial propice à plusieurs cycles culturaux par an. Pourtant, la production nationale ne couvre qu’un tiers des besoins alimentaires, obligeant le pays à importer près de 70 % de ses denrées de base. Ce paradoxe nourrit une réflexion stratégique chez les économistes du développement : comment convertir cette abondance écologique en richesse concrète, en emplois et en devises ? Les récents chiffres de la Banque mondiale…
Une journée mondiale, un rappel national : le sens du 26 juin Le 26 juin 1987 entrait en vigueur la Convention des Nations unies contre la torture, instituant de facto une journée annuelle de mobilisation internationale. À Brazzaville, la commémoration a pris cette année une tonalité toute particulière. Réunis dans la salle sobrement décorée du siège du Centre d’actions pour le développement, de jeunes juristes, des représentants de la société civile et plusieurs rescapés ont observé une minute de silence. « Il ne s’agit pas de s’indigner pour une seule journée, mais de transformer l’indignation en programme d’action », a…