Auteur/autrice : Brazzabuzz
Une scène romaine aux accents forestiers Sous les lambris sobres du siège de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, à Rome, les mots ont résonné comme des semences lancées dans un sol fertile. En présence du directeur général de la FAO, Qu Dongyu, Henri Okemba, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Congo en Italie, a remis le 30 juin dernier l’instrument d’adhésion de Brazzaville à la Commission internationale du peuplier (CIP). Ce geste hautement symbolique, intercalé dans l’agenda dense de la quarante-quatrième Conférence de l’organisation, consacre le passage du Congo de la parole aux actes en matière d’engagement climatique.…
Une cicatrice ferroviaire encore vive Rarement un ruban d’acier n’aura autant marqué le territoire que la ligne Congo-Océan. Long serpent métallique reliant Brazzaville à Pointe-Noire, elle traverse aujourd’hui forêts denses, savanes et villages qui portent encore les stigmates de sa construction. Les rails ne transportent pas seulement des trains ; ils charrient un passé où le travail forcé fit couler davantage de sang que de charbon. Le cinéaste congolais Dieudonné Ndomaté évoque ainsi « un sillon où cohabitent progrès technique et larmes ancestrales ». Pour une large part de la population née après l’indépendance, ce passé fut longtemps tu sous…
Une décision réglementaire qui redessine le transport urbain Adopté le 9 juillet 2024, le décret 2024-324 réserve l’activité de conducteur de taxi-motos et motocyclettes au seul ressort des citoyens congolais. Sa publication s’inscrit dans un contexte de croissance exponentielle du deux-roues motorisé, devenu en moins d’une décennie l’un des piliers de la mobilité urbaine à Brazzaville, Pointe-Noire et dans plusieurs centres secondaires. En promulguant ce texte, les pouvoirs publics entendent créer un cadre juridique plus lisible, favorisant l’essor d’un maillon essentiel du transport public tout en circonscrivant les dérives constatées sur le terrain. Sécurité publique et cohésion nationale au cœur…
Un cadre juridique en quête d’effectivité Promulgué en juillet 2020, le Code forestier congolais ambitionne de hisser la gestion des forêts au rang de modèle africain. L’article 15 consacre le droit des communautés locales et des populations autochtones à être consultées avant toute activité d’exploitation, tandis que le chapitre VI détaille les mécanismes de partage des bénéfices. Sur le papier, la République du Congo épouse ainsi les standards internationaux défendus par l’Initiative pour la gouvernance forestière et les principes REDD+. Dans les salles de cours d’université comme dans les réunions ministérielles, la question n’est plus de savoir s’il faut impliquer…
La prévoyance entre dans le quotidien congolais À Brazzaville, l’annonce faite par le directeur général de NSIA Vie, Joël Ellah, résonne comme une invitation à considérer la prévoyance non plus comme un luxe mais comme une démarche courante, presque domestique. Avec « Zwa Lopango », l’assureur s’installe au cœur des sujets de fin de mois, exactement là où se discutent les dépenses de première nécessité. Selon les dernières données de la Commission nationale des assurances, la couverture vie ne concerne encore qu’une frange minoritaire de la population, estimée à moins de 5 %. En se positionnant à 10 000 francs…
Brazzaville mise sur une prise en charge holistique de la jeunesse en difficulté Dans l’amphithéâtre baigné par la lumière matinale du 30 juin, Charles Makaya, directeur de cabinet du ministre en charge de la Jeunesse, a ouvert un atelier de formation dont l’ambition dépasse le simple transfert de compétences. Devant les cadres de l’Institut national de la jeunesse et les gestionnaires des centres d’insertion, il a rappelé que la délinquance juvénile ne peut être réduite à une statistique : elle interroge la cohésion sociale, l’équité et la vision que la nation porte sur sa relève. Durant quatre jours d’échanges intensifs,…
Une coopération Défense–PNUD au service du génie travaux En accueillant, le 30 juin à Brazzaville, la représentante résidente du Programme des Nations unies pour le développement, Adama Dian-Barry, le ministre de la Défense nationale, Charles Richard Mondjo, a confirmé l’entrée dans sa phase terminale d’un projet qui occupe les cercles de décision depuis plusieurs mois : la stratégie d’opérationnalisation du génie travaux. Élaborée par un consultant international mandaté par le PNUD, cette feuille de route vise à transformer une entité administrative jusque-là embryonnaire en un bras technique performant, capable de porter des chantiers civilo-militaires d’envergure. Le dialogue institutionnel instauré entre…
Une pédagogie parlementaire tournée vers l’efficience économique Sous le haut plafond de la salle des commissions de l’Assemblée nationale, le premier vice-président de la Commission économie, finances et contrôle de l’exécution du budget, Thierry Hobié, a donné le ton : il ne s’agit pas d’un réquisitoire mais d’un exercice de pédagogie à l’endroit des entreprises titulaires de conventions d’établissement. En clair, le législateur souhaite s’assurer que l’esprit de la Charte des investissements, adoptée pour stimuler la diversification économique, est dûment respecté. Depuis 2003, ces conventions offrent, pour une période de cinq ans, des allégements fiscaux et douaniers significatifs, notamment l’exonération…
Satire dévoyée et virage numérique Dans l’imaginaire politique africain, la satire dialoguait autrefois avec la littérature, transformant l’indignation en slogans ciselés et en chants de manifeste. Or, l’écosystème congolais montre depuis peu un déplacement inquiétant : la raillerie bien tournée cède le pas à des fabrications virales diffusées sous couvert d’anonymat sur X, TikTok ou WhatsApp. Les observateurs y voient moins une évolution technologique qu’une rupture culturelle, où l’écran lumineux évince le mégaphone poétique. De la critique mordante aux ragots hors-sol La diaspora africaine avait fait de Paris, Bruxelles ou Londres des ateliers de slogans aussi inventifs que percutants, qu’il…
Une pluie diluvienne aux conséquences humaines lourdes La nuit du 14 juin restera, pour de nombreux habitants de Talangaï et de Mfilou, une balafre météorologique gravée dans la mémoire collective. En quelques heures, un déluge tropical a submergé ruelles, cours d’eau secondaires et habitations précaires. Le bilan officiel fait état de sept victimes et de 6 800 ménages privés de toit, soit près de 28 075 personnes qui, au petit matin, se sont retrouvées démunies. À l’échelle d’une métropole en pleine expansion démographique, ces chiffres illustrent la fragilité d’un tissu urbain soumis à l’intensification des phénomènes climatiques extrêmes que les…