Auteur/autrice : Brazzabuzz
Bras de fer budgétaire entre centres urbains et pouvoir central Dans un amphithéâtre feutré du ministère de l’intérieur, les mots « autonomie financière » ont résonné comme un leitmotiv. Brazzaville et Pointe-Noire, poumons économiques du pays, peinent encore à répondre seules aux besoins élémentaires de leurs 4,5 millions d’habitants. Selon les chiffres consolidés par le Trésor public, près de 80 % des budgets municipaux proviennent toujours de subventions de l’État. Cette dépendance, héritée de décennies de centralisation, maintient les mairies dans un état de quasi-tutelle administrative, limitant leur marge de manœuvre pour investir dans les transports urbains, la gestion des…
Des racines bantoues à l’empreinte coloniale française Au miroir des mythes fondateurs, la plaine côtière congolaise résonne encore du pas des premiers peuples bantous établis il y a près de trois millénaires. Leur maîtrise du fer et du commerce fluvial a permis l’essor de confédérations telles que Vungu, puis du vaste royaume de Loango qui, dès le XIIIᵉ siècle, contrôlait l’axe atlantique jusqu’aux embouchures du Kouilou. Cette dynamique régionale fut brutalement redéfinie par la « pénétration pacifique » prônée par Pierre Savorgnan de Brazza, figure tutélaire à laquelle Brazzaville doit son nom. L’intégration du territoire à l’Afrique équatoriale française, entérinée…
Entre océan Atlantique et grand fleuve, la carte d’identité d’un territoire singulier Niché sur la ligne équatoriale, le Congo-Brazzaville occupe une position charnière entre l’Afrique centrale et l’Atlantique, comme un pont naturel reliant la forêt humidifiée par les alizés et l’immense bassin du Congo. Avec ses 160 kilomètres de façade maritime, le pays s’ouvre sur les houles du golfe de Guinée, tandis que son arrière-pays s’étire jusqu’aux portes de la savane centrafricaine. Le géographe Pierre Ondongo rappelle que « la République du Congo constitue une articulation stratégique entre les économies côtières et les marchés continentaux », une donnée que l’histoire…
Un carrefour géographique stratégique en Afrique centrale Longtemps reléguée au rang de simple point sur la mappemonde, la République du Congo occupe pourtant une position névralgique à la croisée des routes fluviales et maritimes. Bordée par l’Atlantique et enveloppée par les géants que sont la RDC, le Gabon ou le Cameroun, elle s’étire sur trois cent quarante-deux mille kilomètres carrés de plaines côtières, de plateaux sablonneux et de bassins forestiers. La densité du couvert végétal, évaluée à plus de soixante pour cent du territoire, confère au pays un rôle pivot dans la régulation du climat régional, tout en compliquant l’aménagement…
De Brazzaville à la côte Adriatique, un parcours sinueux mais maîtrisé À seulement vingt-six ans, Merveil Ndockyt affiche déjà un curriculum vitae qui illustre la géographie heurtée des carrières africaines contemporaines. Né à Makélékélé, quartier populaire de Brazzaville, il s’aguerrit d’abord au CNFF, au CARA puis à l’AC Léopards avant d’oser l’exil vers l’Albanie en 2016. Son éclat sous les couleurs du FK Tirana lui ouvre les portes d’une Ligue Europa disputée tambour battant en 2017, avant qu’une parenthèse espagnole – Barcelone B, Getafe puis Majorque – ne le confronte aux exigences tactiques de la péninsule ibérique. Deux saisons pleines…
Rumba, patrimoine vivant au cœur du fleuve Congo Inscrite en 2021 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO, la rumba congolaise dépasse depuis longtemps les limites de la piste de danse. Elle raconte des récits d’exil, d’indépendance et de communion, portés par des voix devenues mythiques de part et d’autre du fleuve. L’exposition inaugurée le 25 juin au musée du Bassin du Congo prolonge cette narration collective en l’ancrant dans la matière picturale. Par un subtil jeu de couleurs chaudes et de silhouettes vibrantes, l’artiste Bonide Miekoutima ressuscite les grandes heures des vinyles, faisant dialoguer…
Une détonation au cœur d’un examen national Le 25 juin 2025, à l’heure brûlante de la reprise des épreuves du baccalauréat, les salles du lycée Barthélémy Boganda vibraient d’une concentration quasi liturgique. Soudain, à 13 h 07 précisément selon la direction des examens, un grondement sec a lacéré le silence. Le transformateur de la société nationale ENERCA, en maintenance depuis la veille, a cédé sous la pression d’un court-circuit. Le souffle, audible dans plusieurs quartiers du deuxième arrondissement de Bangui, a instantanément fait voler en éclats fenêtres et néons, projetant des étincelles jusque dans les couloirs. La panique collective et…